Le Cerema est à leurs côtés dans de nombreux domaines liés à la mobilité, et diffuse des méthodes pour organiser au mieux la mobilité des territoires.
Les politiques publiques tendent à favoriser une mobilité durable, notamment à travers la loi d'orientation des mobilités, qui permet l'innovation et de mettre en avant les solutions alternatives à l'utilisation de la voiture individuelle, la plus émettrice de gaz à effet de serre et consommatrice d'énergie.
La loi d'orientation des mobilités (LOM) permettra l'existence d'autorités organisatrices de la mobilité (AOM), soit régionale, soit locale sur l'ensemble du territoire. Le Cerema prépare actuellement des fiches techniques pour aider les nouvelles AOM à mettre en œuvre leurs compétence mobilité, quel que soit le territoire, urbain ou peu dense.
Le Cerema est très engagé dans la réduction des "zones blanches de la mobilité" qui affectent les zones rurales et péri urbaines, et est aussi présent auprès des territoires à travers le déploiement de cellules locales d’appui à l’ingénierie dans le cadre de la démarche France Mobilités.
Le Cerema peut accompagner les territoires dans l’ensemble de leurs réflexions sur leurs politiques de mobilité, sur la mise en œuvre de leur démarche et sur les aspects opérationnels.
Manager la mobilité sur son territoire pour réduire les déplacements
Afin de promouvoir des comportements durables de mobilité à l'échelle d'un territoire, le premier levier est de maîtriser la demande de mobilité, c'est-à-dire le besoin de déplacements.
Cela passe par une action sur les comportements: sensibilisation, accompagnement au changement de mode de déplacement, amélioration de l'organisation de la mobilité, facilitation des déplacements en modes actifs (co-working proche des pôles d'échanges, télétravail, horaires décalés des écoles et entreprises à travers les plans de mobilité employeurs, accessibilité du centre-ville, développement de tiers-lieux...).
Le Cerema contribue à la plateforme européenne dédiée au management de la mobilité, afin de diffuser les bonnes pratiques auprès des acteurs nationaux et locaux.
Avant de développer une stratégie de mobilité, il faut connaître la situation locale. Plusieurs solutions permettent d’observer et d’analyser la mobilité sur un territoire, notamment les enquêtes déplacements, qui viennent d’être remaniées.
Les Enquêtes mobilité Certifiées Cerema (EMC²) sont modulables en fonction des besoins de la collectivité, et permettent de calculer les parts modales des déplacements à différentes périodes, de faire une analyse plus précise des déplacements de certaines populations, de certaines zones, ou sur certaines pratiques de mobilité.
Pour connaître le volume des émissions de gaz à effet de serre (GES) lié à la mobilité, l'Ademe, l’Ifsttar et le Cerema ont mis au point une méthode d’estimation standardisée des émissions de GES. Une base de données sera disponible en 2020, alimentée par les données issues d'une cinquantaine de territoires. Ce diagnostic énergie émissions des mobilités (DEEM) est testé dans différents territoires. Fondé sur les comportements individuels de mobilité, il apportera un appui à la prise de décision.
La modélisation des déplacements à l'échelle d'un territoire est une étape importante et techniquement complexe. Elle permet de connaître précisément les déplacements actuels, d'anticiper l'évolution des comportements, ou l'impact d'un aménagement. Le Cerema accompagne les territoires pour l'élaboration des outils locaux destinés à modéliser les déplacements et les méthodes de prévision de la demande de transports: assistance à la maîtrise d'ouvrage, développement de modèles, études de trafics, formation.
Des cellules régionales d'appui pour les collectivités
Les cellules régionales d'appui, créées dans le cadre de la démarche France Mobilités, permettent d'apporter aux collectivités des compétences en ingénierie de la mobilité pour déployer des solutions nouvelles.
Ces cellules, dans lesquelles le Cerema est impliqué avec la Banque des territoires, l'Ademe et les services de l'état, seront toutes prochainement en place, pour accompagner l’innovation dans les territoires peu denses.
Elles auront aussi pour rôle d'animer les écosystèmes régionaux d'acteurs de la mobilité innovante, de capitaliser les retours d'expérience et d'en diffuser les enseignements, à travers des journées d'échanges locales.
Ces cellules régionales d'appui permettront d'apporter l'expertise du Cerema pour déployer des solutions de mobilité dans les situations complexes. Ces cellules répondront aux collectivités qui ont besoin de réponses à des questions précises, d'aide pour cadrer et structurer leurs projets, pour les mettre en oeuvre...
La loi d'orientation des mobilités favorise le déploiement de solutions nouvelles, et des dispositifs de financement sont proposés. La plateforme France Mobilités, à laquelle le Cerema collabore, vise aussi à centraliser les outils et les retours d'expériences innovantes menées dans les territoires en matière de mobilité.
Une stratégie pour favoriser les mobilités décarbonées
Après avoir étudié les aménagements et bonnes pratiques destinées à développer les mobilités actives en ville, le Cerema s'est penché sur les outils permettant de développer l'usage du vélo dans les espaces périurbains et interurbains. Pour les collectivités périurbaines ou interurbaines, le vélo n'est plus seulement perçu comme un levier d'attractivité touristique, mais aussi comme un moyen de se déplacer au quotidien.
Ces outils sont d'ordre financier, réglementaire, organisationnel, et permettent de construire et mener une stratégie en faveur des mobilités actives, à travers des aménagements sécurisés pour les cyclistes, de la sensibilisation auprès des usagers et du public, dans et hors de l'agglomération.
Le Cerema a accompagné de nombreuses collectivités dans l'élaboration de leurs stratégies en matière de vélo ou de mobilités actives. Il a ensuite capitalisé les différents retours d'expériences, pour diffuser les connaissances pratiques et théoriques auprès des territoires, à travers des publications et des journées techniques.
Une Voirie pour tous: diffuser les bonnes pratiques auprès des territoires
En ville, favoriser les mobilités actives implique d'organiser le partage de la voirie, où circulent de plus en plus de personnes, avec des modes de déplacements de plus en plus variés.
L'équipe du Cerema qui pilote le projet partenarial Une Voirie pour Tous travaille sur ces questions, et diffuse les bonnes pratiques auprès des acteurs des territoires via des journées techniques et des publications synthétiques.
Le programme Une Voirie pour Tous vise à améliorer le partage de la voirie pour favoriser les modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle, et aussi amener les acteurs à repenser l'espace public pour une meilleure qualité d'usage et une meilleure qualité de vie des habitants et des usagers.
Il apparaît en effet que construire l'espace public en tenant compte des besoins de l'ensemble des usagers, notamment les personnes handicapées ou ayant des difficultés à se déplacer, améliore la qualité de l'espace public pour tous.
Les pôles d'échanges, des atouts pour décarboner les mobilités
Le Cerema travaille sur la conception des gares et pôles d'échanges multimodaux. Il a mené récemment différentes études locales sur la question, comme avec Saint-Brieuc Armor Agglomération, où le Cerema a étudié la manière dont les utilisateurs s'approprient les nouveaux usages et modes de déplacements initiés par l'aménagement d'un pôle d'échanges multimodal, et comment faciliter cette appropriation.
Pour concilier un bon niveau d'accessibilité et de qualité des espaces publics, l'articulation des transports collectifs et des modes actifs est prometteur car elle offre le rapport espace/temps le plus efficient en alternative à l'auto-solisme. Saint-Brieuc a fait ce pari, celui de réagencer ses mobilités multi-échelles autour d'un pôle d'échanges de haute qualité et ainsi d'élargir un centre-ville en faisant la part belle à la marche et au vélo. Une recette qui est davantage celle employée dans les grandes métropoles mais qui tend à se diffuser dans les villes moyennes.
Les pôles d'échanges sont des plateformes où différents modes de déplacements sont interconnectés. Ils peuvent être rattachés à une gare, à un coeur de village, à un réseau express routier, et permettent aux territoires d'implémenter une stratégie de mobilité. La création ou l'aménagement d'un pôle d'échanges présente différents atouts:
- Repenser globalement l'organisation des mobilités,
- Mettre en visibilité les alternatives à l'utilisation de la voiture individuelle,
- Redéfinir la place de chaque mode de déplacements,
- Renforcer les transports en commun,
- Eviter des déplacements en proposant des services (retrait de colis, de paniers de courses, crèche, espace de co-working...)
Aujourd'hui, des perspectives existent autour du développement de pôles d'échanges dans les coeurs de villes, afin de mixer le pôle transport et le pôle urbain, en favorisant les déplacements à pied et créant un socle de la vie urbaine.
L'organisation des mobilités est un des enjeux clés du renforcement des centralités urbaines. Le défi est de faciliter l'accès, donc la circulation de personnes, tout en garantissant le confort du séjour, de la halte permettant la réalisation d'activités.
Le Cerema, qui mène des travaux dans ce domaine et dispose de retours d'expériences, peut accompagner des collectivités pour réaliser un diagnostic exploratoire avant de créer ou développer un pôle ou un noeud d'échanges, et organiser leur pôle de mobilité. Cela, au moyen d'un diagnostic flash basé sur des méthodes sociologiques, et de recommandations pour faire évoluer le pôle ou le noeud de transports.
D'autres pôles d'échanges se créent sur les réseaux express routiers, en périurbain, afin de créer des noeuds pour les transports express.
l'offre locale de transport en temps réel : le MaaS (mobilité en tant que service)
Pour que l'utilisateur puisse connaître précisément et en temps réel l'offre de transport, tous modes confondus, sur un territoire, pour qu'il puisse se déplacer en n'utilisant qu'un seul titre de transport, le concept de MaaS (Mobilité as a service, ou mobilité servicielle) a été développé récemment. Le Cerema s'en est emparé, afin d'accompagner les territoires dans la mise en oeuvre territoriale de la mobilité servicielle.
Le concept de MaaS a pour objectif d'unifier les données de mobilité au niveau national et de proposer au niveau du territoire:
- une information intermodale et multimodale centralisée et en temps réel sur l’ensemble des modes de déplacements possibles, y compris la voiture,
- une tarification adaptée au déplacement demandé,
- une vente en ligne des billets.
L'utilisateur a ainsi accès à l'offre de transports en commun, de véhicules à la demande, de covoiturage ou encore de véhicules partagés, qui permettent de compléter en territoire peu dense les itinéraires qui ne sont pas desservis par les transports en commun.
nouvelles mobilités : des opportunités pour les territoires
La mobilité évolue rapidement: nouveaux opérateurs privés, publics ou associatifs, nouveaux modes de déplacement (autopartage, covoiturage, transport à la demande, associations, transports autonomes...), évolution des technologies et de la réglementation, entraînent des changements dans les pratiques des utilisateurs ainsi que de ceux qui organisent la mobilité.
Le développement des outils numériques permet d'unifier l'offre de transport à l'échelle d'un territoire: qu'il s'agisse d'information aux voyageurs, de gestion du trafic, de stationnement, d'organisation des transports publics, d'intermodalité (faire un trajet avec différents modes de transports) de la multimodalité (changer de mode de transport d'un jour sur l'autre) ou encore du véhicule autonome et de l'infrastructure connectée, les "ITS" (Intelligent Transport Systems, systèmes de transports intelligents) qui permettent d'optimiser la mobilité sont désormais présents partout.
Cependant, les problématiques des agglomérations et des espaces ruraux ne sont pas les mêmes: les premiers doivent organiser une offre foisonnante en matière de modes de déplacements, les seconds doivent trouver des solutions alternatives pour compléter l'offre de transports en commun.
Diverses solutions existent donc aujourd'hui afin d'améliorer la mobilité quotidienne dans les territoires peu denses (auto-stop organisé, transport associatif, autopartage, plateformes de mobilité). Mais ces solutions ont des difficultés à émerger car elles sont encore mal connues.
Ces nouveaux services de mobilité ainsi que les nouvelles façons d'organiser les services de mobilité peuvent être un levier pour développer la mobilité dans les territoires peu denses. Il est cependant essentiel de s'organiser en amont au niveau de la collectivité, pour se donner les moyens de mener une politique de mobilité et de structurer l'offre en la matière. Le Cerema travaille à la réalisation de fiches pratiques et d'outils pour accompagner les petites collectivités dans ce domaine.
Développer le covoiturage et les transports collectifs
Le développement du covoiturage est à l'ordre du jour dans de nombreuses collectivités.
Le Cerema mène différents travaux afin de favoriser le recours à ce mode alternatif à la voiture individuelle, qui permet aussi de compléter l'offre de mobilité dans les territoires. Il capitalise les enseignements pour diffuser les bonnes pratiques:
- Rapport sur les freins et leviers du covoiturage courte distance (2018)
- Etudes d'opportunité et expérimentation des voies réservées au covoiturage sur autoroute et publication d'un guide.
- Enquête sur le covoiturage domicile-travail.
- Evaluation d'un dispositif permettant de compter le nombre d'occupants des véhicules.
- Guide sur l'évaluation a priori des voies réservées au covoiturage sur les voies structurantes d'agglomérations (2019)
Pour favoriser les alternatives à la voiture individuelle, il faut fluidifier la circulation des véhicules utilisés en covoiturage ou des transports en commun, en ville comme hors des agglomérations.
A La Réunion, le Cerema a accompagné la région qui souhaitait réserver une voie d'autoroute aux bus, en rendant un avis technique et en assurant la formation des agents impliqués dans ce projet.
Agir sur la gestion du trafic est également possible, pour réduire les impacts environnementaux, sociétaux et économiques liés à la mobilité des personnes et des marchandises. Là aussi, le Cerema propose un accompagnement sur-mesure aux collectivités.
Améliorer la qualité de l'air en ville avec les Zones à Faible Emission
Ce nouvel outil réglementaire introduit par la loi LOM (loi d'orientation des mobilités) contribue à la réduction des émissions de polluants, notamment ceux pour lesquels les seuils réglementaires sont régulièrement dépassés.
Les Zones à Faible Emission (ZFE) permettent d'exclure durant une période donnée les véhicules dont la vignette Crit'Air ne correspond pas seuil fixé par les autorités. Les collectivités peuvent décider d'établir une ou plusieurs ZFE sur leur territoire et déterminent les critères.
Ces ZFE peuvent être étendues dans le temps et dans l'espace, et s'accompagner d'encouragements auprès des citoyens pour changer de mode de déplacement.
Le Cerema a publié un dossier récemment pour leur fournir des recommandations dans le cadre des travaux préparatoires, de la conception, du suivi, du contrôle et de la mise en oeuvre de ZFE.
La Métropole de Rouen Normandie a lancé dès 2015 les réflexions en vue de la création de ZFE, dans le cadre de l'appel appel à projets "Villes respirables en 5 ans" dont elle était lauréate. Elle a sollicité le Cerema pour réaliser une évaluation prospective de l'impact de ce dispositif, sur le plan social notamment, selon plusieurs hypothèses (en modifiant le périmètre, le taux de véhicules autorisés, la durée). Pour cela, le Cerema s'est servi du modèle multimodal de déplacements de la métropole.
Adapter la mobilité d'un territoire au changement climatique
La mobilité est un enjeu crucial dans la vie des territoires. Mais, les impacts du changement climatique seront, d'après les projections, de plus en plus importants sur les territoires.
Quelles seront les effets sur la mobilité? Comment anticiper ? Quelle stratégie mettre en oeuvre? Pour répondre à ces questions, le Cerema a réalisé un guide pour proposer une méthodologie prospective permettant d'anticiper les aléas et d'adapter le territoire. Basée sur des retours d'expériences nationaux et internationaux, cette méthode est fondée sur la prospective et sur une double approche, visant à la fois à atténuer les effets du changement climatique et à adapter le territoire.
Elle permet d'identifier et de territorialiser les effets du changement climatique, d'envisager une série d'actions en fonction de sept leviers d'adaptation et de différents scénarios d'évolution du climat.
Cette méthode combine:
- une réflexion sur l’avenir du territoire, à partir d’hypothèses démographiques et économiques locales, reflets de tendances et de choix politiques ;
- des prévisions du climat à long terme au niveau local. Celui-ci dépend des émissions de CO2 , résultant elles-mêmes de conditions démographiques et économiques globales