27 février 2024
Capteurs sur une terrasse en altitude
Cerema
Le Cerema avec son partenaire Suisse, Particle Vision, se mobilise sur le projet de recherche Alti’Air : mieux connaître l’air en altitude au Pays du Mont-Blanc. Un réseau de capteurs est déployé pour évaluer la pollution de l’air en altitude pour laquelle les données sont rares.

La Communauté de Communes Pays du Mont-Blanc (CCPMB) a lancé en 2022 un appel à projets de recherche pour lequel le projet Alti’Air du Cerema en collaboration avec Particle Vision a été désigné lauréat par la collectivité avec l’appui d’un comité scientifique. Cet appel à projets visait à initier des recherches sur le territoire pour compléter les données existantes sur les niveaux de polluants atmosphériques lors des pics de pollution comme en temps normal, en particulier dans les communes situées à différentes altitudes. 

En effet, les mesures disponibles ne concernent que les stations réglementaires, situées en fond de vallée ou dans des villages de moyenne montagne. Lancé en juillet 2023, le projet Alti’Air mené par le Cerema qui mobilise des experts qualité de l’air à compétence multiple dont le déploiement de stratégies de mesures adaptées aux enjeux territoriaux, et Particle Vision qui a mis au point  une méthode innovante pour caractériser les particules. Le projet a pour objectif de récupérer des données précises et fiables dans des endroits non explorés encore sur le territoire de la CCPMB.

Les mesures sont prévues pendant un an pour intégrer les différentes conditions climatiques et sources potentielles de polluants locales, notamment en hiver pendant la saison touristique. Le Cerema a proposé une double stratégie déployée dès juillet 2023 :

  • L’implantation par le Cerema d’un réseau de 10 micro-capteurs sur plusieurs communes représentatives de la diversité locale en étant situées de 590 m à 1840 m d’altitude (5 placés dans des centres-bourg, 4 dans les hauteurs, 1 à 1840 m d’altitude) mesurant en temps réel et à différentes altitudes les polluants gazeux et particulaires (PM10 et PM2,5 ainsi que l’ozone et le dioxyde d’azote) jusqu’en juillet 2024.
    La sélection des micro-capteurs proposés a fait l’objet de travaux rigoureux, pour s’assurer de leur fiabilité et représentativité sur le territoire d’étude. Ceci en lien avec le retour d’expérience des collectivités sur le déploiement de micro-capteurs, projet mené dans le cadre du Programme National Qualité de l’air.
  • La mise en place d’une méthode innovante de prélèvement et de caractérisation morpho -chimique des particules par Particle Vision avec une campagne estivale et une hivernale sur 5 sites à différentes altitudes.

L’innovation proposée porte sur une différenciation des types de particules à l’aide de l’intelligence artificielle pour les particules primaires  et des analyses dites "bulk" par voie humide pour les particules secondaires . En combinant ces méthodes, il est possible d'obtenir une caractérisation presque complète des PM10 et PM2.5, ainsi que la répartition des sources, données très attendues par les élus des collectivités.

Les premiers résultats portant sur la période de juillet à novembre 2023 ont été présentés aux élus en janvier 2024, et ont montré que la pollution est aussi présente de manière continue en altitude bien qu’elle reste sous les seuils fixés par l’OMS. 
 

Contact Cerema

Malika SOUADA
Responsable d’études qualité de l'air