27 février 2025
Capteurs sur une terrasse en altitude
Cerema
Le Cerema en collaboration avec son partenaire Suisse, Particle Vision, s’est mobilisé depuis 2023, pour piloter le projet de recherche Alti’Air qui vise à mieux connaître l’air en altitude au Pays du Mont-Blanc. Un réseau de micro-capteurs innovant a été déployé pour une durée d’un an (juillet 2023 – juin 2024) pour évaluer la pollution de l’air sur le territoire en moyenne et haute altitude.

La Communauté de Communes Pays du Mont-Blanc (CCPMB) a lancé en 2022 un appel à projets de recherche pour lequel le projet Alti’Air, proposé par le Cerema en collaboration avec Particle Vision, a été désigné lauréat par la collectivité avec l’appui d’un comité scientifique. Cet appel à projets visait à initier des recherches sur le territoire pour compléter les données existantes sur les niveaux de polluants atmosphériques lors des pics de pollution comme en temps normal, en particulier dans les communes situées à différentes altitudes. 

 

Un réseau microcapteurs innovants à différentes altitudes

En effet, les mesures disponibles concernent principalement les stations réglementaires, situées en fond de vallée. Lancé en juillet 2023, le projet Alti’Air mobilise des experts qualité de l’air du Cerema pour le déploiement de stratégies de mesures adaptées aux enjeux territoriaux, et la société Suisse Particle Vision qui a mis au point une méthode innovante pour caractériser les particules. Le projet a pour objectif d’acquérir des données précises et fiables dans des endroits non explorés encore du territoire de la CCPMB.

Les mesures ont été effectuées pendant un an pour intégrer les différentes conditions climatiques et sources potentielles de polluants locales, notamment en hiver pendant la saison touristique. Le Cerema a proposé une double stratégie :

  • L’implantation par le Cerema d’un réseau de 10 micro-capteurs innovants sur plusieurs communes situées de 590 m à 1840 m d’altitude (5 placés dans des centres-bourg, 4 dans les hauteurs, 1 à 1840 m d’altitude) mesurant en temps réel et à différentes altitudes les polluants gazeux (l’ozone et le dioxyde d’azote) et particulaires (PM10 et PM2,5) jusqu’en juillet 2024.
  • La sélection des micro-capteurs proposés a fait l’objet de travaux rigoureux, pour s’assurer de leur fiabilité et représentativité sur le territoire d’étude. Ceci en lien avec le retour d’expérience des collectivités sur le déploiement de micro-capteurs, projet mené dans le cadre du Programme National Qualité de l’air (voir le rapport d'étude sur CeremaDoc).
  • La différenciation des types de particules est réalisée  l’aide de l’intelligence artificielle pour les particules primaires et des analyses dites "bulk" par voie humide pour les particules secondaires. En combinant ces méthodes, il est possible d'obtenir une caractérisation presque complète des PM10 et PM2.5, ainsi que la répartition des sources, données très attendues par les élus des collectivités.

Résultats des mesures pour la période juillet 2023 - juin 2024

 
Cette étude a permis de mettre en évidence les principaux éléments suivants :
  • Respect de la réglementation en vigueur en moyenne annuelle, pour la période de juillet 2023 à juin 2024, sur l’ensemble des sites et pour l’ensemble des polluants mesurés
  • Des dépassements des moyennes journalières en PM10 (50 µg/m3) ont été relevés en période hivernale sur certains sites de mesures.
  • Impact des conditions météorologiques. Canicule-sécheresse en été (source de particules minérales), et un hiver doux et sans inversions de températures (favorisant une meilleure dispersion de polluants)
  • Impact de la saisonnalité été-hiver sur la taille et la nature des particules. En été, prédominance de la fraction grossière (PM10-2.5 (particules minérales). En hiver, prédominance de la fraction fine PM2.5 (matière organique)
  • Impact de l’altitude sur les niveaux de particules notamment en saison hivernale (la concentration en particules diminue progressivement avec l’altitude).

Retrouvez le rapport d'étude sur CeremaDoc :

Contact Cerema

Malika SOUADA
Responsable d’études qualité de l'air

Dans le dossier Le Cerema accompagne les territoires de montagne dans leurs transitions, en intégrant leurs spécificités et leur diversité

A lire aussi