Cet article fait partie du dossier : Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain
Voir les 53 actualités liées à ce dossierLe Cerema agit sur plusieurs des impacts attendus par la mission : augmenter les stocks de carbone organique, pas d'imperméabilisation nette des sols et augmentation de la réutilisation des sols, réduire la pollution des sols et améliorer leur restauration, améliorer la structure des sols pour favoriser la biodiversité, accroître la connaissance des sols dans la population des États, etc.
Les sols sont au croisement de plusieurs enjeux : artificialisation, gestion des eaux pluviales, préservation de la biodiversité, stockage du carbone...
Ils doivent être perçus dans leurs différentes dimensions. Au-delà du rôle de support du bâti, leurs qualités et les fonctions qu’ils rendent doivent être prises en compte : des sols naturels ou artificialisés n’ont pas les mêmes propriétés, ils ne rendent pas les mêmes services.
L’enjeu est de mieux connaître les sols et leur fonctionnement pour mieux les intégrer dans les stratégies d’aménagement (ex : mise en œuvre du ZAN, stratégie de désimperméabilisation et de renaturation), de manière à préserver les sols les plus qualitatifs et à adapter leur usage à leur qualité.
Les collectivités ont besoin d’outils et de méthodes pour intégrer cette approche des sols dans leurs stratégies d’aménagement.
Une approche afin de prendre en compte les sols dans l'aménagement du territoire
Le Cerema travaille sur la question des sols en interface avec l'aménagement afin de faire changer de paradigme les différents acteurs du territoire en passant d'une approche historique en lien avec le foncier vers une évolution des regards en lien avec la fonctionnalité des sols, puisque les sols fonctionnels sont de réels leviers pour répondre aux enjeux des territoires.
Ses travaux s’intègrent dans l’atteinte des objectifs de la mission européenne "santé des sols et alimentation" qui est d’assurer que d’ici 2030, 75 % des sols de chaque état membre soit sains, c’est-à-dire en capacité de fournir l’ensemble des services écosystémiques essentiels. La position du Cerema se renforce sur la prise en compte des sols urbains et péri-urbains.
Pascal Berteaud, directeur général du Cerema, a signé le Manifeste "Un pacte pour des sols sains en Europe" élaboré par la Mission "Sol" de la commission européenne, marquant l’engagement de l’établissement à participer à la préservation et à la restauration de la santé des sols, ce qui passe par la prise en compte des sols en matière d’aménagement. La signature du manifeste était concomitante à la dixième édition de la Journée Mondiale des Sols organisée à Orléans en décembre 2023, un évènement permettant de rassembler les acteurs nationaux des sols autour d’une thématique annuelle "les sols dans le Cycle de l’eau". Des experts du Cerema sont intervenus lors de cette rencontre pour présenter leurs travaux.
Le Cerema est impliqué dans différents réseaux d’experts nationaux et s’est ainsi affirmé comme acteur de la prise en compte des sols dans l’aménagement du territoire. Le Cerema est adhérent de l’Association Française d’Etude des Sols (AFES) qui cherche à fédérer les différents acteurs des sols, valoriser les ressources et reconnaître les compétences en sciences du sol. Il est aussi membre fondateur du Réseau Mixte Technologique (RMT) Sols & Territoires.
Le Cerema est encore présent dans le réseau national d’expertise scientifique et Technique sur les sols (RNEST) dont l’objectif est de fournir aux décideurs publics et usagers des connaissances et des outils opérationnels. Le Cerema a notamment participé à une table ronde au Sénat sur le thème "Artificialisation et souveraineté alimentaire", organisée par les sénateurs membres du groupe chargé du suivi de l'application du volet "artificialisation des sols" de la loi "Climat-résilience", ainsi que de la loi "ZAN".
participer à l'Acculturation des acteurs par la diffusion des connaissances
Le Cerema a publié en 2023 deux supports de communication adaptés au grand public, destinés à sensibiliser les collectivités comme les citoyens :
Les superpouvoirs des sols
La restitution en bande dessinée des échanges lors d'une journée technique sur le thème "Des solutions pour la ville de demain : vers une renaturation des sols".
Des sols menacés mais pourtant vitaux
Un document synthétique destiné aux élus qui revient sur l'intérêt de préserver les sols et leurs fonctionnalités, et sur la démarche pour intégrer les sols dans l'aménagement.
En septembre 2023, le Cerema île de France a participé à l’émission télévisée Elément Terre sur France 24 sur le sujet "Artificialisation des sols : et si on arrêtait de bétonner ?", pour présenter les enjeux liés aux fonctionnalités des sols.
Le Cerema a également participé à :
La rédaction d’articles et d’ouvrages ayant une portée plus technique comme un article dans le livre "Sols urbains, environnement et santé" publié aux éditions Quae en 2024 : Développement d’un indice spatialisé de pollution potentielle en éléments traces métalliques des sols urbains en Ile-de-France ?
La rédaction de la partie concernant les sols du document "Photovoltaïque, sol et biodiversité : enjeux et bonnes pratiques" sous la direction de l’Ademe et de l’Office Français de la Biodiversité.
La publication de l’ouvrage "Sols vivants : mieux prendre en compte les sols dans l’aménagement" qui capitalise les retours d’expérience des collectivités ayant une dynamique de meilleure prise en compte des sols et accompagnées dans le cadre des Ateliers des territoires porté par la DGALN.
Grâce au développement d’outils de sensibilisation, le Cerema porte sur son site de Trappes (78) le projet de laboratoire Vivant sur les Solutions Fondées sur la Nature : de la desimperméabilisation à la renaturation des sols.
Dans un contexte de nécessaire densification urbaine et de changement climatique, le Cerema accompagne des territoires afin de développer des outils d’aide à la décision et des méthodes utiles à l’ensemble des acteurs de l’aménagement pour une gestion plus durable des sols.
Ces retours d’expérience ont permis de mettre en évidence des points d’amélioration de la méthode ce qui a mené à la construction du projet CartoMUSE. Ce projet, coordonné par le Cerema en collaboration avec l’INRAE et le bureau d’étude Soltis Environnement, a bénéficié des financements de l’appel à projet IGCS et vise à rendre la méthode de calcul des indicateurs MUSE opérationnelle et d’évaluer la faisabilité de cartographier les fonctions des sols à l’échelle du territoire. Une première restitution des travaux a été réalisée lors du séminaire IGCS du 23 au 25 avril 2024 à Montpellier.
La méthode du potentiel de renaturation :
Il s'agit d'une méthode cartographique à l'échelle de la commune, permettant d'évaluer les espaces à préserver, de ceux à renaturer en priorité à partir de critères de qualité des sols, des enjeux du territoire et de la mutabilité des espaces. Cette méthode a notamment été appliquée dans le cadre de l’AMI ZAN, où le Cerema île de France et le Bureau d’étude Sol Paysage, accompagnent la commune de Ris-Orangis, dans la mise en œuvre de leur stratégie ZAN pour la révision de leur PLU en intégrant la qualité des sols.
Grâce à une approche croisée de cartographie du potentiel de densification et de renaturation de la ville, ainsi qu’à la réalisation d’une investigation de terrain, des espaces favorables à la préservation, à la renaturation ou à l’aménagement ont pu être mis en évidence pour ensuite être traduit dans les documents d’urbanisme.
Le Cerema en appui des politiques publiques
Le Cerema participe avec ses différents partenaires, et en appui aux services de l’Etat, au développement d’un cadrage national sur les sols urbains et périurbains répondant à la stratégie européenne. Il a participé à une étude collective portée par l'INRAE pour construire une base de données nationale des indicateurs de qualité des sols (INDIQUASOL), ou sur le concept de pleine terre.
La direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) du ministère de la Transition écologique a mandaté le Cerema et l’Office français de la biodiversité (OFB) pour évaluer l’utilisation des coefficients de surface non imperméabilisés ou éco-aménageables (dont le coefficient de biotope surfacique et de pleine terre) au regard de la préservation des sols et de la lutte contre l’artificialisation. Une journée de restitution des résultats s’est déroulée à Ris-Orangis, le 24 juin 2024. Les messages clés du projet sont illustrés par des schémas afin de faciliter leur compréhension dans les livrables.
Projets d'expertise :
Une étude menée en 2023 par le Cerema s’est interrogée sur l’impact du changement climatique sur les sols urbains et périurbains. Les capacités des sols à remplir leurs différentes fonctions sont amoindries par les phénomènes liés au changement climatique, par exemple l’alternance de fortes pluies et d’épisodes de chaleur les rend moins perméables, les érode avec le ruissellement, et a un impact sur le bâti.
L’enjeu est également d’identifier des solutions pour atténuer ces impacts et préserver les sols.
L’accélération du développement des énergies renouvelables et notamment des centrales photovoltaïques impliquent l’utilisation de nouveaux espaces. La conception de ces parcs se doit d’être respectueuse des sols et de la biodiversité. Le Cerema a participé à la rédaction d’une brochure publiée par l’Ademe, mettant en évidence les incidences des parcs PV sur les sols .
Actuellement, il participe à la rédaction d’un guide d’écoconception des parcs PV au sol de moindre impact.
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