Cet article fait partie du dossier : Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain
Voir les 45 actualités liées à ce dossierUn guide consacré au zonage pluvial paraîtra en septembre. Il a été réalisé à la demande du ministère en charge de l'environnement, pour accompagner les collectivités responsables du zonage pluvial dans leur démarche. En septembre 2021, un Petit Essentiel destiné aux élus vient compléter les outils méthodologiques.
Muriel Saulais, responsable d'unité Eau dans l'Aménagement du Territoire et Bruno Kerloc'h, Chef de projet Hydraulique, Hydrologie et Assainissement, qui ont piloté l'élaboration du guide, ont répondu ensemble à trois questions sur le zonage pluvial.
Avec quels enjeux la mise en oeuvre du zonage pluvial entre-elle en cohérence?
Le zonage pluvial, qui permet de poser des prescriptions dans certaines zones, est d’abord un levier pour favoriser la gestion de l’eau de pluie à la source, à la parcelle, au plus près de là où elle tombe.
En faisant cela, on limite le ruissellement de l’eau de pluie, or en milieu urbain elle se charge de pollutions au fur-et-à-mesure qu’elle ruisselle avant de rejoindre les réseaux d’assainissement. On limite donc la pollution de l’eau pluviale ainsi que la saturation des réseaux et les rejets d’eau polluée.
Les actions à mettre en œuvre pour gérer les eaux pluviales permettent de traiter des thématiques nombreuses, allant du cadre de vie à la biodiversité, en passant par la désimperméabilisation des sols, la gestion des inondations…
Le zonage pluvial est une obligation réglementaire. Selon vous, est-ce plutôt une opportunité ou une contrainte pour les collectivités ?
Sans hésiter : c’est une opportunité. C’est une occasion d’établir, de décider une politique de gestion intégrée des eaux pluviales, qui permet d’agir sur la préservation de la qualité des milieux aquatiques et le risque inondation.
Il y a aussi un intérêt très fort à associer différents services dans la démarche : l’urbanisme, l’eau et l’assainissement, les espaces verts, la voirie. L’aspect transversal de la réflexion est essentiel pour la cohérence de la démarche, et permet aussi d’impliquer et de sensibiliser sur ces enjeux.
De plus, nous conseillons d’intégrer le zonage pluvial dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi), pour lui donner tout son sens en matière d’aménagement. Cela rend aussi visibles les actions mises en œuvre.
L’étape du diagnostic, qui est cruciale dans la réalisation du zonage pluvial ou d’un schéma directeur des eaux pluviales (SDEP), permet aux acteurs du territoire de voir les politiques déjà en place, l’état du réseau, les zones à risques d’inondation… Il permet de se poser des questions et d’améliorer la connaissance du fonctionnement hydrologique du territoire. Il existe d’ailleurs une opportunité à réaliser un seul diagnostic pour les deux documents, zonage pluvial et SDEP.
Il est question de gestion intégrée des eaux pluviales. De quoi s'agit-il, et en quoi le zonage pluvial est-il une étape essentielle dans ce mode de gestion ?
L’objectif de la gestion intégrée des eaux pluviales est justement d’intégrer la problématique des eaux pluviales dans l’aménagement du territoire, en respectant le cycle de l’eau.
Il s’agit donc là aussi de gérer l’eau pluviale à la source.
Le zonage pluvial vient renforcer cette politique : il permet, s’il est intégré dans le PLU, d’imposer des prescriptions en matière de réduction du ruissellement, de débit, de récupération ou traitement des eaux pluviales, de non-imperméabilisation des sols…
Pour accéder au guide :
Le Petit Essentiel :
Dans le dossier Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain