Cet article fait partie du dossier : Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain
Voir les 53 actualités liées à ce dossierLe Cerema était présent au Salon Innopolis, consacré à la ville durable, pour présenter le dispositif CeremaLab d'accompagnement des starts-ups et PME innovantes, ainsi que pour deux interventions sur les projets liés à l'arbre en ville.
La boussole de la résilience, un outil développé par le Cerema pour faciliter le diagnostic et l'identification des leviers de la résilience au niveau des territoires, a aussi été présenté.
CeremaLab: accélérer les projets au bénéfice des territoires
Lors du temps fort "CeremaLab : accélérateur de startup", le 22 septembre de 14h50 à 15h35 au "Pupitre", Luc Mathis, Directeur délégué au numérique du Cerema, a présenté le dispositif CeremaLab en présence notamment d'U.R.B.S., une startup accompagnée par CeremaLab pour développer des outils d'analyse foncière.
À l'issue de la présentation, les startups de l'écosystème CeremaLab se sont réunies sur le stand du Cerema pour un échange convivial. Merci à Cuirassier, Les couleurs du numérique, Neovya, Qucit, SETUR -UrbanThink, TechnoCarbon, U.R.B.S. vorteX.io et Wintics pour leur participation !
Lancé en octobre 2020, CeremaLab est un dispositif d'accompagnement technique et territorial du Cerema pour accélérer les projets des startups et PME innovantes. Par l'apport de connaissances et d'expertises métier, par l'accès à des plateformes technologiques et par l'aide à la recherche de terrains d'expérimentation, l'objectif est de faire effet de levier sur le développement de projets d'entreprises qui ont de l'impact réel et opérationnel sur le terrain, et ainsi prolonger l'action du Cerema au bénéfice des territoires.
CeremaLab a rejoint le réseau d’incubateurs Greentech Innovation du Ministère de la Transition écologique.
En savoir plus sur le dispositif CeremaLab:
La boussole de la résilience pour accompagner les démarches de résilience territoriale
Le Cerema a mis au point cet outil présenté au salon Innopolis. L'objectif est de permettre une approche globale et transversale des enjeux du territoire ou d'une organisation face à différents aléas, afin de déterminer les leviers d'action à utiliser et développer les capacités d'anticipation et adaptation.
Elle peut être utilisée par tous les types de territoires ou par des entreprises, collectivités, établissements publics...)
La boussole de la résilience constitue ainsi un mode d'emploi pour guider les acteurs dans leur démarche. Un guide a été produit pour que les utilisateurs puissent mieux s'approprier la démarche, et le Cerema peut aussi intervenir auprès des territoires à travers une offre de service adaptable.
Elle s'organise selon 6 leviers principaux, déclinés en 18 principes d’action illustrés par des exemples concrets qui facilitent ce travail d’opérationnalisation du concept.
La canopée urbaine : des clés pour la réussite
Un table ronde a été organisée sur la canopée urbaine, avec la participation de Jérôme Champrès architecte-paysagiste, urbaniste qualifié au Cerema et Thierry-Braine Bonnaire directeur de l'Institut Carnot Clim'Adapt.
L'arbre est une préoccupation déjà ancienne des politiques publiques: au XVIe siècle François 1er avait mené un programme de plantation d'arbres d'alignement et l'arbre était perçu comme une ressource stratégique. Les parcs se sont développés ensuite dans les villes, pour répondre à différents objectifs.
Le plan Canopée qui consiste à développer la plantation d'arbres sur les espaces publics et privés est une stratégie d’adaptation aux effet du changement climatique, portée par le politique. A travers l'exemple de Lyon et Melbourne, les services apportés par l’arbre ont été illustrés:
- Melbourne déploie une stratégie d'adaptation au changement climatique pour les vingt prochaines années. Un diagnostic complet du patrimoine arboré existant a été réalisé avant de définir un objectif d'augmentation de 22 à 40% du couvert forestier d'ici 2040, à travers une stratégie de foret urbaine (Living Melbourne) destinée à rendre la région métropolitaine plus résiliente, notamment au niveau de la biodiversité.
- Le réaménagement complet d'un artère centrale de Lyon anciennement dédiée à la voiture, la rue Garibaldi, a été présenté. La plantation de rangées d'arbres et d'arbustes avec un système de capteurs et d'irrigation permet de réduire le phénomène d'îlots de chaleur.
Différentes conditions pour réussir une stratégie de Canopée urbaine ont été identifiées:
- La stratégie à l'échelle métropolitaine doit être portée sur le long terme,
- Les actions doivent être menées de manière interdisciplinaire et transversale, et un service technique dédié doit être mis en place,
- Avoir une vision et une stratégie globales et intégrées du végétal en ville face aux enjeux climatiques, écologiques et au besoin de nature en ville.
- Réaliser un diagnostic complet de l’état initial du patrimoine arboré,
- Prioriser les rues et quartiers à végétaliser pour créer des îlots de fraîcheur,
- Obtenir un patrimoine végétal renouvelé, composé d’arbres adultes, en bonne santé avec des espèces diversifiées,
- Impliquer les habitants et le public scolaire via un matériel pédagogique adapté dans des actions concrètes. La palette d'actions proposée doit être aussi riche que possible, avec des actions telles qu'identifier les espaces qui peuvent être végétalisés (friches, dépendances routières...), redonner de la visibilité au cycle de l’eau et gérer durablement cette ressource, dés-imperméabiliser les sols avec des matériaux adaptés, monter des opérations de végétalisation des cours d’écoles.
L'arbre en milieu urbain est au cœur des préoccupations des citoyens et des collectivités
Le Cerema a organisé cet atelier dans lequel sont intervenues Marylou Dufournet, chargée d'étude "services écosystémiques" au Cerema et Ariane Rozo de l'ADEME, et au cours duquel deux outils à destination des concepteurs et gestionnaires de patrimoine arboré ont été présentés: Sesame (Cerema) et Arboclimat (Ademe).
Le projet Sesame qui a été initié avec la ville et la métropole de Metz, a pour objectif d'analyser les bénéfices apportés par les arbres et arbustes en milieu urbain. L'analyse des essences d'arbre permet ainsi d'éclairer le choix des décideurs et d'aménager l'espace en tenant compte des effets positifs des végétaux en matière de développement de la biodiversité, régulation du climat ou de la qualité de l'air, de qualités paysagères et contribution au cadre de vie, mais aussi d'éventuelles contraintes.
L'adaptation au climat local, dans un contexte urbain et de changement climatique, est également évaluée pour chacune des espèces.
Dans une seconde phase entamée fin 2020, le projet prévoit des développements : élargissement de la gamme d'espèces, nouveaux services écosystémiques (fourniture de nourriture aux êtres humains, régulation du ruissellement notamment), amélioration de l'ergonomie de l'outil et passage à un format d'application web... Avec des collectivités partenaires désormais plus nombreuses, le projet voit naître des déclinaisons sur l'ensemble du territoire métropolitain : petites et moyennes villes de Lorraine avec le département de la Moselle, Île-de-France avec le département de la Seine-Saint-Denis et la ville de Paris, Sud-Ouest avec les villes de Libourne et d'Angoulême...
L'outil Arboclimat de l'ADEME vise lui à évaluer les services rendus dans différents scénarios de plantation, notamment au regard du carbone stocké et de la régulation de la pollution atmosphérique. Mené avec la région des Hauts-de-France, la seconde phase du projet prévoit notamment la constitution d'une communauté Arboclimat rassemblant collectivités et partenaires scientifiques et techniques.
Des réflexions sont menées par les deux établissements pour augmenter la complémentarité des outils et se matérialisent par une convention. L'atelier s'est Un test de l'outil Sesame a été proposé pour conclure l'atelier.
Les participants ont ainsi pu demander des précisions sur la logique de l'outil, comme l'intérêt de distinguer une note d'adaptation des arbres et arbustes au climat urbain dans un contexte de changement climatique, plutôt que d'intégrer directement cette dimension aux types paysagers (alignements, square, parcs...) plus ou moins contraignants pour le développement des individus. La dissociation de ces critères permet à l'utilisateur d'affiner la sélection, les modalités de conception ou la localisation fine dans un gradient hyper-urbain à péri-urbain pouvant faire varier considérablement l'hostilité d'un type paysager donné pour un arbre.
Les perspectives d'interfaçage avec des outils type tableau de bord du patrimoine arboré des collectivités ont également été soulignées, et confortent donc les travaux engagés par les équipes du Cerema dans le projet Des hommes et des arbres.
Dans le dossier Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain