Un outil d'aide à la décision pour optimiser le rafraichissement apporté par les parcs urbains : résultats du projet CoolParks

3 septembre 2024
Mesures CoolParks
Cerema
Lancé en 2019 le projet de recherche CoolParks a permis d'améliorer les connaissances concernant l’effet du rafraîchissement des parcs sur le phénomène de surchauffe urbaine, en étudiant la création et diffusion de la fraîcheur apportée par les parcs publics, dans un contexte de changement climatique. Il s'agissait d'identifier les paramètres ayant de l'influence sur la création et la diffusion de la fraîcheur, puis cartographier les parcs nantais retenus pour l'expérimentation.

Le projet CoolParks, retenu dans le cadre de l’appel à projets Modeval-Urba 2019 de l’Ademe, a démarré fin 2019 pour une durée de 4 ans. Il est mené conjointement par Jérémy Bernard, le bureau d’étude Soleneos et des chercheures de l’équipe BPE du Cerema. Le terrain d'étude retenu est la ville de Nantes, avec l'appui de Nantes Métropole. 

 

un outil d'aide à la décision pour les collectivités

Les projections climatiques des prochaines décennies prévoient des périodes de canicule plus longues et plus fréquentes qui seront exacerbées en ville par le phénomène d’Îlot de Chaleur Urbain (ICU). Un enjeux de l'aménagement urbain est d'atténuer l’intensité de ICU en utilisant l'eau et le végétal. Ainsi, les parcs urbains offrent une source importante de fraîcheur, qui peut être optimisée. Par ailleurs, la fraîcheur générée par les parcs a des répercussions sur le confort thermique à l’extérieur comme à l’intérieur des bâtiments.

CoolParks a permis de construire un outil d’aide à la décision simplifié à partir des connaissances acquises sur la base de simulations microclimatiques complexes et de mesures in-situ. Il permet aux collectivités de concevoir des parcs et leur environnement bâti de manière à optimiser le rafraîchissement urbain dans un contexte de changement climatique. 

Avant d’aboutir à cet objectif, trois verrous scientifiques devront être levés :

  • Identifier les déterminants de la création de fraîcheur par les parcs publics en ville,
  • Identifier les déterminants de la diffusion de fraîcheur dans les zones environnantes,
  • Identifier l’impact de la fraîcheur sur la réduction de consommations énergétiques du parc bâti et l’amélioration du confort thermique à l’intérieur.

Une méthode a été conçue pour cartographier l’ensemble des éléments géographiques (végétation haute, basse, bassins, asphalte, bâtiments...) qui influencent potentiellement le microclimat d’un parc et de son environnement.

 

Parc de Procé: description de sa couche au sol, arboré et son environnement
Parc de Procé: description de sa couche au sol, arboré et son environnement

 

Un plug-in intitulé CoolParksTool a été développé au sein du logiciel gratuit et libre de droits QGIS. Il permet d’évaluer la fraîcheur générée par un parc selon sa taille et sa composition et également son impact sur la consommation d’énergie et le confort thermique des bâtiments environnants. Il peut être utilisé pour sensibiliser à l’intérêt des parcs en milieu urbain ou pour préfigurer un projet urbain incluant un large espace de végétation.

 

Comment évaluer le potentiel de rafraîchissement? 

En parallèle, un protocole expérimental de mesures mobiles de température, d’humidité relative et de vitesse et direction du vent aux abords et dans les parcs a été mis en place[1]. capteurCe protocole s’appuie sur un parcours piéton passant par l’intérieur et l’extérieur du parc, quadrillant une zone géographique précise. Une première campagne de mesures autour et dans le parc de procé à Nantes, a eu lieu en Mai 2021.

Ces mesures constituent un premier jeu de données utiles pour évaluer le potentiel de rafraîchissement du parc et la diffusion de la fraîcheur dans les rues d’alentour en conditions réelles, mais aussi de valider les modèles microclimatiques utilisés dans le cadre du projet. D’autres campagnes auront lieu en été et en mi-saison.

Une méthodologie a également été mise au point pour élaborer des fichiers météorologiques représentatifs des climats futurs. Un travail de comparaison de simulations des variables climatiques issues de générateurs de climats futurs a été réalisé[2], dans l’objectif de générer des fichiers climatiques futurs représentatifs de périodes de fortes canicules et ayant pour impact une hausse des besoins de climatisation du parc bâti. La vulnérabilité de certains types de bâtiments face à ces périodes de fortes intensités de chaleur a été évaluée.

 

 

Simulation du comportement thermique des parcs

Des simulations permettant d’évaluer la création et la diffusion de fraîcheur ont ensuite été effectuées, et comparées aux mesures issues des campagnes expérimentales.

Un parc peut se décomposer en pattern élémentaires définis par la combinaison d’une strate arborée (arbre isolé, couvert boisé et couvert boisé dense) et d’un type de sol (asphalte, terre, pelouse). Le comportement thermique de chacun des 12 patterns découlant de cette décomposition a été évalué à l’aide de simulations microclimatiques réalisées à partir du modèle SOLENE-microclimat. Cela, afin de déterminer la capacité de rafraîchissement de chacun des patterns élémentaires dans différentes conditions météorologiques estivales (vent, température, humidité) et tout au long de la journée.

L’effet d’un pattern sur la température d’air est défini comme la différence de température moyenne de l’air entre la sortie et l’entrée d’un volume de 6 m de hauteur localisé au-dessus du pattern. Si la valeur est négative le pattern rafraîchit l’air tandis qu’une valeur positive implique un réchauffement.

L'agrégation de plusieurs patterns permet d'estimer le rafraîchissement d'un parc.

Les résultats du projet :

Les livrables du projet sont disponibles sur la librairie de l'Ademe:

> Le rapport final présentant la méthodologie et les résultats

> La synthèse du projet

> La synthèse en dessins

Dans le dossier Le Cerema mobilisé pour adapter le bâti au changement climatique

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