Cet article fait partie du dossier : Le plan de mobilité simplifié : les outils du Cerema
Voir les 17 actualités liées à ce dossierSituée à l’est de l’agglomération lyonnaise, la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI) s’organise autour des polarités de Bourgoin-Jallieu, L’Isle-d’Abeau, Villefontaine, Saint-Quentin Fallavier et La Verpillière. Elle rassemble aujourd’hui un peu plus de 100 000 habitants et accueille près de 50 000 emplois qui attirent beaucoup d’actifs en provenance des territoires voisins.
Redéfinir une stratégie globale en matière de mobilités
En 2020, la CAPI a souhaité mettre à profit le nouveau cadre proposé par la loi d’orientation des mobilités du 24 décembre 2019 en initiant la réalisation d’un plan de mobilité simplifié. Dix ans auparavant, l’intercommunalité s’était déjà dotée d’une feuille de route en matière de déplacements. Avec une population et des emplois en forte croissance, générant une mobilité accrue, et dans un contexte marqué par l’accentuation des enjeux environnementaux et économiques des transports, les élus ont souhaité redéfinir la stratégie en matière de mobilité.
Une démarche concertée avec la société civile et les partenaires du territoire
La CAPI a décidé d’inscrire l’élaboration de son Plan des mobilités dans une dynamique partenariale et concertée.
Celle-ci a reposé notamment sur l’organisation de groupes de travail mêlant techniciens des collectivités, représentants des principaux partenaires institutionnels et membres des associations locales.
Ces cinq groupes de travail thématiques, qui se sont réunis à deux reprises, étaient tous placés sous la responsabilité d’un élu de l’agglomération, garant du bon déroulement du travail. Ces groupes ont chacun travaillé à une vision prospective des mobilités à l’horizon 2035 et défini de premières propositions d’actions.
À l’issue de ces séances, l’ensemble des participants (environ 60 personnes) a été convié à un atelier transversal qui a permis de statuer sur les apports des différentes instances et de s’entendre sur les grandes orientations et premières actions du Plan des mobilités.
Cette démarche a également été ouverte à la société civile, puisque le Conseil de développement Nord-Isère, qui rassemble des membres bénévoles, acteurs de la vie sociale et culturelle, de l’économie et de la formation, a été mobilisé en amont et au sein des groupes de travail. Cette vision de non-spécialistes des questions de déplacements a été très utile à la démarche.
Elle a été complétée par les apports du Panel citoyen. Ce groupe constitué de 40 habitants du territoire (les 22 communes sont représentées) et illustrant une diversité des âges et des situations socio-professionnelles a été consulté à deux reprises : une première fois pour échanger sur les pratiques de déplacements de ses membres et sur les évolutions leur paraissant souhaitables, et une deuxième fois pour recueillir leurs points de vue sur un certain nombre d’idées d’actions.
Le contexte sanitaire de l’année 2021 a donné une tonalité particulière à ce travail partenarial, puisque toutes les séances d’échanges et d’intelligence collective ont été organisées à distance, en visio-conférence, entre février en juin 2021. Si les organisateurs et les participants ont tous regretté l’ambiance des réunions en présentiel et s’il a fallu également pallier quelques petites difficultés techniques, le numérique a sans doute permis un haut niveau de présence et de mobilisation à ces réunions de travail, et contribué à les rendre particulièrement riches et productives.
L’accompagnement du Cerema et de l’agence d’urbanisme de l’agglomération lyonnaise : une diversité de savoir-faire
Pour mener à bien cette démarche, la CAPI a souhaité bénéficier d’un double accompagnement : celui de l’agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise et celui du Cerema Centre-Est. L’agence d’urbanisme, très investie sur le territoire de la CAPI, a réalisé le bilan du précédent plan de déplacements urbains et endossé le rôle de chef de projet pour l’élaboration du nouveau document. Le Cerema est pour sa part intervenu pour conseiller l’intercommunalité sur la méthodologie globale de la démarche et tout particulièrement sur la concertation et le travail partenarial.
L’agence et le Cerema ont pu ainsi proposer aux élus et techniciens de la CAPI des programmes et déroulés d’animation qui ont permis de favoriser la créativité collective et l’expression de tous. L’organisation à distance des séances de travail a nécessité de recourir à des techniques diversifiées, mobilisées en temps relativement contraint. Les séquences tournées vers les perspectives à l’horizon 2035 ont par exemple fait l’objet de petits exercices basés sur des récits de vie prospectifs incarnés par des personnages fictifs. À d’autres moments, des murs virtuels de post-it ont été utilisés pour recueillir les points de vue et suggestions des participants. Plus de 1500 idées ont été recueillies par ce biais.
Les apports de ces différentes instances de travail partenarial et de concertation ont été synthétisés et approfondis avec les élus pour définir et valider la stratégie du document, et avec les techniciens des différents services pour finaliser le plan d’actions.
Et demain ?
Le projet de Plan des mobilités a été arrêté le 16 décembre 2021 par le conseil communautaire. Il sera soumis dès le mois de janvier 2022 et pendant tout le premier trimestre à la consultation formelle des différents partenaires, ainsi qu’à une dernière procédure dite de "participation du public", prévue par le Code de l’environnement.
Ces démarches permettront d’enrichir ce document avant son approbation prévue en juin 2022. Il constituera alors le document de référence des politiques de mobilité de la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère, et sera l’un des nouveaux exemples des "plans de mobilité simplifiés" créés par la loi d’orientation des mobilités de décembre 2019.
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