Cet article fait partie du dossier : Les Rendez-vous Mobilités du Cerema
Voir les 58 actualités liées à ce dossierDes territoires confrontés à des défis importants
Avec en toile de fond la crise énergétique, octobre 2022 fut un mois où la mobilité en zone peu dense était présente dans l’actualité nationale. Dans ce cadre, entre les annonces des lauréats de Tenmod et ceux d’Avenir Montagne Mobilités, ce webinaire a trouvé sa place pour mettre en avant les solutions concrètes qui existent pour favoriser la mobilité dans les territoires ruraux.
Ces territoires se caractérisent d’abord par une omniprésence de la voiture individuelle, pour tous les déplacements. Les ménages sont d’ailleurs plus équipés en milieu rural qu’en milieu urbain (deux fois plus de ménages ont 2 voitures au moins). Autre caractéristique de ces territoires, un taux d’immobilité plus fort, notamment pour les seniors et les jeunes sans qualification.
La situation sociale de ces territoires est d’ailleurs un enjeu important, le taux de vulnérabilité énergétique frôlant les 50 % (contre 13 % en agglo), situation créée par des dépenses énergétiques plus fortes, notamment pour les déplacements. Face à cet enjeu social, économique et environnemental, les territoires ruraux sont généralement moins bien pourvus en financement et en ingénierie. Bien que généralement compétentes depuis peu de temps, certaines intercommunalités manifestent en revanche une forte volonté d’écrire leur feuille de route des mobilités, et de mettre en œuvre des solutions locales.
Dès lors, comment agir à l'échelle de sa collectivité ?
Le diagnostic
1) D’abord en réalisant un diagnostic, étape essentiel pour construire son action.
Mathias Gent a montré comment l'outil gratuit en ligne Capamob pouvait accompagner les territoires dans la réalisation de ce diagnostic. Il fournir des exemples pour s’inspirer du travail d’autres territoires, des pistes pour trouver toutes les ressources nécessaires, connaître les pôles de déplacement de son territoire, caractériser les besoins avec les réunions d’écoute, etc.
Le management de la mobilité
2) Une fois ce diagnostic posé, ce webinaire a permis de s’interroger sur la possibilité de maîtriser cette demande de mobilité. Joris Marrel a mis en avant le rôle du management de la mobilité, qui vise à obtenir un changement des comportements vers des modes de déplacement plus durables (covoiturage, autopartage, transports publics, modes actifs, démobilités organisées). Il s’appuie sur des mesures légères ou « douces » s’inscrivant dans plusieurs familles d’outils : l’organisation, la communication, l’éducation / formation, la sensibilisation, la planification, les récompenses et les contraintes.
C’est ce qu’a montré Morgane Regnier, Directrice de Dromolib, une agence de mobilité associative née en 2014. Son action repose sur 4 activités : l’information (avec une forte dimension d’animation -bus de la mobilité, stands, challenges et jeux-) ; l’accompagnement de projets, notamment de plans de mobilité employeurs ; la formation (écoconduite, vélo-école) et la gestion de solutions de mobilité (autopartage ou mise à disposition de vélo à assistance électrique).
Mettre en oeuvre les services de mobilité
3) Après avoir caractérisé la demande, après avoir tenté de la maîtriser, l’étape suivante repose sur la mise en œuvre de services de mobilité : Florence Girault a ainsi mis en avant la "boite à outil Mobilité en zones peu denses" du Cerema, des fiches thématiques présentant les aspects théoriques et les retours d’expériences de multiples services accessibles aux territoires ruraux : transport en commun, transport scolaire, transport à la demande, autopartage, covoiturage, transport d’utilité sociale, location de vélo longue durée, aires de mobilités.
Sur ce dernier point, Julien Bonamy, chargé de mission à la commune de Luitré-Dompierre, a présenté le projet qu’a réalisé sa commune, une aire de mobilité combinant deux véhicules électriques en autopartage, de la location de vélo à assistance électrique, des places de parking pour le covoiturage, en lien avec une liaison douce vers le centre bourg. Depuis sa création en 2020, cette aire de mobilité dans un village de 1800 habitants a connu plus de 600 locations de VAE et 200 locations de voiture !
Les outils numériques
4) Enfin, à côté de l’aménagement d’espaces dédiés, l’accès à ces services peut aussi être facilité par des outils numériques. C’est ce qu’a montré Laurent Chevereau en expliquant que le MaaS (Mobility as a Service) est aussi adapté aux espaces ruraux, à travers des exemples internationaux ou Français.
Chloé Spannuet, du projet Mobilité Ouest Sud Charente (MOSC) a illustré ces propos en présentant son action : sur un territoire constitué de plusieurs communautés de communes, MOSC porte à la fois un projet de plateforme solidaire et un travail d’optimisation de l’offre et de la demande. Au-delà de l’aspect technique, cet exemple met en avant l’importance des phases de diagnostic (de la mobilité, des outils et des services existants) et de la gouvernance.
Ce retour d’expérience permet de mieux cerner les facteurs de succès : le bon périmètre, la pertinence des services et l’implication de tous les partenaires.
Ouvert en mettant en avant le rôle de France Mobilités et l’action des cellules régionales, partenaire de cet évènement, ce séminaire s’est conclu par le rappel de l’importance de la coordination des acteurs et des actions, via les bassins de mobilité et les Contrats Opérationnels de Mobilité que mettent actuellement en place les régions.
Le replay:
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