Cet article fait partie du dossier : DOSSIER - (Re)penser l'école de demain, outils et témoignages de collectivités - Retour sur les conférences techniques territoriales
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La direction territoriale Hauts-de-France a donc organisé le jeudi 21 novembre une Conférence Technique Territoriale sur le thème : "Imaginer l'école de demain". Concentrée sur les enjeux liés aux trois briques de l'école de demain : gestion du bâti, végétalisation des cours d'école et apaisement des abords, elle a rassemblé une cinquantaine de participants dans l'amphithéâtre du Cerema Hauts-de-France et en visioconférence.
Cette journée a permis de présenter des retours d'expériences, des outils et méthodes pour répondre aux enjeux actuels et à venir, depuis les bâtiments jusqu'à la gestion des eaux pluviales.
Les étapes clefs de la rénovation d’une école
Avant toutes choses, il est important de rappeler que l'école doit répondre aux besoins de ses usagers : permettre l'apprentissage sous toutes ses formes, en favorisant la concentration des élèves et des enseignants. Mais la réponse à ce besoin doit s'envisager dans un contexte de nécessaire atténuation et adaptation au changement climatique. L'équilibre à trouver reste aujourd'hui fragile. C'est pourquoi il est primordial d'envisager la rénovation des écoles, de leurs cours et de leurs abords sous toutes ses facettes et de ne manquer aucune étape.
Ainsi, il est important de suivre les étapes clés suivantes :
Le CAUE de l'Aisne a présenté la démarche d'accompagnement des collectivités dans les réflexions autour des cours d'école, des bâtiments et des abords, qui s'appuie sur la mobilisation des acteurs et des usagers (parents, élèves, habitants, enseignants, techniciens, municipalité, partenaires, équipes d'entretien) à travers des processus de co-conconstruction.
Réaménager les abords des écoles pour favoriser les mobilités actives

En préambule de la présentation, il a été rappelé que les abords des écoles concentrent des flux de personnes importants aux heures d’entrée et de sortie et ont parfois tendance à se transformer en parkings improvisés où il devient difficile pour les enfants et les parents de se déplacer sur un espace non sécurisé, où l’automobile est de fait prioritaire, et prépondérante.
Il a été rappelé qu’au-delà des enjeux de sécurisation, de pollution de l’air, d’adaptation des espaces publics aux changements climatiques, d’éducation, de création de lien social, de santé publique...le réaménagement des abords des écoles pour favoriser les mobilités actives à proximité des écoles constitue aussi un levier fort pour le passage à l’action.
Les différents outils disponibles pour apaiser les abords des écoles, dans le respect du code de la route ont été présentés : la zone 30, la zone de rencontre, l’aire piétonne, ou la "rue scolaire", fermeture temporaire de la rue à la circulation motorisée aux heures d'entrées et sortie de l’école. La limitation de la place de l’automobile aux abords des écoles permet de répondre aux différents enjeux et d’intégrer les modes de déplacement actifs (vélo, marche, trottinette) au cœur de la vie des enfants et des parents.
Ce type de démarche peut s’inscrire dans le cadre d’une réflexion plus large sur l’écomobilité scolaire et dans un Plan de déplacement établissement scolaire (PDES). Quel que soit le dispositif choisi, sa mise en œuvre sera facilitée par la révision préalable du plan de circulation de la ville/quartier, action pouvant faire partie d’un schéma directeur des aménagements cyclables ou d’un plan piéton. La question du stationnement pour les vélos, trottinettes aux abords des écoles et à l’intérieur de l’école a aussi été identifié comme un levier important.
Pour finir, il a été souligné que pour créer du lien social, l’implantation d’équipements aussi simples que des bancs à l’ombre devant les écoles sont une invitation à s’arrêter. Pour les parents, un espace public sécurisé et confortable devant l’école permet de créer des occasions de rencontrer d’autres parents et de s’intégrer à la vie locale.
"Végétalisation des écoles" : retour d’expérience sur le dunkerquois
L’agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque accompagne les collectivités de la Communauté Urbaine de Dunkerque et de Cœur de Flandre Agglomération dans les projets de végétalisation de cours d’écoles. Depuis 2020, une dizaine de projets ont été accompagnés. L’AGUR accompagne les collectivités porteuses de projet notamment en étant des facilitateurs de la concertation des usagers : les équipes pédagogiques, les élèves, les parents d’élèves. L’intervention se fait en trois temps : sensibilisation, diagnostic, définition du projet.
Il est important de préciser les grands principes d’une cour d’école résiliente, dans le but de créer des espaces rafraîchis (végétalisés, ombragés, perméables) mais aussi plus agréables à vivre au quotidien et mieux partagés par tous :
Gérer l'eau de pluie dans les cours d'école

Il est nécessaire de prendre en compte la gestion des eaux pluviales dans les projets de végétalisation de cours d’école. De manière générale, l’infiltration des eaux pluviales à la parcelle présente de nombreux avantages : ne pas mêler l’eau de pluie aux eaux souillées ou polluées, abreuver les sols et les plantes, recharger la nappe phréatique, éviter la surverse lors des épisodes pluvieux intenses, diminuer les volumes d’eaux à traiter. Cette gestion présente également des co-bénéfices importants, indirectement liées à la question de l’eau : permettre le rafraîchissement de l’air ambiant par évapotranspiration, arroser les sols pour rafraîchir les surfaces imperméables, inventer de nouveaux usages pédagogiques et ludiques dans les cours d’écoles.
Afin de profiter pleinement de ces co-bénéfices, il est primordial de penser des aménagements variés bénéfiques à la gestion de l’eau : zones enherbées, zones plantées, noues, jardins et arbres de pluies, revêtements infiltrants, drainants, pavés disjoints, copeaux de bois, etc.
Il faut penser aux usages possibles par temps de pluie, et anticiper la gestion des locaux : ce sont les adultes qui la fuient, les enfants savent jouer sous la pluie ! Il est également possible d’intégrer des cuves de récupération d’eau pluviale : cuve enterrée ou non, à usage scolaire ou municipal. Cette cuve, peut par exemple permettre de créer un ruisseau dans la cour ! Recueillir et stocker l’eau des toits, l’écouler vers des zones d’infiltration, via un ruisseau artificiel, espace de jeu, de découverte et de fraîcheur pour les enfants.
Il ne faut pas limiter la réflexion à la cour en elle-même, mais également penser aux abords de l’école : identifier les descentes de gouttière qui peuvent être déconnectées des réseaux afin d’infiltrer ou stocker l’eau partout où c’est possible.
Cependant, l’infiltration n’est pas possible partout : sur des sols pas ou insuffisamment perméables, pollués ou avec des cavités. De même, l’utilisation des eaux non-conventionnelles n’est pas possible pour tout type d’usage, comme par exemple l’utilisation dans les WC. La législation évolue mais reste prudente pour les écoles. Il est possible de se faire accompagner dans ces projets, de nombreuses structures aident, accompagnent et financent les projets incluant la gestion de l’eau, nous vous conseillons de se rapprocher le d’agence de l’eau pour en savoir davantage.
CUBE.Ecoles : réduire les consommations énergétiques à moindre investissement
Le programme ACTEE CUBE.Ecoles est un concours d'économies d'énergie à destination des écoles maternelles et élémentaires. Son principe est simple : sensibiliser élèves et adultes de l'école et de la collectivité et faire un maximum d'économies d'énergie en actionnant les leviers "usage" et "réglages des équipements". Pour ce faire, les écoles et les collectivités sont accompagnées par le Cerema et l'IFPEB sous différentes formes : mise en réseau, formation, mise à disposition de kits pour les écoles et pour les élèves, suivi des économies d'énergie et de GES réalisées, etc.
Les retours d'expérience des collectivités ayant participé à ce concours nous démontrent son efficacité. Il permet aux usagers de mieux connaître le fonctionnement énergétique de leur bâtiment et ainsi de se sentir confortable tout en limitant leurs consommations. Les résultats : une économie moyenne de 12% et allant même frôler les 30% pour les lauréats !
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :
S'appuyer sur la démarche d'économie d'énergie pour améliorer la qualité de l'air intérieur : le retour d'expérience du Hub Air Energie
Au moment où le Dispositif Eco Energie Tertiaire (DEET) a lancé 70% du parc tertiaire national sur un objectif à 40% d'économies d'énergie pour 2030, et alors que la Qualité de l'Air Intérieur (QAI) est un sujet de santé publique reconnu mais encore peu maîtrisé, optimiser QAI et énergie est un double enjeu majeur pour l'ensemble des bâtiments. Le Hub Air Energie est né de cette volonté de concilier ces 2 enjeux. Ce projet, piloté par l'Ifpeb et le Cerema, a permis de regrouper 12 structures volontaires, publiques et privées, ayant mis à disposition 15 sites (1 lycée, 4 collèges, 5 écoles, 4 bâtiments de bureaux et 1 galerie marchande) durant 24 mois, afin de comprendre, tester, s'entraider et avancer pour améliorer la QAI tout en maîtrisant ses consommations d'énergie.
Des messages clés ressortent de ce projet, dont en voici un extrait :
Introduction à la chronotopie et retours d’expériences sur l’ouverture des cours d’écoles au public
Le projet Time2adapt d’une durée de 3 ans est porté par la métropole européenne de Lille, qui est lauréate de l’appel à projets du programme européen EUI – UIA : Europe Urban Initiative – Urban Innovative Actions de la Commission européenne "nouveau Bauhaus européen dans les régions et les villes". Le thème de cet appel à projets était l’expérimentation de nouvelles solutions pour adapter la ville au changement climatique, et le choix de la métropole a été de s’appuyer sur les temporalités pour transformer les lieux publics. Plusieurs partenaires accompagnent la MEL dans ce projet les villes de Lille et de Loos, l’ARACT, Groupe A coopérative culturelle, SEED, Ecologie urbaine et citoyenne et le Cerema.
Il est nécessaire d’adapter les villes au changement climatique car nous faisons face à des vagues de chaleur de plus en plus longues et récurrentes, avec des températures qui peuvent être jusqu’à 10°C plus élevées en ville. Un besoin de rafraichissement se fait ressentir, notamment dans les quartiers denses. Or, on constate dans ces quartiers des vulnérabilités sociales et climatiques accentuées : accessibilité inégale aux espaces verts et à la fraîcheur, aux loisirs et vacances, aggravation des inégalités face aux variations climatiques.
L’objectif du projet Time2Adapt est donc d’augmenter l’offre de lieux frais pour les habitants grâce à quatre axes d’intervention :
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