Alors que les logements, de mieux en mieux isolés, posent la question de l’efficacité du renouvellement de l’air, le Hub Air Energie vise à mieux comprendre le lien entre qualité de l’air intérieur et performances énergétiques des bâtiments, ainsi qu’à trouver des solutions performantes pour concilier ces deux objectifs. 15 sites sont engagés dans la démarche : 10 établissements scolaires (écoles, collèges, lycée), et cinq bâtiments tertiaires.
Des pratiques en évolution, un besoin de partager les retours d'expérience
L’enjeu est aussi de partager les connaissances et les enseignements avec les acteurs engagés dans le projet, puis avec l’ensemble des acteurs du bâtiment : cette matinée a été l’occasion de revenir sur les enjeux importants liés à la qualité de l’air intérieur, notamment sous l’angle de la consommation d’énergie, sur les évolutions réglementaires, et de partager des retours d’expériences sur les pratiques de marché dans l’immobilier.
Concernant la réglementation, Cécile Caudron du Cerema a rappelé la diversité des normes selon les pays, par exemple sur le contrôle des systèmes de ventilation ou encore sur la vérification des performances réelles via le suivi de la qualité de l’air intérieur, selon le type de bâtiments concernés. A noter qu’une directive européenne est actuellement en discussion : elle introduira des obligations d’inspection de la qualité des environnements intérieurs, qui inclura la qualité de l’air intérieur, selon des critères d’exigences que les Etats devront définir.
La réglementation française a été présentée ensuite par Pascal Schuermans de la DGPR, notamment la RE2020 qui impose la vérification des systèmes de ventilation mécaniques des bâtiments neufs, et les normes concernant le radon et les polluants présents dans l’air intérieur de certains établissements recevant du public.
Quelles exigences dans la passation des marchés ?
Une table ronde a ensuite permis d’aborder les pratiques de passation des marchés, avec Cédissia About et Arnaud Caquelard de la ville de Paris, Nathalie Sement d’Alliance HQE et Jean-Pierre Auriault de BNP Paribas. L’ambition portée par certains acteurs est d’aller parfois au-delà de la réglementation, notamment pour la qualité de l’air intérieur dans le cadre d’opérations de rénovation, via la mesure des performances réelles.
Ces retours d’expériences ont notamment montré :
L’Ademe a ensuite présenté ses actions de financement des projets en matière de qualité de l’air intérieur comme l’appel à projets "Bâtiments responsables" qui sera relancé prochainement, ou l’appel à projet AACT AIR auprès des collectivités. Les projets PROMEVENT Résidentiel et PROMEVENT Tertiaire, menés par le Cerema avec un co-financement de l’Ademe sur le contrôle à réception des systèmes de ventilation, ont d’ailleurs été financés sur ce programme. Le protocole Promevent (résidentiel) a d’ailleurs été la base du protocole de contrôle à réception des système de ventilation dans le logement dans le cadre de la RE 2020. Le Protocole de diagnostic des installations de ventilation mécanique en tertiaire (PROMEVENT tertiaire) a, quant à lui, été récemment livré.
Cécile Caudron et Jean-Benoît Lafond ont ensuite exposé les enseignements à mi-parcours de l’expérimentation Hub Air Energie à travers une série de chiffres-clés :
La réalisation chaque année d’un diagnostic participatif de la QAI permet de rassembler les services et acteurs pour échanger sur le sujet.
Les 3 principaux indicateurs pertinents sont l’indice ICONE pour le dioxyde de carbone, les COV pour les composants organiques, et les PM 2,5 (particules fines), à mesurer en période d’occupation.
De nombreuses données ont été recueillies et commencent à être traitées. Elles font apparaitre une QAI globalement satisfaisante mais améliorable, avec des marges de progression sur les différents polluants en optimisant les plages de fonctionnement de la ventilation selon l’occupation des sites.
Les participants au projet ont partagé les motivations de leur engagement dans le Hub Air Energie et leur retour d’expérience sur la démarche, qui leur a permis d’anticiper la réglementation à venir sur la QAI et d’améliorer la connaissance sur les enjeux croisés de QAI et d’énergie. Les leviers d’action en matière de sobriété énergétique et de réduction des polluants à la source ont ainsi été présentés :
- Réflexion sur les matériaux et les peintures,
- Installation de VMC / système de ventilation
- Charte environnementale pour les produits ménagers
- S’assurer du bon fonctionnement des systèmes d’extraction d’air et ventilation, en plaçant les sondes de contrôle aux bons endroits, etc.
Enfin, la dernière séquence était consacrée aux méthodes de mesures, aux outils et indicateurs. Le CSTB a alors évoqué le programme Profeel qui mène plusieurs projets sur les performances énergétiques et la qualité de l’air intérieur des bâtiments (projet QSE et projet QUARTET), et expérimente des méthodes de mesure afin de massifier les suivis et d’impliquer les occupants.
Quant à l’Ifpeb, elle a pu faire le lien avec le Hub Vibéo dédié à la qualité d’usage, et dont la dernière publication vient de paraitre : "L’impact de la qualité de l’air intérieur sur la valeur d’usage du bâtiment".
Le replay de la matinée :
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