Cet article fait partie du dossier : Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain
Voir les 52 actualités liées à ce dossier"Construire la nature en ville avec les citoyens" présente les leviers pour favoriser l'implication des habitants, et faire de cette participation aux projets de nature en ville un processus gagnant-gagnant. Marylou Dufournet et Delphine Salmon, rédactrices du P'Tit Essentiel, ont répondu à 3 questions au sujet de ces démarches.
Pourquoi mettre en œuvre des démarches d'implication des citoyens dans les projets de nature en ville ?
Les collectivités mettent souvent en œuvre des processus participatifs pour concevoir ou gérer des projets de nature en ville et on observe un réel besoin de s'investir et d'avoir davantage de nature en ville de la part des citoyens. La question pour les collectivités est de déterminer comment les impliquer, à quel stade du projet, avec quels outils, à quel niveau ?
La participation des citoyens dans les projets de nature en ville favorise leur acceptabilité et leur pérennité. On constate qu’il y a une meilleure appropriation et compréhension des espaces, de techniques qui peuvent être nouvelles, parfois expérimentales.
Les démarches de participation sont aussi l’occasion de sensibiliser à la biodiversité, au cycle de l’eau, d’expliquer comment fonctionne un dispositif, par exemple les noues, qui permettent de retenir ou d’infiltrer l’eau de pluie lors d’intempéries, et qui ne sont pas habituelles en ville.
Lors d’opérations de préservation ou restauration des zones humides également, les habitants doivent connaître les fonctions écologiques de ces milieux, l’intérêt de les préserver.
Pour que cette participation soit bénéfique pour tous, il faut cependant qu’elle se concrétise dans le projet, que les habitants puissent voir que leur point de vue ou leur action est pris en compte.
Il existe une variété de formats pour faire participer les citoyens, est-ce adapté à tout type de projet ?
L’implication des citoyens peut intervenir sur différents types de projets et à différentes étapes. Idéalement on envisage cette participation le plus en amont possible pour l’intégrer dans le calendrier et que le degré de participation soit le plus élevé possible. Mais il s’agit d’un processus évolutif, qui se construit au fur-et-à-mesure.
La collectivité doit déterminer si elle mène des processus participatifs ponctuels, très localisés, ou pour une gestion à plus long terme. Des projets peuvent déjà être portés par des citoyens sur le territoire, et accompagnés ou renforcés par la collectivité.
La concertation des habitants, au stade de la conception, peut concerner tout projet pour lequel le maitre d’ouvrage dispose d’une marge de manœuvre permettant la prise en compte des différents avis. Cette concertation peut avoir lieu dès la phase de diagnostic. Dans certains projets, l’identification de sites se fait avec le public. Cette concertation peut aussi permettre d’identifier précisément les besoins et les usages.
Il est important également de bien définir le cadre et ses limites, afin que ce cadre soit clair pour les participants.
Une fois le projet réalisé, les habitants peuvent participer au niveau de la gestion de tout ou partie d’un site. Les citoyens sont demandeurs, on le voit par exemple avec les permis de végétaliser, mais il faut savoir que cette demande peut varier en termes d’implication des habitants. Se pose donc la question de la mobilisation sur le long terme, et parfois la collectivité peut être amenée à prendre le relais, temporairement ou sur la durée. Un suivi des projets par la collectivité, ou un conventionnement avec une association, est nécessaire.
Pour entretenir la dynamique autour du projet et faire participer les citoyens, il faut communiquer, mener des actions visibles sur le site, entretenir le lien avec les habitants par une animation et une information en continu, idéalement par différents canaux pour toucher différents publics.
Quel accompagnement ou quels outils le Cerema propose-t-il pour aider les collectivités dans ces démarches?
D'une part, le Cerema diffuse des méthodes et des bonnes pratiques, comme ce P'Tit Essentiel ou le guide "Implication citoyenne et nature en ville - Premiers enseignements issus de sept études de cas en France" paru en 2016. méthodologie. D'autre part, nous intervenons auprès des collectivités quand le volet participation est un élément du projet.
Le Cerema peut les accompagner pour aider à définir et mettre en place une démarche participative, pour apporter du conseil en organisant du partage d’expériences. Il est possible, selon les cas, d’intervenir aux différentes phases du projet pour sensibiliser, recueillir les besoins, les usages, co-construire dans le cadre d’ateliers participatifs, par exemple pour la végétalisation des cours d’écoles.
Pour aider à organiser et cadrer une démarche participative en lien avec un projet, le Cerema a mis au point la boussole de la participation, un guide qu’on peut mobiliser pour formaliser la démarche et pour en assurer le suivi, dans l’esprit des valeurs et principes de la charte de la participation du public, à laquelle adhère le Cerema.
Pour télécharger le P'Tit Essentiel :
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