Cet article fait partie du dossier : Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain
Voir les 53 actualités liées à ce dossierLa journée a débuté par les propos introductifs de Madame Sylvie Couchot, maire de Vauréal qui a souligné l’investissement des équipes municipales dans le développement d’actions et de projet en faveur de l’environnement en les remerciant vivement.
"Il convient de tisser des liens forts et s’enrichir les uns des autres pour déployer les solutions fondées sur la nature à travers un réseau local actif".
Enjeux et actions des collectivités du concours Capitale Française de la Biodiversité 2010-2020
Gilles Lecuir, chargé d’études à l’Agence régionale de la Biodiversité en Île-de-France, a rappelé ce qu’est la biodiversité et présenté des exemples d’actions menées par des collectivités françaises.
La biodiversité comprend :
- la diversité des milieux,
- la diversité des espèces
- la diversité des individus au sein de la même espèce (diversité génétique).
Il s’agit des 3 niveaux d’organisation du vivant auxquels s’ajoute l’ensemble des interactions entre individus, entre espèces et entre les espèces et les milieux.
La biodiversité est "le tissu vivant de la planète" (Robert Barbault). La manière dont le vivant fonctionne permet à la société d’en retirer des bénéfices : la régulation des proies par les prédateurs, la pollinisation ou encore le recyclage de la matière (compost).
Sur la planète, ce sont les plantes qui représentent la majorité du poids des êtres vivants, les animaux présentent un poids très faible, et parmi ces derniers, les animaux domestiques représentent un poids supérieur à celui des êtres humains.
Pour s’alimenter, se reproduire et se protéger, les espèces doivent se déplacer. Leurs déplacements peuvent être rendus difficiles dans un environnement en constante évolution et marqué par les activités humaines et les infrastructures de transport.
Nous observons aujourd’hui un effondrement sans précédent de la biodiversité, qu’ils s’agissent de la diversité des espèces, des milieux ou des paysages.
Face à ce constat, des actions en faveur de la biodiversité se concrétisent à travers le déploiement des solutions fondées sur la nature pour répondre aux enjeux des politiques publiques d’aménagement durable des territoires. Il s’agit d’actions de génie écologique basées sur le fonctionnement du vivant qui permettent de restaurer les écosystèmes et favoriser les espèces associées.
Sont ainsi présentés ci-après des exemples d’actions en faveur de la biodiversité tirées du concours Capitale française de la Biodiversité.
L’atlas de la biodiversité communale à Vauréal et son déploiement sur l’ensemble du territoire
Christophe Etchemendy, Direction des Services Techniques - Espace Public de la commune de Vauréal, a présenté l’atlas de la biodiversité, un projet participatif et qui s’intègre dans une logique intercommunale.
Dans une logique de gestion et de développement de nouveaux espaces (quartiers, espaces verts), il s’avère nécessaire d’améliorer la connaissance du territoire.
L’Atlas de la Biodiversité Communale consiste à réaliser une cartographie du monde vivant, en d’autres termes inventorier la flore et la faune sur le territoire de la commune et notamment la biodiversité ordinaire.
L’atlas de la biodiversité communale de Vauréal est participatif, il est disponible en ligne afin de permettre d’une part de consulter les données existantes et d’autre part de participer à travers le renseignement d’observations. Afin de permettre à un plus grand nombre d’utiliser l’outil, un tutoriel d’utilisation est proposé.
Chaque participant renseigne l’espèce observée (accompagnée si possible d’une photographie) et la position géographique. La donnée est ensuite vérifiée et validée par un collège d’experts. Les données sont ensuite reversées dans la base de données naturaliste régionale qui alimente elle-même la base de données nationale de l’Inventaire national du Patrimoine naturel.
L’outil permet de visualiser les données par espèce à l’échelle de la commune, il est également possible de retrouver une fiche descriptive des espèces observées sur la commune. L’interface web a été développée en interne par le service communication de Vauréal.
Sur le même principe, la communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise anime l’atlas de la biodiversité intercommunale.
"L’atlas de la biodiversité communale est une chance, il permet d’avoir une connaissance de la richesse floristique et faunistique d’un territoire afin de mieux anticiper les enjeux écologiques pour la gestion des espaces ou le développement de nouveaux projets. Il ne s’agit pas de l’affaire de spécialistes, chaque habitant peut rentrer des données naturalistes, même s’il s’agit de biodiversité ordinaire, il faut oser et participer".
Conception et gestion écologique des espaces verts sur le territoire de la CA de Cergy-Pontoise
Laurent Lavadou, responsable du service gestion du patrimoine végétal a présenté les enjeux auxquels son équipe est confrontée au quotidien.
Le territoire de la communauté d’agglomération comprend près de 540 ha de surfaces végétales, 15 000 arbres urbains ou encore 50 ha de boisements. Les enjeux de la gestion des espaces verts s’articulent autour de plusieurs thèmes :
Réflexion autour de "la trame verte en ville"
Au sein des espaces verts, une gestion différenciée est appliquée selon plusieurs classifications de gestion : espaces de prestige/ jardins à vivre/ espaces semi-naturels/ espaces naturels.
La gestion est adaptée aux espaces et aux enjeux locaux avec une évaluation constante des pratiques.
Valoriser la biodiversité et le bien-être social
Des formations sont dispensées aux agents afin d’adapter les pratiques de gestion et valoriser le métier de jardinier. L’objectif est que l’action des jardiniers et la politique d’entretien de la CA en matière de biodiversité soient lisibles par les habitants.
Lutter contre les îlots de chaleur urbains, la place du végétal en ville
Une réflexion importante est menée autour de la place de l’arbre en ville et les services écosystémiques associés.
De nombreux exemples montrent encore que la gestion du patrimoine arboré conduit à contraindre les arbres empêchant ainsi de rendre des services (fonctions nourricières, ombrage, pollinisation, régulation du climat local, captation du CO2).
Il convient donc de concilier le choix et la localisation des plantations avec les usages et les enjeux locaux (sécurité du public, visibilité des routes).
Réduire l’empreinte carbone de la collectivité et réaliser des économies d’énergie et d’eau
Les techniques alternatives de gestion des espaces verts tendent vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement telles que l’utilisation de tondeuse électrique auto-portée, la sélection d’une gamme végétale adaptée au climat local (mixité fleurissement et plantes comestibles), le recyclage des produits d’élagage ou encore une optimisation des systèmes d’arrosage et la maîtrise des consommations d’eau.
Le pâturage urbain au service de la biodiversité et pour le lien social
Le pâturage urbain sur le territoire de la CA présente de nombreux atouts : technique alternative à la fauche mécanique, entretien d’espaces de nature favorables à l’accueil de la biodiversité avec un suivi des effets du pâturage (inventaires floristiques et entomologiques tous les 3 ans) et l’animation du territoire (transhumance publique chaque année).
Intégrer la nature dans les opérations d’aménagement
Lors des opérations d’aménagement, une attention toute particulière est portée à la diversité des essences plantées et aux actions de désimperméabilisation des espaces publics.
Un centre de production végétal reconnu
La CA possède un lieu emblématique : "le centre de production végétal" qui permet de communiquer sur le bien produire et le bien jardiner dans le cadre de journées portes ouvertes. Le public peut ainsi découvrir le monde végétal et l’expertise des jardiniers.
Il s’agit de lieux de transmission de savoir où les agents valorisent le métier de jardinier.
Perspectives
"Il faut capitaliser et se concentrer sur ces petites victoires, il convient d’adopter une stratégie opérationnelle de gestion des trames vertes, bleues et brunes pour s’inscrire dans une logique d’entretien préventif et participatif avec l’implication des citoyens. Adapter le végétal dans l’espace public est un enjeu fort afin d’atteindre une meilleure gestion en matière de continuités d’espaces végétalisés (trames écologiques), favoriser le développement du végétal et des services écosystémiques fournis et limiter ainsi les actions d’entretien. En d’autres termes, réduire la contrainte du végétal et bonifier le service rendu.
Ceci participe à la lisibilité et la cohérence de l’action de la collectivité en matière d’entretien des espaces verts et de préservation de la biodiversité".
Revégétalisation d'un cimetière
Jonathan Flandin, écologue à l’Agence régionale de la Biodiversité en Ile-de-France a présenté la gestion écologique des cimetières.
La journée se poursuit sur un focus sur un type d’espaces verts particuliers: les cimetières. Les questions de gestion écologique sur ces espaces sont plus difficiles à traiter que sur des espaces verts "classiques".
Les cimetières sont en général des espaces fortement minéralisés pour des raisons sanitaires (diminution de la dispersion des maladies) et cristallisent des émotions et des sentiments variés. Il s’agit également d’espaces qui concentrent des contraintes : fortement minéralisé, perception des familles, gestionnaires multiples et approches de gestion variées.
Néanmoins, les paysages des cimetières évoluent et s’orientent vers des espaces plus naturels : allées engazonnées, acceptation de la flore spontanée, gestion écologique et différenciée.
À partir de 2022, ce constat se renforcera à travers l’extension de la loi Labbé qui interdira l’utilisation de produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse dans les cimetières, terrains de sports et espaces privés accueillant du public.
La mise en œuvre de la loi Labbé le 1er janvier 2017, a eu un effet certain sur les pratiques de gestion des communes franciliennes. Le pourcentage de communes qui se sont inscrites dans une politique "0 phyto" a évolué de 25 à 67 % après 2017 (sur un échantillon de 690 communes). Mais souvent, les communes vont plus loin et adoptent cette démarche sur les espaces non couverts par la loi : cimetière et terrain de sport par exemple.
Toutefois, le passage à la politique "0 phyto" ne règle pas le problème de la gestion des espaces et l’application de solutions alternatives. Sur ce sujet, il convient de mener une réflexion en amont et sur le long terme.
Cela passe par la définition de catégories d’espaces et de gestion associée pour intégrer l’augmentation des dépenses en investissement dû à l’utilisation des techniques alternatives. Le sujet de l’acceptation du végétal par les usagers est également important à traiter lors des changements de pratique sur un site.
Pour ce faire, un diagnostic du cimetière et l’élaboration d’un plan de gestion sont des bons outils pour pérenniser les techniques alternatives. (exemple : réduction des surfaces à désherber par la fauche tardive, réfection totale d’une allée pavée en allée engazonnée à Versailles, implantation d’une végétation couvre sol qui demande un entretien limité, sépulture en pleine terre et non en béton).
"La transition vers des cimetières plus végétalisés passe par l’acceptation du végétal par les familles et la mise en place d’un plan de gestion qui permet d’augmenter les surfaces végétalisées avec un entretien raisonné. La gestion se pense dès la conception des futurs espaces végétalisés dont l’objectif est d’offrir des espaces d’accueil pour la biodiversité. Des aménagements complémentaires sont possibles, comme des mares par exemple à Lille. La communication par des panneaux d’information est importante pour expliquer les choix de la collectivité en matière de gestion du cimetière et pour favoriser l’acceptation des familles".
Présentation du label EcoJardin, référence de gestion écologique des espaces verts
Jonathan Flandin, écologue à l’Agence régionale de la Biodiversité en île-de-France a présenté le label EcoJardin.
L’association "Plante & Cité" propriétaire du label EcoJardin, a confié sa gestion et son animation à l’ARB îdF en 2012.
Le label EcoJardin est un outil de communication et de reconnaissance à destination du public, des équipes d'entretien et des élus. Il permet de valoriser les pratiques de gestion écologique des espaces verts mais aussi de les améliorer.
La démarche est composée de deux outils :
- Un référentiel véritable guide de bonnes pratiques découpés en 7 domaines : planification et intégration du site, sol, eau, faune et flore, mobiliers/matériaux/matériels et engins, formation, public ;
- Le label qui permet le suivi et l’évaluation des pratiques sur la durée ainsi que l’amélioration des pratiques.
Le processus de labellisation d’un site est le suivant : il doit correspondre à une des typologies de l’AITF (parcs, jardins, squares, cimetières, espaces verts d’accompagnement…) ;
- Il doit être géré par la même équipe de gestion ;
- Il doit accueillir un public (grand public, salariés, étudiants, résidents…),
- Il est audité par une tierce personne,
- Il est évalué selon trois niveaux de critères dont certains sont dits "essentiels" dont l’application est rédhibitoire
- Il est labellisé pour 3 ans, puis tous les 5 ans après le premier renouvellement
Tous les espaces paysagers (publics et privés) peuvent être labellisés EcoJardin : parcs, jardins publics, espaces naturels, cimetières, jardins partagés et familiaux, patrimoine arboré, sièges d’entreprises, jardins d’habitats collectif, campus scolaires et universitaires…
Le réseau de sites labellisés est grandissant et comprend 19 cimetières.
Jonathan Flandin a ensuite présente l’étude "cimetière vivant" lancée en juin 2020, à laquelle sept communes de l’agglomération participent.
"Le Label est un outil très intéressant pour réaliser un diagnostic des pratiques de gestion dans un objectif d’amélioration continue. Il confronte des cultures différentes, à la fois une approche paysagère des végétaux et une approche spontanée de la flore. Mais ces approches ne sont pas antinomiques, elles permettent de concilier les enjeux de sécurité du public et de préservation de la biodiversité".
Présentation de la reconnaissance "Territoires engagés pour la nature en Île-de-France" (TEN îdF)
Myriam Boulouard, chargée d’animation de réseaux à l’Agence régionale de la Biodiversité en Île-de-France, a présenté la reconnaissance TEN.
"Territoire engagé pour la nature" est une initiative du ministère de la Transition écologique, pilotée par l'Office français de la biodiversité. En Île-de-France, l’animation du dispositif est assurée par l’Agence régionale de la Biodiversité. Candidater à la reconnaissance "Territoire engagé pour la nature en Île-de-France".
La reconnaissance "Territoire engagé pour la nature" reconnaît l’engagement des collectivités à faire pour la préservation de la biodiversité, sur une durée de trois. Le dossier de candidature permet aux collectivités de réaliser un état des lieux de leurs pratiques et de formaliser leur projet pour l’avenir en matière de protection et restauration de la nature.
Candidatures jusqu'au 31 janvier 2021
Toutes les collectivités peuvent candidater, quel que soit leur niveau d’avancement en matière de pratiques et d’actions en faveur de l’environnement. Ce sont les engagements "à faire" qui seront reconnus dans le cadre du dossier de candidature. L’Agence régionale de la Biodiversité est présente aux côtés des collectivités en appui technique de la phase de candidature à l’élaboration des projets.
Pour être reconnue TEN, la collectivité doit répondre à 12 critères essentiels d’engagement et s’engager à mettre en œuvre son projet dans la fiche projet, d’ici 3 ans.
Afin de prendre en compte les difficultés liées au second confinement, le délai de dépôt des dossiers de candidature est prolongé d’un mois : la date est désormais fixée au 31 janvier 2021, pour une reconnaissance des "Territoires engagés pour la nature" au printemps 2021. Le questionnaire pour candidater est disponible à partir de ce lien.
Concours Capitale Française de la Biodiversité : le thème "eau et biodiversité" en 2021
En complément, le concours Capitale française de la Biodiversité valorise depuis 10 ans les actions déjà réalisées par les collectivités en faveur de la biodiversité. Ce concours s’adresse aux collectivités de toutes tailles. Le concours désigne chaque année, la Capitale française de la Biodiversité et les meilleures collectivités par catégorie (villages, petites villes, villes moyennes, grandes villes, intercommunalités).
Au-delà d’un concours, Capitale française de la Biodiversité est un dispositif de sensibilisation et de formation des collectivités. L’opération valorise les bonnes pratiques, les dispositifs d’animation territoriale et favorise les échanges entre les acteurs.
Le site internet dédié au concours présente les ressources suivantes : l’agenda des événements des partenaires, lauréats et participants au concours, les recueils annuels d’actions exemplaires, les rapports des collectivités visitées par le jury, les actions des collectivités en faveur de la biodiversité sous la forme de fiches-actions.
Cette opération est co-organisée par l’Office française pour de la Biodiversité (OFB), l’association nationale Plante & Cités, le centre d’ingénierie sur la nature en ville, l’Agence régionale pour la Biodiversité en Île-de-France (ARB îdF) et le Cerema. Cette année, le thème est "eau et biodiversité"
Pour cette nouvelle édition, les collectivités sont invitées à valoriser leurs actions (déjà réalisées) en matière de préservation des zones humides, de restauration de la continuité écologique des cours d’eau et du littoral. Les initiatives de gestion des eaux pluviales, de désimperméabilisation, de lutte contre le risque d’inondation ou contre les conséquences du changement climatique via des solutions fondées sur la nature peuvent également être valorisées, tout comme la protection de la ressource en eau potable.
En Île-de-France, les dossiers de candidature TEN et CFB sont mutualisés. Les collectivités doivent renseigner le dossier de candidature TEN puis renseigner le questionnaire simplifié du concours Capitale française de la Biodiversité.
Les dossiers seront évalués pendant l’hiver 2021 par le comité scientifique et technique, suivies de visites de terrain au printemps pour les 15 meilleures candidatures. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 09 juin 2021 à Paris.
Consultez le recueil florilège des dix ans du concours Capitale française de la Biodiversité, "agir pour la biodiversité" qui dresse un panorama de la diversité des actions exemplaires menées par des collectivités françaises en faveur de la nature.
Ces actions sont classées en différentes thématiques, par exemple: intégrer la nature dans la planification, concrétiser la trame verte et bleue et la gestion écologique, relocaliser les modes de production, s'adapter aux impacts du changement climatique, impliquer les différents acteurs...
"Avant d’être une reconnaissance ou un concours, ces démarches sont des outils formidables pour réunir des collègues ou partenaires autour des thèmes de l’aménagement du territoire et de la préservation de la biodiversité. Le questionnaire est un outil pédagogique qui doit vous permettre de réaliser un état des lieux des pratiques sur le territoire communal ou intercommunal (quelle que soit la taille de votre collectivité) et doit permettre de lever les yeux sur les actions déjà entreprises et celles à développer".
Les visites de terrain
Plusieurs visites de terrain et d'actions exemplaires ont été organisées durant l'après-midi.
Visite du verger de Vauréal
Auparavant le site du verger de Vauréal était un terrain vague (4000 m²) dont la fréquentation du site engendrait des problèmes auprès des riverains : bruit, fréquentation nocturne, dépôt de déchets.
Face à ce constat, la mairie de Vauréal a réfléchi à des pistes de travail pour changer les usages du site et valoriser l’espace en faveur de l’environnement.
Suite à plusieurs réunions de concertation avec les habitants, la collectivité s’est engagée dans la réalisation d’un projet de plantation d’arbres fruitiers en lien avec les usages et le paysage du passé.
Le projet consiste à :
- Planter des arbres fruitiers. Les arbres sont étiquetés pour des raisons pédagogiques
- Créer une "butte" aux insectes notamment pour les abeilles solitaires
- Installer un rucher. Ce rucher était déjà en place sur la commune mais positionné trop proche d’espaces agricoles et enregistrait des pertes importantes d’abeilles.
- Mettre en œuvre d’un entretien raisonné (espaces de fauche favorables aux insectes et oiseaux, fauchage en rond)
- Installer 12 nichoirs à oiseaux et chauves-souris
- Placer des panneaux explicatifs sur la butte aux insectes
- Fermer le site au public.
"La ligne directrice du projet était de transformer cet endroit en un lieu calme, une réserve pour la biodiversité avec une campagne de sensibilisation sur les abeilles.
Il s’agit d’un site à vocation pédagogique, d’une part pour les enfants et les habitants sur le thème "des abeilles et de la pollinisation" et d’autre part pour les agents à travers la démonstration de matériels d’entretien et de techniques de taille par exemple".
Un dispositif de protection et d'accueil des hirondelles
La ville de Vauréal a mis en place depuis quelques années un dispositif d'accueil des hirondelles qui sont une espèce protégée appréciant beaucoup les milieux bâtis.
Plusieurs dizaines de nichoirs artificiels ont été installés sur des bâtiments aux endroits qu'elles apprécient (où des hirondelles sont déjà présentes) et qui permettent un accès aérien direct. Les nids artificiels sont un moyen efficace de redynamiser une colonie d’hirondelle en milieu urbain et suburbain.
Près de 500 individus sont comptabilisés chaque année. Les endroits où elles ont été aperçues sont localisés sur l'atlas de la biodiversité de la commune.
Visite commentée d'une prairie et d'un bois gérés en pâturage
Ce projet, qui implique trois parties : la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, la commune de Vauréal et la ferme d’Ecancourt, a pour objectif de réaliser un pâturage sur une parcelle afin d’évaluer les effets de cette pratique sur la prairie, la lisière et le premier sous bois en matière d’accueil pour la biodiversité.
Le pâturage en ville est connu pour être une pratique alternative intéressante à la fauche en associant des vaches et des moutons, les vaches agissant sur les espèces ligneuses/arbustives et permettent ainsi aux moutons d’accéder à des endroits difficiles.
Ce projet a une vocation pédagogique puisque les parcelles pâturées font l’objet de sorties scolaires. De plus, la ferme d’Ecancourt réalise des ateliers sur la laine et des ateliers cuisine.
Sur le plan écologique, le pâturage a des effets positifs pour la biodiversité. Des relevés faune flore sont réalisés régulièrement pour suivre l’évolution de la biodiversité dans la durée en lien avec les pratiques de gestion.
Visite commentée du jardin-école à Vauréal
La dernière visite de la journée a été l’occasion pour les participants de découvrir le jardin école. Dans le cadre d’un partenariat avec la CACP, la commune de Vauréal a aménagé un Jardin école. Il s’agit de proposer un site, ouvert à tous, qui permet de sensibiliser les habitants aux méthodes de cultures respectueuses de l’environnement (alternative aux produits phytosanitaires qui seront interdits aux particuliers dès janvier prochain) et à une gestion écologique.
Ce lieu d’apprentissage et d’échanges, se veut aussi être vecteur de lien social et d’amélioration du cadre de vie. Le jardin est géré par les riverains avec l’appui du service des Espaces verts puisqu’il s’agit d’un espace communal mis à la disposition des usagers.
Des formations gratuites (une quinzaine de journées animées par l’association b.a-BA sont proposées et planifiées autour des thèmes suivants : entretien du potager, sciences participatives, taille des végétaux, compostage, paillage, ensemencement, techniques de récolte, préparation du jardin avant l’hiver… Ce projet répond aux demandes des conseils de quartier : aménager des jardins partagés et développer les échanges entre les habitants.
A proximité immédiate du site, un habitant actif du quartier a demandé à la mairie d’investir l’espace communal afin d’y implanter des jardins partagés. La mairie a répondu favorablement à la demande dans l’objectif que cet espace devienne une extension du jardin école.
La collectivité soutient l’initiative à travers la mise à disposition de matières brunes (feuilles, copeaux, résidus de taille, débris végétaux) dans des bacs à compost.
Présentation des protocoles d'observation de la nature
La journée s’est terminée par la présentation de protocoles de sciences participatives :
- Florilège, qui consiste à recenser 60 espèces dans 10 carrés d’1m² au cœur même de la prairie pour évaluer les pratiques de gestion sur la qualité écologique des prairies,
- Propage sur le suivi de la présence des papillons.
- Spipoll dédié à l’étude fleurs et des insectes pollinisateurs.
Les protocoles de sciences participatives permettent à des non-spécialistes, notamment les agents des services espaces verts des collectivités, de réaliser des suivis de la faune et de la flore. Outre l’amélioration des connaissances sur le vivant sur le territoire communal, ils permettent d’adapter les pratiques de gestion en faveur de la biodiversité.
Dans le dossier Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain