Cet article fait partie du dossier : Le Cerema mobilisé pour adapter le bâti au changement climatique
Voir les 16 actualités liées à ce dossierCes trophées mettent en avant des projets innovants déjà mis en œuvre, qui contribuent à rendre les bâtiments davantage résilients et durables face à différents phénomènes comme les aléas naturels et climatiques.
Cette première édition a été co-organisée par la Mission Risques Naturels (MRN), qui fête ses 20 ans, l’Agence Qualité Construction (AQC) et la plateforme Construction 21 avec le soutien de la Fédération Française de l'Assurance (FFA) et du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire.
L’urgence climatique actuelle est déjà marquée par des événements de plus en plus récurrents avec une intensité inhabituelle. En France, nous venons de connaître, encore une fois, un été plus chaud et plus sec qualifié par Météo France comme étant le plus sec depuis au moins 1958.
En 2019, la sécheresse est classée 1er risque naturel en France en termes de coûts des dommages engendrés. Le phénomène du retrait-gonflement des sols argileux est accentué par les effets du changement climatique, ce qui augmente davantage les vulnérabilités du bâti construit sur ces sols. On estime en France à 4,3 millions de maisons individuelles très vulnérables, construites dans des zones en aléa RGA fort ou moyen.
Ces trophées visent aussi à sensibiliser les professionnels et acteurs de la construction de bâtiments à la nécessité de concevoir des bâtiments résilients et les inspirer pour leurs futurs projets.
Pour en savoir plus sur les Trophées Bâtiments Résilients :
Des bâtiments résilients et innovants, adaptés à leur environnement
Dans un contexte de changement climatique, les bâtiments sont vulnérables à différents phénomènes naturels et climatiques dont la fréquence et l’intensité augmentent : inondations, sécheresses, mouvements de terrain, tempêtes. Il est important d’adapter le bâtiment à ces enjeux, de trouver des solutions efficaces pour en favoriser la résilience.
23 projets candidats sur tout le territoire ont été présentés. Parmi les risques traités, la canicule et les inondations arrivent en premier. Des démarches pour résister aux séismes ou aux cyclones ont également été présentées. Enfin, quelques projets ont mis en avant leurs innovations pour faire face à la sécheresse et au RGA.
Retrouvez les présentations des 23 bâtiments candidats:
Pour la sélection des lauréats, un jury de 9 experts a été constitué :
- Christian Brodhag, Président de Construction21 – Président du jury
- Laurent Arnaud, Responsable du département Bâtiment Durables Cerema
- Bernard Bailleul, Membre du Comité Construction de la Fédération française de l’assurance
- Jean-Frédéric Bailly, Directeur études & recherches du Cerqual
- Stéphanie Bidault, Directrice du CEPRI
- Philippe Estingoy, Directeur général de l’Agence Qualité Construction
- Loïs Moulas, Directeur de l’Observatoire de l’immobilier durable
- Sybille Muller, Cheffe du Bureau des Risques d’inondations et littoraux DGPR – SRNH – MTES
- Éric Petitpas, Conseiller de la Mission Risques Naturels
Focus sur les 7 projets récompensés:
Au total, sept projets ont été récompensés, dans cinq catégories.
Grand Prix
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1er Prix | COLLÈGE DE BOUÉNI, proposé par Antoine Perrau, Lab Réunion : conçu pour faire face aux séismes et aux inondations, avec un réseau de collecte des eaux pluviales aérien, tout en utilisant l’aéraulique pour optimiser la ventilation. Le bâtiment peut aussi fonctionner en cas de coupure d’électricité, ce qui arrive fréquemment.
Prix spécial Innovation
- 1er Prix | MACH, proposé par Lamine Ighil Ameur, Cerema (description disponible ci-dessous).
- Mention | BATIFLO, proposé par Frédéric de Cherance, Batiflo : répond à un vrai besoin en termes de construction en zone de densification inondable avec une faible emprise au sol.
Prix Tertiaire & Industriel
- 1er Prix | ÉCOCAMPUS PROVENCE, proposé par Élisabeth Leteissier, Leteissier Corriol Architecture & Urbanisme : un groupe scolaire construit pour répondre aux phénomènes de séismes et de canicule.
Prix Habitat Collectif
- Mention | 37, RUE MYRHA, proposé par Richard F. Thomas, LM Ingénieur : construit avec du béton de chanvre à ossature bois, situé dans une zone présentant de nombreuses cavités.
Prix Habitat Individuel
- 1er Prix | MAISONS MOASTEEL, proposé par Philippe Rigolot, Avenir Acier : deux maisons individuelles construites en structure métallique, fondée sur pieu vissé, situées dans une zone faisant face à différents enjeux : sécheresse, cavités, sol à faible portance à proximité d’un ruisseau et effets du vent.
- Mention | MAISON DE VILLE EN SITE PAVILLONNAIRE INONDABLE, proposé par Patrice Cros, P. Cros Architecte : une maison en zone pavillonnaire inondable qui a une faible emprise au sol, permettant de maintenir sa perméabilité, et le rez-de-chaussée ne comporte pas d’équipements.
MACH : stabiliser les maisons individuelles exposées à la sécheresse et au RGA
Le Cerema a reçu le 1er Prix dans la catégorie "Prix Spécial Innovation" pour le projet MACH (MAison Confortée par Humidification), une solution innovante et écologique pour limiter les vulnérabilités des maisons individuelles exposées à la sécheresse et au RGA et les adapter aux effets du changement climatique.
L’expérimentation a commencé en 2016, sur une maison individuelle d’un étage qui présentait déjà des fissures. Le dispositif est facilement reproductible, économique (le matériel revient à environ 15.000 €) et écologique : l’eau de pluie est récupérée, puis est envoyée dans le sol pour l’humidifier sous la maison, en fonction du niveau de sécheresse du sol.
Les résultats sur trois années montrent que le dispositif permet de stabiliser les fissures existantes.
Le Cerema expérimente à l’échelle 1, depuis fin 2016, la solution MACH sur une maison R+1 de 1968 avec une extension de 1995, sinistrée à la suite de la sécheresse 2015. Le principe de MACH consiste à ré-humidifier le sol de fondations pendant la période de sécheresse avec les eaux de pluie préalablement récupérées et stockées.
L’objectif est de stabiliser l’ouverture des fissures existantes dans la structure et empêcher l’amorce de nouvelles fissures. Les résultats, enregistrés durant les 3 dernières années de sécheresse intense, sont encourageants en termes de stabilisation des fissures.
Découvrez le projet MACH en vidéo:
L’expérimentation MACH arrivant à son terme, le Cerema, labellisé Institut Carnot Clim’adapt, travaille actuellement avec l’ensemble des acteurs et parties prenantes, dont les assureurs, les experts et les professionnels de la construction pour :
- étendre l’application de la solution MACH sur de nouvelles configurations (types de bâtiment, environnement différent et géologie et exposition diverses) ;
- consolider les résultats obtenus, vérifier la répétabilité du procédé MACH et étudier le modèle économique du produit final en vue de sa future commercialisation ;
- en parallèle, poursuivre le développement pour aboutir in fine à une solution résiliente clé en mains, MACH +, économiquement accessible aux habitants des territoires sinistrés, à la fois pour ceux qui seront indemnisés par le dispositif Cat-Nat mais aussi pour ceux qui ne le seraient pas.
Contact Cerema
La plaque du Prix Spécial Innovation
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