28 mars 2024
zone 30 à Lyon
Depuis quinze ans, la ville à 30 km/h se développe sur le territoire français, les précurseurs étant Lorient puis Grenoble. La loi Notre a donné une assise légale pour l’autorité de police de choisir une vitesse limite différente du 50 km/h sur "tout ou partie" de sa voirie.
Choisir la ville à 30 ne se limite pas à de la signalisation de limitation de vitesse et l’ajout de quelques dispositifs ralentisseur, c’est repenser la mobilité, les plans de circulation, le partage de la voirie, l’articulation entre les modes et requalifier les axes qui restent à 50. Un cocktail de mesures qui se déploient dans le temps.

30Km/h, vitesse améliorant la qualité de vie

L’un des premiers objectifs de la réduction de la vitesse à 30 Km/h est d’améliorer la sécurité des usagers, notamment les plus vulnérables. Selon le bilan 2022, les accidents en agglomération contribuent pour 32 % des tués, 45 % des blessés graves et 59 % des blessés légers. La réduction de la vitesse diminue le nombre d’accident et leur gravité pour les raisons suivantes :

  • Le champ de vision est augmenté d’environ 30°,
  • La distance d’arrêt est réduite de moitié,
  • La violence du choc est diminuée (équivalent à la chute d’un étage au lieu de trois).

Le deuxième est d’améliorer le cadre de vie avec un meilleur partage de l’espace public permettant de redynamiser la vie locale, de favoriser les mobilités actives (le passage en "ville 30" s’accompagne souvent de modifications du plan de circulation et d’une évolution du profil en travers, avec davantage d’espace accordé aux trottoirs, aux pistes et bandes cyclables…) et d’améliorer la fluidité du trafic.

Enfin, le 30 km/h, s'il s'accompagne d'un report de la voiture vers des modes décarbonnés (modes actifs, transport en commun, etc.) peut s'accompagner d'effets positif sur la santé et l'environnement - réduction des gaz à effet de serre, qualité de l'air, réduction des nuisances sonores, emprise libérée pour la végétalisation...

 

Ville 30 ou zone 30, une approche globale

Le choix de la ville 30 ou zone 30 est avant tout un choix politique destiné à donner de la cohérence entre les limitations de vitesse, les usages et l’environnement.
Par conséquent, le premier outil d’aide à la décision est l’élaboration d’un diagnostic définissant les pôles générateurs de trafic et classant les voiries selon leurs fonctions et usages. 

 

La hiérarchisation du réseau est nécessaire pour équilibrer les fonctions circulatoires (tous modes) et la vie locale, organiser une circulation cohérente et planifier les possibilités d’aménagements inhérentes à la politique de déplacement retenue.

 

 
Trois familles d’aménagement de ville 30 sont possibles :
  • La généralisation de la zone 30 à toute l’agglomération avec quelques axes dérogatoires à 50km/h (c’est l’option retenue par exemple par les villes suivantes : Grenoble, Lille, Nantes, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Charleville-Mézières, Rennes, …)
  • L’application de la vitesse 30 km/h sur toute l’agglomération, sans la considérer comme une zone 30, avec quelques axes dérogatoires à 50km/h (c’est l’option retenue par exemple par les villes suivantes : Paris, Chartres, …)
  • Le maintien de l’agglomération à 50km/h avec plusieurs zones 30 recouvrant une très grande proportion de l’agglomération.

 

Parmi les 3 familles de solutions présentées ci-dessus, le Cerema souligne l’intérêt de la première, à savoir la généralisation de la zone 30 à l’ensemble de l’agglomération :

 

Le passage de la ville à 30 km a plusieurs intérêts :
 

  • Une bonne lisibilité des vitesses obtenue par la présence des limitations de vitesse dans le champ visuel direct des conducteurs (en cas d'incertitude, le 30 km/h étant la règle, pas de risque supplémentaire dans le cas où un conducteur circulerait à 30 km/h sur un axe limité à 50 km/h),
  • Un désencombrement de l'espace public par la suppression des panneaux et de leurs mats : circulation plus fluide des piétons, réduction des masques fixes, réduction des accidents contre obstacles latéraux, réduction de la "pollution" visuelle,
  • Un gain d’exploitation et d’entretien sur la signalisation verticale et horizontale.

 

Dans le dossier Dossier "Vers des rues apaisées"

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