Cet article fait partie du dossier : Dossier "Vers des rues apaisées"
Voir les 23 actualités liées à ce dossierInterview en 3 questions de Lucie Bruyère, qui a piloté la rédaction du guide, sur ces démarches.
L'ouvrage "Aménager des rues apaisées - Zones 30, zones de rencontres et aires piétonnes" destiné aux collectivités et professionnels de l'aménagement de la voirie, sera publié au prochain trimestre.
D'ici là, le Cerema propose une interview en 3 questions à Lucie Bruyère, chargée de projets en Aménagement de l'espace public, sur la démarche présentée dans le guide pour mettre en oeuvre des aménagements efficaces.
Quel est l’objectif de ce guide sur les rues apaisées ?
On observe que les politiques visant à apaiser la circulation en ville, à réduire les vitesses ou développer la piétonnisation et les zones de rencontre, se développent. Aujourd’hui, entre 15 et 30% de la voirie des villes, en moyenne, est constituée de zones de circulation apaisée, et des villes comme Grenoble, Lorient, Nantes, les généralisent sur l’ensemble de leur agglomération.
Il n’y avait pas encore de guide de recommandations sur ce sujet, et nous avons voulu rebondir sur cette préoccupation. Ce guide qui se veut pratique est illustré d’exemples montrant la diversité des aménagements et paraîtra à l’automne. Il est destiné principalement aux collectivités et aménageurs et présente les éléments de mise en œuvre de ces dispositifs.
La crise sanitaire a poussé davantage la réflexion sur la répartition de l’espace public, surtout en ville, et ce guide pourra accompagner les collectivités dans leurs démarches d’apaisement de la circulation.
Quels sont les impacts de la création de zones de circulation apaisée ?
Ces aménagements sont un moyen d’allier sécurité routière et amélioration du cadre de vie, en prenant en compte l’ensemble des usagers de la voirie. En faisant cela, on permet d’augmenter l’utilisation des modes actifs, ce qui contribue à l’attractivité aussi bien dans les centres-bourgs et les villages que dans les grandes agglomérations.
Pour être acceptée et respectée, une limitation de vitesse doit être adaptée aux caractéristiques de l’environnement urbain et de ses usages : selon le contexte, un aménagement sera nécessaire.
La zone 30 impacte peu la circulation motorisée en ville et permet en réduisant la dimension de la chaussée de libérer de l’espace pour les piétons et cyclistes. La zone de rencontre et l’aire piétonne sont tournées vers la déambulation du piéton, tout en maintenant un service confortable pour les cyclistes. Ces deux zones à priorité piétonne peuvent impacter plus fortement les déplacements motorisés sur l’agglomération. Une réflexion en amont sur le plan de circulation est nécessaire.
Quelles conditions faut-il réunir pour réaliser des aménagements efficaces ?
Il est important de mener une réflexion à l’échelle de la commune : connaître les types de déplacements, l’accidentologie, regarder les documents déjà existants en matière de mobilité comme le schéma cyclable ou le plan de mobilité… Tout cela permet de définir les lieux les plus propices pour réaliser les aménagements. Il est important d’intégrer les habitants et les usagers dans la réflexion, afin de recueillir les besoins et aussi de sensibiliser sur les rues apaisées, qui modifient les habitudes.
Les études préalables permettent d’évaluer la cohérence entre ce qui est déjà fait et les aménagements qu’on compte réaliser, et aussi de déterminer si on veut un aménagement fort ou plus léger.
Ensuite, différents critères peuvent être pris en compte pour définir le choix de l’aménagement : zone 30, zone de circulation apaisée, zone piétonne. Le régime de priorité, avec davantage de priorité aux piétons sur une aire piétonne ou une zone de rencontre, l’accès libre pour les véhicules motorisés, la limitation de la vitesse ou encore la possibilité de stationner, qui diffère selon le type d’aménagement.
Pour télécharger le guide :
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