7 août 2024
Place de la mairie à Segonzac
Cerema
Le Cerema a réalisé trois études sur le phénomène de surchauffe urbaine dans des villes ayant rejoint le programme Petites villes de demain. La méthode du Cerema prend en compte la présence de populations vulnérables et permet d’identifier les sites sur lesquels agir en priorité. Des solutions d’aménagements ont été présentées pour les sites prioritaires.

Dans le cadre du programme Petites villes de demain, le Cerema a réalisé une étude pour trois villes ayant des fonctions de centralité sur leur territoire, afin de caractériser le phénomène de surchauffe urbaine et l’exposition des populations, et de proposer des solutions d’adaptation.

 

Un diagnostic du phénomène de surchauffe

Les communes de Jarnac, Châteauneuf-sur-Charente et Segonzac ont lancé une réflexion sur l’adaptation de leurs espaces publics au changement climatique, et demandé une étude commune au Cerema pour identifier les secteurs sensibles au phénomène de surchauffe urbaine sur leur territoire et les solutions à mettre en œuvre. L’enjeu pour ces collectivités est aussi de réinvestir les centralités et d’y améliorer le cadre de vie même lors des périodes de fortes chaleurs, tout en limitant l’extension urbaine.

Ces trois collectivités qui constituent des pôles d’équilibre territorial sont par ailleurs engagées dans des opérations de revitalisation du territoire (ORT).

Le premier volet de la mission confiée au Cerema était la réalisation d'un diagnostic des zones exposées au phénomène de surchauffe urbaine. La morphologie urbaine a été analysée à travers la densité et la hauteur du bâti, puis croisée avec l’occupation du sol (notamment le taux d’imperméabilité des sols et le taux de végétalisation). Les zones les plus sensibles se trouvent dans l’hypercentre des trois communes et dans les zones d’activités.

Des analyses complémentaires ont été réalisées, pour identifier :

  • la présence de populations vulnérables (moins de 5 ans, + de 65 ans, hôpitaux, écoles, maisons de retraite)
  • les populations en vulnérabilité sociale (habitat dégradé).

Une cartographie est ainsi produite, faisant apparaître les zones où la vulnérabilité à la surchauffe urbaine est la plus importante. Des relevés de température in situ entre le 20 juillet et le 21 septembre sur trois sites communaux ont permis de compléter le diagnostic. Ils ont mis en évidence que la température dans l’hypercentre pouvait être élevée en journée, sensiblement identique par rapport aux zones naturelles, par contre la température chute de manière importante la nuit. C’est pourquoi nous pouvons affirmer quen la surchauffe urbaine se concrétise par de l’inconfort thermique. 


Identifier les solutions pertinentes à mettre en œuvre

Quais de la Charente à Jarnac - Cerema

Pour réduire l’inconfort thermique en journée, différents types de solutions peuvent être combinés : les solutions dites vertes ou bleues, fondées sur la nature, les solutions grises qui portent sur le bâti, le mobilier, la voirie, et les solutions douces liées aux comportements.

Dans un premier temps, le Cerema a étudié les solutions existantes dans chaque collectivité : la végétalisation déjà présente, la désimperméabilisation des espaces publics, les revêtements des chaussées, les aménagements et la signalétique mis en place pour favoriser les  mobilités douces… Ces solutions sont présentes sur les communes mais peuvent être étendues.

Puis, des sites, qui seront réaménagés et où il est intéressant de réfléchir à la question de la surchauffe urbaine, ont été sélectionnés avec les communes, afin de proposer des mesures d’atténuation. Pour chaque site, les températures de surface ont été déterminées à l’aide de l’outil ICEtool, à l’instant T et après mise en place des mesures préconisées.

Par exemple, pour la place de l’hôtel de ville de l’une des communes, très minéralisée mais aérée et dotée d’un revêtement clair, une série de recommandations concrètes a été formulée, afin essentiellement de désimperméabiliser, de développer la végétation avec différentes strates, d’installer des systèmes d’ombrages, de pacifier la circulation, et de favoriser la marche. L’impact en termes de rafraichissement a été illustré de manière cartographique et il permet d’évaluer une baisse de températures de surface de 4 à 5 degrés.

Ces travaux ont été présentés aux élus des trois communes, qui se sont montrés très intéressés par les solutions proposées et souhaitent les mettre en place lors de prochains travaux d’aménagement.

 

Les rapports d'étude sont sur CeremaDoc :