21 septembre 2020
Vue satellite avec Sentinel : baie du mont saint michel
European Space Agency
Parmi les méthodes que le Cerema utilise afin d'observer l'évolution du littoral, l'imagerie spatiale est intéressante en particulier pour la cartographie des côtes sableuses. En effet, ces images offrent une homogénéité d'observation et sont d'une grande précision.

Chaîne de production du trait de côte à partir d’images satellite

Pour la constitution du trait de côte, le Cerema s’appuie sur une chaine de production semi-automatique développée en interne. Elle est incluse dans la chaîne de traitements d’images satellite développée par le Cerema et mise en ligne en open source sur Github. La méthode utilisée pour l’extraction du trait de côte repose notamment sur un seuillage utilisant l’indice NDVI (Normalized Difference Vegetation Index), un indice de végétation également efficace pour la détection de l’eau.

Calcul de l’indice NDVI : la première étape de la méthode du seuillage est le caclul de l’indice NDVI des images satellite. L’image ci-dessous met clairement en évidence les zones en eau qui ressortent plus sombres.

NDVI (à droite) calculé à partir de l’extrait d’une image Pléiades (à gauche)
NDVI (à droite) calculé à partir de l’extrait d’une image Pléiades (à gauche) - Cerema

 

Détermination des seuils : les seuils sont déterminés à partir de l’analyse de l’histogramme de l’indice NDVI mais aussi à partir de l’analyse visuelle des images. Deux seuils sont à déterminer :

  • un seuil séparant les pixels classés en "eau" des autres pixels, ce seuil est appelé "seuil eau" ;

  • un seuil séparant les pixels "terre" des autres pixels, ce seuil est appelé "seuil humidité".

Ces deux seuils délimitent une zone transitoire correspondant aux pixels qualifiés d’humides (cf. histogramme ci-dessous).

Histogramme du NDVI sur la zone de travail et seuils retenus pour les limites « eau » et « terre »
Histogramme du NDVI sur la zone de travail et seuils retenus pour les limites
"eau" et "terre"

 

Application du seuil : 

Résultats de la classification de l’image Pléiades en trois classes : eau, humidité (jet de rive) et terre après application des seuils.
Résultats de la classification de l’image Pléiades en trois classes : eau, humidité (jet
de rive) et terre après application des seuils.

 

Au niveau du rivage, les seuils fixés permettent de localiser de manière précise les pixels "eau" assimilables à la mer (bleu clair) et les pixels "humides" (bleu foncé) assimilables à la zone soumise au jet de rive. Des valeurs approchées de la limite haute du jet de rive (limite humidité et terre) et de la limite basse (limite eau et humidité) peuvent ainsi être déduites.

Extraction du jet de rive : les limites haute et basse du jet de rive sont extraites à partir de la classification obtenue précédemment.

Exemple de limites hautes et basses du jet de rive extraites
Exemple de limites hautes et basses du jet de rive extraites

 

Production du trait de côte du littoral languedocien

Chaque année, depuis 2014, le Cerema utilise des satellites à très haute résolution du satellite Pléiades pour réaliser une cartographie du trait de côte du littoral languedocien de précision métrique. Le Cerema réalise cette production pour le compte de la DREAL Occitanie.

Suivant les années, à la demande de la DREAL Occitanie, le Cerema produit un millésime à la fin de l’hiver ou à la fin de l’été. Depuis 2018, le Cerema produit 2 millésimes par an. L’évolution du trait de côte entre la fin de l’hiver et la fin de l’été d’une même année peut être de l’ordre de quelques mètres. Cet ordre de grandeur est le même que l’évolution du trait de côte entre 2 millésimes de fin d’été séparés de 5 à 10 ans. Il est donc nécessaire pour un suivi dans le temps de comparer des millésimes cohérents pour s’affranchir des évolutions du trait de côte dues aux variations saisonnières.

Cartographie décrivant les emprises des images Pléiades en fonction de leur date d’acquisition pour le littoral languedocien (exemple pour le millésime de septembre 2019)
Cartographie décrivant les emprises des images Pléiades en fonction de leur date d’acquisition
pour le littoral languedocien (exemple pour le millésime de septembre 2019)

 

Pour répondre aux besoins de la DREAL Occitanie, le Cerema calcule un trait de côte intermédiaire situé entre la limite hausse et la limite basse du jet de rive (cf. trait de côte en bleu de l’illustration ci-dessous).

Trois types de trait de côte calculés par le Cerema : limites basse, intermédiaire et haute du jet de rive.
Trois types de trait de côte calculés par le Cerema : limites basse, intermédiaire
et haute du jet de rive.

 

Production du trait de côte de Saint-Barthélemy et Saint-Martin

Dans le cadre du projet Relev, le Cerema a produit plusieurs millésimes de trait de côte pour les îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. Ce projet financé par l’Agence Nationale de Recherche a pour objectif d’améliorer les modalités d’organisation et de gestion de la reconstruction post-catastrophe, afin de favoriser le relèvement des territoires impactés. Il s’est intéressé au relèvement des îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy suite aux ouragans Irma et Maria de septembre 2017.

Le Cerema a utilisé des images Pléiades pour produire différents millésimes de trait de côte pour le suivi de l’évolution du littoral suite aux ouragans et localiser les zones d’érosion et d’accrétion. La chaine de production du trait de côte développée par le Cerema a servi à la production des millésimes détaillés dans le tableau ci-dessous :

Détail des millésimes de trait de côte produits pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy
Détail des millésimes de trait de côte produits pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy

 

Dans l’illustration ci-dessous, les différents millésimes produits montrent l’ouverture d’une passe entre la Baie de l’Embouchure et les Salines d’Orient sur l’île de Saint-Martin:

Illustration de l’effet des ouragans sur l’évolution du trait de côte à Saint-Martin au niveau de la Baie de l’Embouchure
Illustration de l’effet des ouragans sur l’évolution du trait de côte à Saint-Martin au niveau de la Baie de l’Embouchure

 

Dans le dossier L'imagerie et les données satellitaires pour l'observation du territoire

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