14 octobre 2024
Carto LCZ de Toulouse
Cartographie LCZ de Toulouse - Cerema
Le Cerema et le Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques publient une cartographie nationale des zones climatiques locales (LCZ) pour aider les collectivités dans leur diagnostic de la surchauffe urbaine. Ces données sont mises à disposition gratuitement du public et des territoires pour les aires urbaines de plus de 50 000 habitants de l’Hexagone.

Les collectivités sont confrontées à des enjeux majeurs d’adaptation des villes face aux effets du changement climatique, l’une des priorités du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique. Le phénomène des îlots de chaleur urbains entraîne en particulier un risque sanitaire important lors des vagues de chaleur, amenées à être plus nombreuses et plus intenses en raison de l’évolution climatique. Pour s’adapter, les villes ont besoin de méthodes pour identifier les zones de surchauffe sur leur territoire et de solutions pour en limiter les effets.

 

Une méthode scientifique documentée

Une Zone Climatique Locale (ou LCZ pour "Local Climate Zone" en anglais), concept adopté par la communauté scientifique internationale du climat urbain depuis les travaux de Stewart et Oke [2012], est une unité de surface urbaine, de la taille de quelques îlots ou d’un quartier, avec une homogénéité de composition urbaine entraînant un comportement climatique homogène. 17 classes de LCZ différentes, réparties en deux grandes catégories selon qu’il s’agit d’une zone artificialisée ou non, permettent de qualifier l’exposition de chaque zone à la surchauffe urbaine.

 

 

Le pôle satellitaire du Cerema a développé une méthode originale basée sur des images satellite à très haute résolution spatiale ainsi que des bases de données ouvertes pour cartographier les LCZ et identifier ainsi les quartiers particulièrement exposés à la surchauffe urbaine et susceptibles de contribuer à l’effet d’îlot de chaleur urbain. La méthode se base sur des indicateurs en lien avec l'occupation du sol, la présence de végétation et d’eau, l'implantation et la hauteur des bâtiments, caractéristiques qui contribuent le plus à l'intensification de l'îlot de chaleur urbain à l'échelle d’une ville. 

La méthode a été développée au fil de plusieurs années de recherche et de R&D, notamment au travers des projets DiaCliMAP (soutenu par l’Ademe) et SatLCZ (labellisé par le Space Climate Observatory et soutenu par le Cnes) menés par le pôle satellitaire et l’équipe de recherche TEAM du Cerema.

 

Une cartographie couvrant plus de 42 millions d’habitants

La production des cartes de LCZ s’est concentrée dans un premier temps sur les zones couvertes par l’Urban Atlas du programme européen d’observation de la Terre Copernicus. Elle concerne les aires urbaines de plus de 50 000 habitants de la France hexagonale :

83 aires urbaines de plus de 50 000 habitants

  • dont 354 communes de plus de 20 000 habitants
    • dont 112 communes de plus de 50 000 habitants
    • dont 40 communes de plus de 100 000 habitants
  • au total 11 600 communes (sur 34 826 en Hexagone), correspondant à plus de 42 millions d’habitants

L’apport des données LCZ dans les stratégies d’adaptation au changement climatique des collectivités

Cette cartographie a été conçue pour permettre un diagnostic rapide de situation concernant la surchauffe urbaine pour les techniciens et les élus des collectivités ainsi que les structures qui les accompagnent. Par sa disponibilité elle permet une accélération des stratégies de connaissance et d’intervention sur les territoires. 

L’outil permet :

  • De disposer de données gratuites et homogènes pour les collectivités, dans un contexte où les outils et méthodologies disponibles sont complexes et/ou coûteux, exigeant un fort niveau d’ingénierie. Les données sont consultables sur un visualiseur en ligne et téléchargeables pour intégration dans un Système d’Information géographique.
  • De réaliser un diagnostic rapide d’identification des zones urbaines exposées à la chaleur en ville, pouvant être approfondi par des approches diagnostic plus poussées (mesures in situ, modélisation numérique de l’îlot de chaleur urbain…). Ce diagnostic est au service des stratégies de rafraîchissement et d’adaptation poursuivies par les politiques publiques du PNACC, du plan Nature en Ville ou de la territorialisation de la planification écologique.
  • De croiser des cartes LCZ avec les études des publics vulnérables (quartiers de la politique de la ville, enfants, personnes âgées, établissements scolaires et de santé) permet d’apprécier la vulnérabilité de la population à la surchauffe urbaine et de prioriser des actions d’intervention ou de prévention sur les espaces/auprès des publics concernés.
  • Ces éléments de connaissance peuvent être mobilisés pour l’élaboration des documents  de planification des collectivités. Ils peuvent être utilisés au sein des documents thématiques comme les PCAET et leurs diagnostics de vulnérabilité au changement climatique. Leur intégration dans l’élaboration des SCoT et des PLU(i) permettent de diriger des actions d’adaptation comme les OAP "rafraîchissement".

 

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