Cet article fait partie du dossier : Dossier "Vers des rues apaisées"
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L’apaisement de la circulation est une opportunité pour réinventer l’espace public. En zone 30, les cyclistes et les modes motorisés se partagent généralement la chaussée et il est aujourd'hui essentiel de veiller à assurer une continuité d’aménagement pour les cyclistes.
La baisse importante des déplacements depuis la crise sanitaire de mars 2020 constitue une opportunité pour expérimenter et rendre de l’espace aux modes de déplacements actifs. La pratique du vélo était déjà perceptible depuis quelques années et les objectifs nationaux fixés par le Gouvernement ont amplifié le phénomène notamment par la mise en place du plan de mobilité active qui ambitionne de tripler la part modale du vélo de 3 à 9% pour 2024. Par ailleurs, de nombreuses villes cherchent à généraliser les zones 30 pour améliorer la qualité de vie offerte à leurs habitants, faciliter le partage de la voirie, encourager le développement des modes actifs (marche et vélo) en sécurité et diminuer la pollution générée par les courts trajets en véhicules motorisés thermiques.
Les outils réglementaires pour aider les collectivités à construire leur politique d'apaisement des vitesses et à développer la pratique du vélo ont été légion depuis 2008. Notamment avec la naissance de la démarche Code de la Rue en 2008, le Plan de Mobilité active en 2014, le Plan national vélo et plus récemment la LOM. La généralisation du double sens cyclable en zone 30 est une action phare parmi d'autres. Cela est accompagné de levier financier comme le Plan mobilité active doté de 600M€ en 4 ans.
Les solutions en matière d'aménagement et de cyclabilité
Le principe des rues apaisées est important afin d’assurer la sécurité de tous les utilisateurs, et le bien-être des habitants. Les principales raisons de l’insécurité ressentie par les cyclistes en villes sont le différentiel de vitesse avec le trafic motorisé et le volume du trafic. En réduisant les vitesses, les zones de circulation apaisée offrent aux cyclistes un confort et une sécurité accrus. Les aménagements nécessaires dépendent donc de la vitesse des véhicules motorisés, ainsi que du trafic de la zone concernée. La mise en place de zone 30 est une bonne initiative mais quelque soit l’aménagement envisagé, l’intégration du cycliste est nécessaire et passe notamment par :
- L’organisation d’espaces de stationnement vélo est un point important à intégrer à la réflexion car la difficulté à stationner peut être un frein pour certains cyclistes.
- Le mise en double-sens cyclable qui permet d’ouvrir à la circulation des cyclistes une rue en sens interdit pour les véhicules motorisés pour réduire les distances à parcourir.
- La matérialisation d’une trajectoire sous forme d’une figurine et d’un double chevron qui permet de renforcer la place du vélo de mettre (type d’aménagement nommé vélorue ou rue cyclable).
Des interventions variées
À travers un débat ouvert, l'ensemble des composantes liées au développement du vélo en zone 30 a été abordé avec les participants et les intervenants.
- La ville de Pont-de-l'Arche (27) : le Maire a présenté la réflexion de la ville autour de l'apaisement des vitesses. Il a présenté les arguments qui l'ont conduit à se lancer dans cette démarche et les nombreux intérêts pour la ville et ses habitants. Il a notamment exposé une étude menée par le Cerema autour de sa démarche « Grenelle de la sécurité et des mobilités ». Une démarche volontairement concertée avec les habitants pour construire la vision de Pont-de-l'Arche de demain tout en faisant de la mobilité un véritable levier pour la qualité de vie.
- La ville de Sotteville-lès-Rouen (76) : deux élues sont intervenues pour présenter la démarche de généralisation de la zone 30 sur la ville. Elles ont fait état des intérêts pour la cyclabilité sur leur territoire, présenté les difficultés que la ville a pu rencontrer lors de la mise en place des zones 30 et les nécessaires actions d'accompagnement à mettre en place auprès des habitants. Cette intervention a mis en exergue les différents outils d'aménagement mobilisés pour améliorer la cyclabilité (zone 30, CVCB, cédez-le-passage cycliste au feu, etc.).
- Le Cerema a présenté d'une part les différents enjeux autour de l'apaisement des vitesses. Cette présentation a permis de fixer un socle de connaissance uniforme auprès de l'ensemble des participants. C'est dans ce cadre qu'on été rappelé les différents outils de partage de la voirie et leurs grands principes d'aménagement. Dans un second temps, le Cerema a présenté quelques outils d'aménagement spécifiquement dédiés au vélo. Il a été question du double-sens-cyclable, de l'organisation du stationnement vélo, de la matérialisation des trajectoires (exemple de la vélorue) et du rappel des conditions de partage de l'espace public en fonction des flux et des vitesses.
- La Direction Régionale Environnement Aménagement Logement (DREAL) et la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) 76 ont présenté l'outil permettant aux usagers cyclistes de signaler via une application tous les éléments pouvant contribuer à nuire à la pratique du vélo. Cet outil permet de recenser les "points noirs", de les faire remonter vers une plateforme unique (porté par l’État) qui permet aux gestionnaires de voirie volontaires de corriger le problème. Cette application est actuellement développée dans le Calvados.
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