19 novembre 2019
Halle pajol à Paris: jardins couverts
Arnaud Bouissou - TERRA
Le développement de la nature en ville répond à la fois à une demande forte de la part des citoyens, et à des impératifs en matière d'adaptation des territoires aux impacts du changement climatique. Les collectivités ont besoin d'outils pratiques pour intégrer les enjeux liés à la nature et à la biodiversité dans leurs stratégies et actions au quotidien.

La biodiversité et les milieux naturels terrestres et marins, rendent de nombreux services : préservation des écosystèmes et de la biodiversité, actions sur le climat et la pollution, sur le ruissellement, sur le cadre de vie et la santé, et permettent de valoriser les territoires.

Afin d'aider les collectivités et acteurs des territoires à préserver et développer ce patrimoine, le Cerema diffuse des outils et méthodes, organise des journées d'échanges et de retours d'expériences, et accompagne les collectivités dans le cadre de projets innovants qu'il capitalise ensuite.

 

Intégrer la nature et la biodiversité dans les projets d'aménagement

L'amplification au niveau global comme local de phénomènes tels que les épisodes de chaleur, les pics de pollution, les périodes de sécheresse, les inondations, ou encore l'érosion du littoral, ont progressivement mené à une prise de conscience sur les enjeux liés au changement climatique

Des travaux de recherche menés au niveau national et européen ont ont démontré que les Solutions Fondées sur la Nature sont un levier important de l'adaptation des territoires à ces phénomènes. 

Les connaissances dans ce domaine ont beaucoup évolué ces dernières années grâce à des expérimentations et des démarches telles que:

  • Parc de la tête d'or à lYon
    Parc de la tête d'Or à Lyon - Cerema
    Le concours national Capitales Françaises de la Biodiversité, qui récompense les actions de collectivités en faveur de la préservation et du développement de la biodiversité. Le thème de cette année était "Climat : la nature source de solutions"
  • L'appel à projets "les solutions fondées sur la nature pour des territoires littoraux résilients" du Plan Biodiversité,
  • Des projets innovants locaux comme le projet SESAME, qui a permis de créer, en partenariat entre le Cerema, la Ville et la métropole de Metz, de développer un outil d'aide à la décision pour sélectionner les espèces de végétaux à planter en ville en fonction des services qui sont attendus.
  • Le pilotage ou la contribution à des projets de recherche tels que Nature4Cities ou CoolParks, pour compléter les connaissances, notamment sur le plan pratique, sur les solutions fondées sur la nature, leur fonctionnement et leur impact. 

Aménagement et connaissance des services écosystémiques: le Cerema à vos côtés

Les objectifs de développement durable amènent à prendre toujours mieux en compte la préservation des espaces de nature. Le Cerema est présent pour répondre à ces besoins:

  • Protéger les milieux naturels et les services rendus par ces écosystèmes : l’enjeu pour les acteurs des territoires est principalement centré sur la préservation, la restauration ou la reconquête des milieux naturels, mais aussi sur le contrôle de l’érosion de la biodiversité, en s’appuyant sur la connaissance des fonctionnalités de ces milieux et l’évaluation des services rendus.
  • Connaitre les milieux urbanisés et évaluer les services rendus par leurs aménités vertes : un aménagement urbain pensé pour exploiter les fonctions écologiques des écosystèmes permet de valoriser les services écosystémiques.

La nature en ville: de nombreux leviers pour agir

Différents leviers sont disponibles pour intégrer la nature dans les projets d'aménagement. Cependant, il faut que cette préoccupation soit intégrée en amont de la réalisation des projets, dans la stratégie de territoire, afin d'optimiser la végétalisation de l'espace urbain et la désimperméabilisation des sols

Le Cerema a produit des outils pédagogiques à destination des collectivités, pour agir en faveur du développement de la nature et de la biodiversité en ville:'

 

L'agriculture urbaine 

Vue d'un potager dans le jardin des docks à Saint Ouen
Jardins des docks à Saint-Ouen - TERRA - Arnaud Bouissou

Les projets d’agriculture urbaine naissent dans des interstices de la ville et dans des espaces que des acteurs (collectivités, acteurs économiques, associations, citoyens etc) décident de conserver, de protéger ou de concevoir spécifiquement pour elle. L’agriculture dite urbaine (jardins collectifs, éco-pâturages, fermes urbaines...),  est devenue depuis une dizaine d’années une des composantes de la fabrique de la ville. 

Elle est aussi multifonctionnelle, répondant à la fois aux besoins des citadins (nature, alimentation locale, produits frais, etc.) et à la nécessité de densifier pour limiter le gaspillage des terres agricoles. 

On observe que les initiatives publiques et privées intègrent de plus en plus la préoccupation alimentaire. Elles visent de plus en plus à relocaliser la production et le circuit alimentaire, pour répondre aux besoins quantitatifs et nutritionnels des habitants, tout en respectant les équilibres sociaux-environnementaux.

Une méthode pour pour créer des espaces d'agriculture urbaine dans les Eco Quartiers a été mise au point à travers des groupes de travail et le suivi d'opérations menées dans des Eco Quartiers aux spécificités diverses. En effet, il n'y a pas de démarche type: celle-ci doit être adaptée au contexte et aux besoins.

 

Agriculture Urbaine et EcoQuartiers

 

Les 5 familles d'agriculture urbaine:

Développer des projets d'EcoQuartiers

Le Cerema a publié des fiches et des guides conçus pour les acteurs des collectivités, sur la mise en oeuvre des EcoQUartiers. Le Référentiel National pour l'évaluation des EcoQuartiers, conçu par un groupe de travail national animé par le Cerema, permet de guider les démarches. 

Il propose aussi un accompagnement pour la labellisation EcoQuartiers ainsi que des formations sur le montage économique des projets d'aménagement durable dans les EcoQuartiers. 

Développer la nature en ville

Espace végétalise dans une rue de Strasbourg avec deux personnes ent rain de jardiner
Espace de nature à Strasbourg - J DORKEL

Face à l’enjeu climatique, il est essentiel de repenser la ville pour concilier développement durable et habitat. La présence de nature, d'espaces végétalisés, apporte de nombreux services:

  • Amélioration du cadre de vie et de la santé
  • Réduction des îlots de chaleur
  • Réduction du ruissellement et gestion des eaux pluviales
  • Réduction de la pollution
  • Protection de la biodiversité
  • Réduction de l'artificialisation et l'imperméabilisation des sols

La notion d'écosystème permet d'envisager ces espaces en intégrant leurs fonctions et les différents services écosystémiques rendus. 

Ces démarches sont l'occasion de faire participer les citoyens et de les impliquer dans la création, la gestion et/ ou l'animation de ces espaces. Un guide élaboré à partir de retours d'expériences présente plusieurs projets de nature en ville, dans différents contextes, dans lesquels les citoyens ont joué un rôle.

Une série de fiches "Nature en Ville" présente des méthodes et démarches permettant d'intégrer ces espaces de nature, notamment les milieux humides, dans les projets d'aménagement urbain.

La Trame Verte et Bleue: assurer les continuités écologiques

vue aérienne d'une ville moyenne et de champs
CCO - Konevi

Le concept de trame verte et bleue consiste à assurer les continuités écologiques des cours d'eau et de la végétation, pour favoriser la circulation et de la faune et la préservation de la biodiversité. Les régions définissent un schéma régional de cohérence écologique (SRCE), qui est ensuite décliné localement.

Les trames verte et bleue sont visualisables sur une cartographie nationale, réalisée partenariat avec le Centre de Ressources Trame Verte et Bleue et l’Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) sous le pilotage de l'UMS Patrinat.

L'éclairage urbain est aujourd'hui considéré comme une pollution ou une nuisance, et on parle de plus en plus de trame noire, qui consiste à éviter les nuisances lumineuses sur des corridors empruntés par les espèces nocturnes.

Le Cerema a décrypté l'arrêté sur la prévention, la réduction et la limitation des nuisances lumineuses qui impose des obligations nouvelles en matière de gestion de l'éclairage public, avec un double objectif de préservation de la biodiversité et d'économies d'énergie. 

 

Dossier: Arrêté nuisances lumineuses

 

En ville, il est de plus en plus question de trame brune pour assurer une continuité de sols non imperméabilisés et permettre le développement d'écosystèmes. 

Le Cerema a élaboré une méthode pour préserver et développer la trame verte et bleue dans le cadre des SRCE.

Réduire l'artificialisation des sols

L'artificialisation des sols devient une préoccupation majeure dans les politiques publiques. Tendre vers un taux de zéro artificialisation nette implique d'anticiper l'aménagement du territoire, et de connaître les fonctions des sols. 

Des projets innovants sont menés pour désimperméabiliser les sols. Le Grand Narbonne, le Cerema et les services de l'Etat élaborent une méthodologie pour intégrer cet enjeu dans les documents d'urbanisme. 

En matière de fiscalité, une démarche qui vise à adapter la fiscalité de l'aménagement au projet de territoire est actuellement expérimentée avec la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire. Dans ce projet, le Cerema développe un outil d'aide au pilotage de la taxe aménagement en fonction du projet inscrit dans le Plan Local d'Urbanisme. 

Pour accompagner la prise de décision, un observatoire de l'artificialisation des sols a été mis en ligne par le Cerema, l'IGN et Irstea (institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture) à la demande de l'Etat. Accessible à tous, il permettra de suivre l'évolution locale de l'artificialisation des sols.

Suivre les mesures compensatoires d'atteinte à la biodiversité

vue de l'observatoire de mesures compensatoiresUn observatoire a été mis en ligne sur le site Géoportail afin de permettre aux agents et élus des collectivités comme au grand public de suivre les mesures compensatoires d'atteinte à la biodiversité via une cartographie web. 

Il a été développé par le CGEDD en partenariat avec le Cerema qui collecte et traite les données, et l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) et est accessible à tous.

La cartographie est combinée avec l'outil GéoMCE qui automatise la remontée des données géolocalisées sur les mesures compensatoires et facilite la gestion, la géolocalisation et le suivi des mesures ERC. 

 

Observatoire des mesures compensatoires

Cet observatoire, poursuit plusieurs objectifs :

  • Améliorer la traçabilité de la localisation des mesures compensatoires ;
  • Éviter la superposition de plusieurs mesures compensatoires sur un même site ;
  • Améliorer la mise en œuvre 
  • Améliorer le suivi et le contrôle.

Dans le dossier SESAME : Intégrer l'arbre dans les projets de renaturation urbaine

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