Covoiturage, tous à bord : un Essentiel du Cerema donne les clés pour encourager le covoiturage au quotidien
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On parle beaucoup de développement du covoiturage, mais y a-t-il des difficultés spécifiques pour encourager le covoiturage au quotidien ?
Démultiplier la pratique du covoiturage est un enjeu stratégique face aux défis qui s’imposent à nous aujourd’hui : atteindre une plus grande sobriété énergétique dans nos déplacements, réduire les émissions de GES et améliorer la qualité de l’air dans les métropoles. La LOM et le premier plan national covoiturage en 2019 ont initié une véritable dynamique autour ce mode de transport.
Le covoiturage longue distance a connu un véritable essor avec un modèle économique bien établi, mais pour le covoiturage courte distance il y a une marge de progression importante.
Cela s’explique assez facilement : les économies réalisées en covoiturant, c'est-à-dire le partage des frais, augmentent avec la distance parcourue alors que les contraintes liées au covoiturage sont indépendantes de la distance parcourue. Pour la courte distance, ces économies sont parfois encore perçues comme trop faibles, et le recours à la voiture individuelle comme beaucoup plus facile.
Comme l’a notamment rappelé Clément Beaune, ministre délégué aux transports dans notre Flash mobilités de juillet 2023, le nouveau plan national covoiturage lancé en décembre 2022 a pour objectif de tripler le volume annuel de trajets de covoiturage quotidien d’ici 2027.
Les expérimentations menées ces dernières années ont permis de dégager des solutions adaptées à chaque territoire qui s’intègrent dans une stratégie de mobilité plus globale, en complémentarité avec les transports collectifs. Il existe une multitude de leviers dépendant de différents acteurs pour massifier le covoiturage. Le Cerema préconise une approche systémique mobilisant l’ensemble des leviers possibles : la mise en œuvre de services de covoiturage, le développement d’infrastructures dédiées, ainsi que les actions de communication et d’animation.
Justement, parmi les différents acteurs concernés, quel rôle spécifique jouent les collectivités ?
Pour favoriser le covoiturage au quotidien, il faut une dynamique pérenne, qui nécessite de coordonner différents acteurs sur le long terme : Autorités Organisatrices de la Mobilité, gestionnaire de voirie, département, région, employeurs, opérateurs de covoiturage, etc.
La coordination de ces acteurs repose donc sur l’adoption d’une stratégie d’organisation territoriale du covoiturage formalisée et concertée entre les collectivités, les opérateurs de covoiturage et les employeurs. Cette stratégie doit acter l’échelon territorial pertinent pour porter les différentes actions, définir la gouvernance, les pilotes et les calendriers d’action. Elle est indispensable pour organiser l’écosystème des acteurs du covoiturage à l’échelle territoriale pertinente et traiter les différents leviers d’action.
Le contexte est particulièrement favorable pour les collectivités avec la mobilisation du fonds vert, reconduit en 2024. Il permet ainsi de soutenir financièrement la réalisation d’études, l’aménagement d’infrastructures, l’expérimentation de voies réservées, la mise en œuvre de dispositifs d’incitation financière, le fonctionnement de lignes de covoiturage ou encore des actions d’animation.
Quels travaux le Cerema mène-t-il actuellement sur le sujet du covoiturage du quotidien ?
Le Cerema est présent sur ce sujet pour accompagner les territoires et diffuser des éléments de méthode. Le Cerema apporte son expertise aux collectivités à différentes échelles, en zone urbaine comme dans les territoires peu denses ou périurbains, sur différents volets : évaluation du potentiel de covoiturage, déploiement et évaluation d’un service ou d’un dispositif incitatif, mise en place de voies réservées et de leur contrôle, etc. Le fonds vert peut être mobilisé pour cela.
Au niveau local le Cerema a par exemple accompagné la région Pays de la Loire pour évaluer son dispositif ALEOP d’incitations financières au covoiturage, ou encore la région Grand l’Est pour la réalisation d’un benchmark des types de solutions de covoiturage et des coûts associés.
En octobre, le Cerema va lancer un appel à partenaires auprès des AOM et groupements d’AOM et accompagner les lauréats dans la définition d’une stratégie globale de développement du covoiturage du quotidien concertée avec les acteurs de l’écosystème covoiturage. L’objectif est de faire émerger des territoires exemplaires, puis de capitaliser les enseignements de ces démarches, et construire une méthodologie pour définir une stratégie territoriale de développement du covoiturage au quotidien.
Par ailleurs, le Cerema anime une communauté dédiée au covoiturage sur la plateforme collaborative Expertises-Territoires, pour favoriser les partages d’expériences, la diffusion des connaissances, et la montée en compétence des collectivités.
Des webinaires sont aussi organisés régulièrement sur ce sujet, pour faire le point sur les outils, les projets innovants ou exemplaires, les leviers d’action et les méthodes. Plusieurs seront organisés avec la DGITM dans les prochains mois : le premier s’est tenu le 27 septembre 2023 et portait sur les lignes de covoiturage et les réseaux d’autostop organisés, les suivants auront pour thèmes les aires de covoiturage, les voies réservées et enfin l’animation et la communication.
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