L’exposition au radon, gaz classé "cancérigène certain" pour le poumon par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC), concerne près de 20 % de la population française, soit 12,3 millions d’habitants sur 7033 communes. Le Morvan étant un massif granitique, le radon y est très présent.
Sur les traces invisibles et inodores du radon
En 2018, le décret n°2018-434 impose aux propriétaire ou exploitant d'établissements d'enseignement et d'établissements d'accueil collectif d'enfants de moins de 6 ans dans les zones les plus exposées de mesurer l'activité volumique du radon.
Si les mesures dépassent 300 Bq/m3 des mesures de réduction de l'exposition doivent être prises.
Le seul levier pour réduire l’exposition au radon de la population consiste à agir sur les bâtiments. En effet, nous passons 80 à 90 % de notre temps à l’intérieur de bâtiments et le radon peut s’infiltrer par le sol, remonter dans les murs, voyager dans le bâtiment en suivant les courants d’air et finalement s’accumuler plus ou moins fortement dans certaines pièces.
Le radon étant un gaz radioactif naturel non perceptible par l’homme, il est nécessaire de faire des mesures dans les bâtiments pour détecter sa présence et d'évaluer la performance du renouvellement d'air (diagnostic des systèmes de ventilation, repérage des défauts d'étanchéité, identification des usages en matière d'aération). Il faut ensuite comprendre où et comment le radon pénètre dans le bâtiment, et comment il circule d’une pièce à l’autre pour établir des recommandations de travaux de remédiation adaptées.
Dans le cadre de la convention qui le lie à l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) pour des missions d’ingénierie en appui aux petites collectivités, le Cerema d'Autun est intervenu le 15 décembre 2021 pour réaliser un diagnostic radon dans un bâtiment de la ville de Tavernay composé d'une école et d'une salle des fêtes et construit avant 1900. Cette intervention a permis de déterminer les causes de la présence du radon et de proposer des solutions adaptées à la configuration des lieux.
Agir pour améliorer la qualité de l'air intérieur
Selon les cas, ces recommandations consistent à aérer régulièrement, améliorer ou installer un système de ventilation, installer des entrées d’air, cloisonner les accès au sous-sol ou reprendre l’étanchéité des joints, des percements ou des conduites provenant du sol. Lorsque c’est possible, installer un système d’aspiration du radon dans les fondations peut aussi l’empêcher de remonter dans le bâtiment.
La plupart de ces recommandations permettent d’améliorer la qualité de l’air intérieur vis-à-vis des autres polluants. Ce sont donc des travaux globalement bénéfiques.
Suite à la visite technique de Tavernay, des recommandations de travaux adaptés au bâtiment ont été formulées et portent sur quatre leviers:
- Etanchéifier les interstices par lesquels entre et circule le radon,
- Installer une ventilation mécanique double flux (flux entrant et flux sortant). l'objectif est de favoriser le renouvellement et la circulation de l'air, et d'éviter que l'intérieur du bâtiment se trouve en dépression, ce qui favorise l'entrée du radon.
- Réaliser des drains horizontaux sous la fondation pour drainer le radon avant qu'il n'entre dans le bâtiment. Ces opérations interviennent en dernier lieu.
- Améliorer la stratégie d'aération par les occupants.
En savoir plus :
Pour réaliser un premier dépistage en autonomie, consulter le site de l’IRSN :
Pour identifier les voies d’entrée du radon sur un bâtiment, utiliser l’outil d’auto-diagnostic sur la plateforme Jurad-Bat, dont le Cerema est partenaire :