Les participants ont souligné la complexité à laquelle ils font face pour mener une stratégie d’adaptation au changement climatique de leur territoire, que ce soit en termes d’organisation ou de mise en œuvre des politiques publiques. Ils ont exprimé le besoin de partager des outils, des retours d’expérience, d’échanger avec d’autres sur ces sujets.
Les participants, qui d’une manière globale se sentent relativement confiants pour agir sur leur territoire, étaient issus de collectivités de toutes tailles, à différentes échelles (communes, EPCI,PETR, Départements…). Ils ont été questionnés sur leur expérience en termes de compréhension du changement climatique, de coordination, d’application des politiques publiques d’adaptation des territoires au changement climatique, qui ont un caractère transversal.
Quels moteurs et quels freins pour l’action en matière d’adaptation ?
Le premier atelier en sous-groupe a permis dans un premier temps d’interroger les participants sur leur perception des phénomènes climatiques en cours et sur les moteurs de l’action en matière d’adaptation au changement climatique : les événements climatiques extrêmes apparaissent souvent comme déclencheurs et d’autres moteurs favorisent l’action. Ces moteurs peuvent être regroupés en 6 grandes catégories :
- Les moteurs d’ordre physique, visibles, comme les événements extrêmes, l’amélioration des conditions de vie par l’adaptation
- Les moteurs d’ordre politique tels que la volonté des élus et leur envie de répondre aux besoins de la population ou encore les bénéfices directs pour le territoire à s’adapter
- Les moteurs économiques et financiers, comme le coût de l’inaction, ou l’attractivité renforcée
- Les moteurs d’ordre sociétaux et culturels, par exemple la mobilisation de la population sur le sujet
- Les moteurs réglementaires, par exemple concernant les restrictions d’eau
- Les moteurs techniques, comme un diagnostic de vulnérabilité ou la réalisation d’actions concrètes.
Dans un second temps, les freins rencontrés ont été abordés : les freins structurels, en termes de connaissances, de financements ont été mis en avant. L’absence de scénario prospectif du changement climatique entraîne aussi une incertitude sur les objectifs à atteindre et les délais pour agir. Les participants ont mentionné des freins tels que :
- Le manque de temps et de moyens humains,
- La communication parfois difficile vers certains publics éloignés de ce débat mais qui seront les plus fragilisés par le changement climatique
- La nécessité d’intégrer les objectifs de transition dans l’ensemble des actions menées sur le territoire et des projets, avec une vision systémique difficile en raison de l’habitude de travailler en silos.
- L’aspect parfois contradictoire des réglementations à mettre en œuvre et des objectifs à atteindre.
A quoi s’adapter et comment ?
Le second atelier en sous-groupe a permis, en premier lieu, d’interroger les participants sur leur utilisation des projections climatiques lors de l’élaboration de leurs politiques publiques. D’un territoire a un autre, leur utilisation est contrastée car la majorité des territoires peinent à surmonter les difficultés de mobilisation. Des freins techniques ont été remontés : maîtrise complexe des scénarios estimés trop nombreux et se déclinant en un grand nombre de paramètres.
Un manque de données climatiques au niveau de la commune et un manque de scénarios développés pour les territoires d’Outre-mer ont également été cités. Par ailleurs, des freins psychologiques ont été mis en avant notamment le scepticisme sur les projections à long terme qui paraissent "trop alarmistes" tout en étant un frein à l’initiative, de par la peur engendrée par les scénarios catastrophes.
Les participants ont énoncé les besoins suivants pour améliorer l’utilisation des projections climatiques :
Dans un second temps, les leviers pour mettre en œuvre un plan d’action échelonné dans le temps au regard des impacts climatiques observés ont été discuté. Ces leviers peuvent être regroupés en 5 catégories :
- Comprendre à quoi le territoire s’adapte via la réalisation d’un bon diagnostic basé sur des projections climatiques appropriées par tous et des données fiables pour échelonner le plan d’action et identifier l’impact des projets.
- Définir une vision à partir d’une volonté politique forte dont les priorités d’intervention sont choisies en concertation.
- Passer à l’action au moyen d’un programme d’action pluriannuel, sous forme de trajectoire, dont les actions sont retranscrites dans la planification et les projets d’aménagement et de construction sont assortis de dispositifs de compensation écologique et environnementale. Garder en tête l’objectif qui est de mettre en sécurité les populations situées dans des zones exposées aux risques naturels et aux conséquences du changement climatique.
- Mobiliser des ressources aussi bien financières, qu’humaines et techniques.
- Coopérer à tout les niveaux. En interne, par l’acculturation de l’ensemble des agents et élus à ces enjeux et la création de groupes de travail inter-services/de réseaux d’ambassadeurs du climat. En externe, par la sensibilisation continue de l’ensemble des parties prenantes et la mobilisation des acteurs pour créer une action commune s’appuyant sur une animation de proximité pour informer, motiver, engager et simplifier.
Quelles thématiques doivent être abordées ?
Ensuite, le travail en sous-groupes, a permis de s’interroger sur les messages que portent les collectivités sur le changement climatique dans leur territoire, les cibles de ces messages, le positionnement des collectivités, le portage politique, les éléments techniques sur lesquels s’appuyer, et sur la gouvernance. Le besoin de coopération a été mis en avant, y compris avec les acteurs externes.
L’échange en atelier a mis en évidence l’intérêt d’aborder l’adaptation au changement climatique de manière concrète par exemple via les risques, en mettant en œuvre des exercices de crise avec des visites sur le terrain, ou encore à travers les sujets qui touchent directement les habitants : l’eau, l’alimentation…
A l’issue de ces réflexions,
des pistes ont été dégagées
pour faciliter l’action en matière d’adaptation des territoires.
Différents besoins ont été mis en avant :