Le Cerema participe à la construction d'un observatoire du littoral ouest africain dans le cadre du programme WACA

Le Cerema est partenaire du projet WACA (West Africa Coastal Areas - Zones côtières ouest-africaines), qui soutient les efforts des pays pour améliorer la gestion de leurs ressources côtières et réduire les risques naturels et anthropiques affectant les communautés côtières et le littoral. 

L'objectif est de favoriser l'adaptation de ces territoires littoraux aux impacts présents et à venir du changement climatique.

construction d'un observatoire du littoral ouest-africain

En juin 2021 le Cerema est intervenu à Saly Portudal au Sénégal pour présenter les résultats de l’étude de faisabilité de l’observatoire régional du littoral ouest africain (ORLOA). Ce travail d’un an a consisté, à travers des ateliers d'échanges et un questionnaire, à produire 4 livrables portant sur :

• les dispositifs d’acquisition de donnée,
• les dispositifs de gouvernance du futur observatoire,
• les dispositifs de système d’alerte précoce face aux risques
• les dispositifs de diffusion de l’information.

Ces livrables ont été présentés et validés par les représentants de 12 pays d’Afrique de l’ouest de la Mauritanie au Nigeria, composés de directeurs de sécurité civile, de services météo et de ministères chargés de l’environnement. Des ateliers ont été organisés pour accompagner la mise en œuvre de l’observatoire et recueillir les attentes des différents pays. Cette expertise pluri-disciplinaire a été menée avec le concours de l’Agence spatiale européenne (ESA), de l’organisation météorologique mondiale (OMM) et du Shom.

Les représentants des pays africains y ont exprimé le besoin de partager les bonnes pratiques en matière de connaissance et de gestion du littoral, et de disposer de référentiels communs sur différents sujets : suivi des paramètres, type de matériels à acheter, plateformes et moyens d'échanges des données compatibles... L'observatoire a donc vocation à suivre:

• les risques côtiers (submersions marines, érosion),
• les risques industriels (ports, plateformes pétrolières)
• l'aménagement des territoires littoraux.

Le Cerema a été présent tout au long du processus de construction de l'observatoire (cadre juridique et institutionnel, définition des cahiers des charges pour les prestations d'instrumentation, de plateforme informatique, écriture des protocoles de suivi...), et accompagne désormais sa mise en oeuvre technique et juridique, ainsi que les déclinaisons nationales de l'observatoire.

Une mission au Sénégal et en Côte d’Ivoire a été menée fin février – début mars 2022 pour établir un plan d’actions nationales en vue de l’opérationnalisation de l’observatoire du littoral à l’échelle régionale. Dans cette continuité, une équipe du Cerema s’est rendue fin avril – début mai à Sao Tomé-et-Principe pour consolider la connaissance en matière de capacités d’observation du littoral.

A l’occasion de ce déplacement, une formation visant le renforcement de capacités de plusieurs agents techniques et scientifiques santoméens sur les usages du drone et du (D)GPS a été réalisée. Elle a réuni une quinzaine d’acteurs techniques de la direction de l’environnement, des pêches, de la capitainerie du port, du service de gestion de crise, des pompiers ainsi que de l’information géographique et de la météorologie nationale.

Une prochaine mission se tiendra fin mai 2022 au Bénin et au Togo afin de finir la phase d’opérationnalisation de l’observatoire en lien avec les unités de gestion de projet au niveau des pays. Il est d’ores et déjà prévu que le Cerema organise d’autres formations en Afrique de l’ouest dans le cadre du programme WACA autour des enjeux de résilience territoriale des zones côtières :

• Sur les démarches de résilience territoriale ;
• Sur les démarches de transition territoriale, sur les stratégies et les outils de mise en œuvre des projets de territoire ;
• En SIG, en cartographie, en sémiologie graphique et en production/organisation de bases de données ;
• À l’utilisation, l’entretien et l’exploitation de houlographes ainsi qu’au traitement des données issues des houlographes ;
• Sur les énergies renouvelables ;
• Sur les mobilités durables et sur les infrastructures de transport ;
• À la planification spatiale de l’espace maritime.

Le Cerema et le programme WACA

Le programme WACA a été lancé en 2018, pour stimuler le transfert de connaissances, favoriser le dialogue politique entre les pays et mobiliser des financements publics et privés pour lutter contre l'érosion côtière, les inondations, la pollution et l'adaptation au changement climatique.

Il comprend des projets nationaux, des activités d'intégration régionale et de soutien, et une plate-forme WACA pour partager les connaissances, développer le dialogue et répondre aux besoins de financement.

Dans le domaine de l’observation côtière, le Cerema est l'un des quatre instituts publics français avec le SHOM, l’IGN et le BRGM, qui fournissent aux pays des données historiques issues de cartes marines, de relevés bathymétriques et de photos aériennes, qui sont essentielles pour comprendre l’évolution des processus d’érosion côtière sur plusieurs décennies.

Le Cerema appuie l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui coordonne les équipes du programme, pour apporter son expertise sur les solutions d’ingénierie et la planification. Il fournit notamment des conseils sur un ensemble de travaux terrestres et de dragage à impact minimal, sur la régénération des mangroves et sur la planification concertée, contribuant ainsi à réduire l’érosion et à protéger le littoral.

Le Cerema est également présent dans le programme WACA-F qui vise à améliorer la connaissance des phénomènes côtiers en mettant à disposition de trois pays de la région (Bénin, Sénégal et Togo) des photographies aériennes et des levés bathymétriques historiques.