Ce document est le fascicule 34 du corpus de l’Instruction technique pour la surveillance et l’Entretien des Ouvrages d’Art (ITSEOA). Il a été rédigé par un groupe de travail constitué de spécialistes issus des directions interdépartementales des routes et du réseau scientifique des ministères en charge de l’environnement et des territoires, dont fait partie le Cerema.
Des ouvrages complexes dont l’entretien nécessite un important savoir-faire
Le réseau technique et scientifique français, qui a pu capitaliser et mutualiser une bonne connaissance des pathologies liés aux ponts suspendus, des risques, des limites et faiblesses des anciens matériaux utilisés, a développé et développe encore des méthodes de diagnostic.
L’objectif de ce document est d’aider les acteurs de la gestion et de la surveillance et l’entretien d’un patrimoine de ponts suspendus, dont certains en France peuvent remonter au XIXe siècle. Ces ponts requièrent un savoir-faire exigeant que ce soit pour la connaissance des matériaux utilisés, des technologies utilisées ou pour le mode de fonctionnement.
Les coûts de maintenance des ponts suspendus qui sont des ouvrages très complexes peuvent être élevés, notamment pour le remplacement des câbles. Leur tablier, le plus souvent métallique, est accroché par l’intermédiaire de suspentes à des câbles paraboliques passant au sommet de pylônes. Ils ne doivent pas être confondus avec les ponts à haubans qui font l’objet du fascicule 34-2.
Ce fascicule concerne essentiellement les ponts suspendus construits jusque dans les années 1970. Il ne couvre pas les quelques ouvrages suspendus construits très récemment, avec des technologies de câbles beaucoup plus modernes.
Le patrimoine des ponts suspendus se caractérise par une très grande diversité des matériaux, des modes de fonctionnement et de la conception détaillée. Si le présent fascicule ne peut prétendre à l’exhaustivité, il s’attache à présenter les techniques les plus usuelles en proposant un classement en grandes familles de typologie.
Les différents accidents survenus, notamment en France, ont amené les gestionnaires à porter une attention spécifique au vieillissement des suspensions, des poutres de rigidité, des platelages et des matériaux. Il est donc essentiel pour les maîtres d’ouvrage de connaître parfaitement l’histoire de chaque ouvrage suspendu dont il a la gestion. Cette connaissance permet en effet de retrouver, par exemple, l’âge des différentes pièces essentielles et d’en appréhender les risques potentiels.
Un guide pour les gestionnaires
Le fascicule traite des appuis, des appareils d’appui et des équipements spécifiques aux ponts suspendus tels que les suspensions, les pylônes, le tablier. Pour les appuis et les équipements courants de ces ouvrages, le lecteur est renvoyé aux fascicules 10, 12 et 21 de l’ITSEOA.
Il présente brièvement l’historique de ces ponts, les principaux accidents survenus et l’évolution des modes de calcul, avant de revenir sur leur fonctionnement. Les méthodes de construction sont détaillées dans l’annexe.
Les désordres pouvant toucher les pylônes, les câbles et autres dispositifs de suspension, les protections anticorrosion sont ensuite exposés.
Les méthodes de surveillance des différents éléments, par contrôle visuel ou monitoring, ainsi que les points d’attention font l’objet du chapitre suivant.
Le document présente ensuite le contrôle annuel, les visites d’évaluation et l’inspection détaillée de ces ouvrages, et fournit des exemples de programmes de surveillance.
Le chapitre 5 aborde l’entretien courant et spécialisé des ponts suspendus, et le dernier porte sur le diagnostic et la réparation.