Depuis des années, les équipes du Cerema accompagnent les acteurs publics et privés de la construction du bâtiment: conception des bâtiments, matériaux, urbanisme, mais aussi exploitation, maintenance et entretien des bâtiments, la rénovation ou ré-utilisation, les performances sont autant de sujets pour lesquels le Cerema est présent depuis la recherche jusqu'à la phase opérationnelle.
Pour l'ensemble de ces travaux, le Cerema a développé une approche multidisciplinaire qui vise à intégrer davantage le bâtiment dans son environnement, dans un contexte de transition écologique et environnementale.
Du 4 au 8 novembre, les équipes du Cerema seront au salon Bâtimat (Stand 6-H044), pour répondre à toutes les questions et présenter ses projets dans tous le domaine du bâtiment.
Des bâtiments plus performants et durables
Vers la Réglementation Environnementale 2020
Une nouvelle réglementation concernant les bâtiments neufs est en préparation, afin d'accroître les performances environnementales des bâtiments et d'atteindre des objectifs en matière d'empreinte carbone et d'énergie positive. Le Cerema accompagne le ministère en charge de la construction:
- Il a piloté et participé aux travaux des groupes d'experts sur les questions techniques liées à l'expérimentation.
- Il a contribué à la définition d'une méthode permettant d'évaluer la performance environnementale des bâtiments neufs: l'expérimentation E+C-, menée dans toute la France. Le rapport final, qui tire les enseignements de cette expérimentation lancée en 2016, sera diffusé prochainement. L'un des objectifs était de préparer les professionnels de la construction neuve à la future réglementation environnementale 2020, en les accompagnant dans la prise en compte de l'analyse du cycle de vie de l'ensemble des éléments qui constituent un bâtiment, et en évaluant les bâtiments à réception, selon la méthode et les niveaux du référentiel "énergie-carbone",
Sabrina Talon, chef de groupe Bâtiment & Acoustique et référente Performances Energétique et Environnementale des bâtiments au Cerema, a expliqué dans une interview à Construction 21 les grandes lignes de l'expérimentation E+C-.
Le Cerema a également apporté son expertise au ministère en charge du logement dans le cadre de l'élaboration de la réglementation sur la réduction des consommations du secteur tertiaire, la RC tertiaire, notamment pour les actions de concertation auprès des professionnels.
Vers des bâtiments neufs et anciens à énergie positive
En 2005, le programme national PREBAT a été lancé, afin de concevoir des solutions pour moderniser les bâtiments existants et favoriser des constructions neuves avec des objectifs de performances environnementales et énergétiques.
Dans le cadre de ce projet, 200 bâtiments démonstrateurs neufs ou rénovés ont été instrumentés, et le Cerema a capitalisé les résultats de ces nombreuses mesures, pour en tirer des enseignements opérationnels, diffusés auprès des professionnels du bâtiment.
Le programme "Je Rénove BBC" portait sur la rénovation de maisons anciennes en Alsace, à travers un programme porté par La Région Alsace, EDF et Electricité des Strasbourg. 500 opérations ont été réalisées, afin de rénover des logements en basse consommation, d'en tirer les bonnes pratiques et de favoriser la montée en compétence des professionnels. Celles-ci ont été capitalisées dans un ouvrage publié par le Cerema en octobre 2017.
En Occitanie et en région Centre Val-de-Loire, le Cerema a conçu des documents pour aider les professionnels de la rénovation et de la réhabilitation de bâtiments anciens à mener des opérations, depuis le diagnostic jusqu'à la phase opérationnelle.
Le Cerema présentera à Bâtimat les 4 et 5 novembre ses actions et projets en matière de performances environnementales et énergétiques du bâtiment.
Humibatex: une méthode pour réhabiliter en intégrant le risque humidité
Humibatex est un projet de recherche destiné à favoriser les économies d'énergie dans les bâtiments réhabilités, en réduisant les transferts d'humidité et la perméabilité à l'air qui peuvent survenir lors de travaux de réhabilitation d'un bâtiment ancien (dont les propriétés en termes de construction et le comportement physique sont très différents des bâtiments modernes).
En effet, les modifications apportées sur l'enveloppe du bâtiment entraînent des modifications sur son ensemble: les propriétés thermiques, le comportement vis-à-vis des transferts de vapeur d'eau...
Le projet Humibatex a été mené en partie sur la plateforme de recherche bâtiment du Cerema, avec des partenaires spécialistes du bâtiment. L'objectif était de définir une méthode afin de réhabiliter des bâtiments anciens, en veillant aux risques de désordres liés à l'humidité.
A l'issue de ces travaux, les partenaires du projet ont conçu:
- un guide de recommandations expliquant le phénomène de transfert d'humidité à travers l'enveloppe du bâtiment, et qui présente la méthode d'analyse ainsi que des recommandations pratiques pour les professionnels du bâtiment.
- un guide bibliographique "Impact de l’humidité dans le bâtiment : diagnostics et retours d’expériences"
- une thèse a été réalisée sur la contribution à la modélisation hygrothermique des bâtiments et l'application des méthodes de réduction du modèle.
- Une cellule expérimentale a été développée au cours du projet Humibatex, afin de réaliser des mesures pour tester de nouveaux systèmes de ventilation, des isolants thermiques ou des systèmes d'étanchéité destinés à la rénovation de bâtiments. L'objectif est de voir de quelle manière les matériaux influent sur le comportement hygrothermique du bâtiment, et d'observer l'impact en termes d'énergie (perte de chaleur).
Les matériaux biosourcés et alternatifs
Le Cerema dispose d'une expertise dans le domaine des matériaux biosourcés. Ses équipes étudient les propriétés de différents types de matériaux destinés au bâtiment (terre, terre et chanvre, bois, paille, typha...), et dans quelle mesure ils peuvent être utilisés par les professionnels.
Ces matériaux naturels sont un levier pour la construction bas carbone, ils ont des qualités techniques qui permettent de réduire les consommations d'énergie, et il est désormais possible de limiter les coûts de l'écoconstruction.
Laurent Arnaud, chef du département Bâtiments Durables au Cerema, a été interviewé fin octobre par Construction 21 au sujet du développement des matériaux biosourcés et sur les travaux de recherche menés actuellement dans ce domaine, notamment à propos de leurs caractéristiques en termes de transferts hygrothermiques.
Le mercredi 6 novembre, le Cerema proposera sur son stand à Bâtimat des interventions sur la performance des matériaux biosourcés
Deux projets de recherche impliquant des équipes du Cerema sont en cours sur les propriétés des matériaux biosourcés.
Le projet R&D Eco Terra vise à caractériser les performances des bétons de terre allégée, composés de terre mélangée à des agroressources comme le chanvre, par exemple. L'intérêt du matériau terre est qu'il est disponible partout, a un faible impact carbone et peut s'inscrire dans le cadre de l'économie circulaire, à travers le développement de filières locales.
En ajoutant des agroressources à la terre, on augmente ses capacités isolantes. Le projet Eco Terra permettra de déterminer le lien entre la composition du béton de terre et d'agroressources et ses propriétés physiques.
Différents types de terre seront étudiés afin de permettre le développement de filières locales, avec différentes compositions, dosages en eau et compactages. Le Cerema travaillera plus particulièrement sur la caractérisation des phénomènes de dissipation acoustique de ce type de matériau.
A l'issue du projet, un outil d'aide à la décision pour sélectionner les terres les mieux appropriées sera élaboré.
EmiBio est un projet de recherche de l'Ademe et du Cerema, destiné à évaluer le transfert éventuel de polluants issus des matériaux biosourcés à l'intérieur des bâtiments.
Des campagnes de mesure sont en cours, et menées en partenariat pour diagnostiquer le bâtiment, l'instrumenter, mesurer la qualité de l'air intérieur, déterminer les émissions des parois, détecter la présence éventuelle de micro-organismes, et effectuer un suivi hygrothermique.
Matériaux alternatifs et réemploi des matériaux dans la construction
Depuis plusieurs années, le Cerema travaille pour la DGPR (Direction Générale de la Prévention des Risques) sur la valorisation des matériaux alternatifs (qui ne sont pas des matières premières) en technique routière. La DGPR a sollicité le Cerema pour réaliser le même travail dans le domaine du bâtiment.
Un groupe de travail piloté par le Cerema est donc mis en place, avec les fédérations professionnelles des producteurs de matériaux alternatifs (sidérurgie, dragage...) et celles des constructeurs qui utiliseront ces matériaux, intégrés dans les produits de construction. L'objectif est double: limiter la consommation de matières premières et développer des filières locales de production et d'utilisation des matériaux alternatifs pour la construction ou la rénovation de bâtiments.
Un guide sera produit courant 2020, pour présenter la méthodologie globale de traitement et d'utilisation des matériaux alternatifs, puis des guides préciseront la démarche pour chaque gisement possible de matériaux alternatifs, en visant les mêmes matériaux que ceux qui sont déjà utilisés pour la construction des routes.
Par ailleurs, le Cerema est spécialiste en matière de réemploi des matériaux issus de la déconstruction des bâtiments, pour la construction. Il accompagne des territoires dans le cadre de leurs démarches d'économie circulaire, en étudiant les possibilités de réemploi des matériaux et d'équipements issus de la déconstruction de logements sociaux, par exemple, dans de nouvelles constructions.
Penser un chantier de déconstruction puis de reconstruction avec l'objectif de réutiliser sur place ou dans un périmètre restreint un maximum de matériaux demande une réflexion en amont du chantier, pour gérer le stock de matériaux, identifier les besoins de matériaux a proximité, notamment.
Mais, le chantier nécessite beaucoup moins de matières premières, donc moins de transport de matériaux, ce qui réduit l'impact carbone et les nuisances. Le Cerema se positionne sur cette compétence nouvelle dans le monde du bâtiment.
Les Contrats de Performance Energétique, outil de la transition énergétique
Les Contrats de Performance Energétique (CPE) ont été lancés en 2016 pour développer la culture de la performance énergétique dans le bâtiment. Un observatoire a été mis en place, et est piloté par le Cerema, le CSTB et l'Ademe.
Les CPE sont des contrats qui permettent d'améliorer la qualité énergétique des constructions, et sont passés entre un maître d'ouvrage et l'opérateur. Les performances énergétiques attendues sont fixées au préalable, puis des mesures permettent de déterminer les performances réelles. En cas de non-respect des engagements, l'opérateur peut faire l'objet de sanctions financières.
Cube S : engager les collèges et lycées dans les économies d'énergie et la réduction des émissions carbone
Avec l'IFPEB (Institut Français pour la Performance du Bâtiment), le Cerema co-pilote le concours Cube S, porté par les ministères en charge de l'éducation et de l'environnement.
Plusieurs centaines d'établissements scolaires sont ainsi accompagnés pour élaborer une stratégie et mener des actions impliquant l'ensemble des occupants (élèves, enseignants, personnel technique...), pour réduire au maximum les consommations d'énergie et les émissions de CO2 tout en améliorant le confort d'usage des bâtiments.
Grâce aux Certificats d’Economies d’Energie (CEE), les collectivités qui inscrivent au moins 5 établissements, peuvent bénéficier, sans frais complémentaires pour l'organisation, l'usage des bâtiments et des équipements, et la sensibilisation.
Le bâtiment intégré dans son environnement
Le bâtiment est un élément d'un quartier, et joue un rôle dans la qualité de vie de ses habitants, de ceux du quartier et même de la ville. De plus en plus, dans un contexte de changement climatique et d'adaptation des territoires, le bâtiment est pensé et conçu en étant relié au quartier: réseaux de chaleur et de froid, gestion des eaux pluviales, réduction de la pollution, lutte contre les îlots de chaleur, risques, accessibilité ...
Une équipe de recherche du Cerema, l'équipe projet de recherche BPE (bâtiments performants dans leur environnement), travaille sur trois axes principaux afin d'améliorer l'impact du bâtiment sur son environnement:
- Caractérisation des dispositifs de l'enveloppe des bâtiments, des matériaux et des parois,
- Évaluation de la performance globale du bâtiment,
- Interactions bâtiment - microclimat urbain.
Différents projets de recherche menés au Cerema visent à mieux intégrer les bâtiments et les projets d'aménagement dans leur environnement direct, dans une optique d'adaptation des territoires au changement climatique.
Ressources
Interview de Rémy Claverie, chargé de recherche sur le site Cerema de Nancy, sur le développement des toitures végétalisées et l'accompagnement des acteurs du domaine par la plateforme expérimentale de Nancy et de Trappes.
Le bâtiment et la problématique de l'eau
La conception des bâtiments et des projets d'aménagement en tenant compte de la circulation de l'eau est un autre axe de travail des équipes du Cerema.
Une équipe de recherche, TEAM, travaille sur les Transferts et interactions liés à l'Eau en Milieu construit, pour mieux comprendre l'impact des constructions sur le cycle de l'eau: altération des rejets hydriques, augmentation des rejets de polluants, élévation de la température locale. Derrière ces travaux, l'objectif est de:
- favoriser le caractère durable et résilient des constructions et aménagements,
- Préserver les milieux et la ressource en eau,
- Favoriser l'adaptation des territoires au changement climatique.
L'équipe TEAM contribue au projet de recherche MYSTIC, mené avec l'Etablissement Public d'Aménagement Paris Saclay et l'Ifsttar, afin de caractériser l'impact de l'aménagement d'un quartier, en l'occurrence une ZAC, sur le cycle de l'eau. Le projet vise à développer la gestion à la source des eaux pluviales, par la rétention des eaux de pluie, leur infiltration et l'évapotranspiration.
MYSTIC permettra d'évaluer les impacts et les interactions entre l'occupation du sol et la circulation de l'eau, et de construire un modèle informatique.
Afin d'aider les responsables de projets d'aménagement urbains à mieux prendre en compte la question de l'eau, le Cerema a publié deux ouvrages, portant sur l'aménagement de "jardins de pluie" et la maîtrise du ruissellement urbain. Ils sont disponibles sur la boutique en ligne.
CoolParks, quelles interactions entre un parc urbain et les bâtiments environnants?
Le Cerema est l'un des partenaires du projet de recherche CoolParks, mené à Nantes. L'objectif: optimiser la conception des parcs urbains pour qu'il agissent sur le phénomène de surchauffe urbaine au niveau du quartier.
Pour cela, des études seront menées afin de comprendre les mécanismes de la production et de la diffusion de fraîcheur dans les zones proches du parc.
Un outil d'aide à la décision sera élaboré, afin de permettre aux collectivités de concevoir des parcs et leur environnement bâti de façon à optimiser le rafraîchissement apporté par les parcs urbains. Il permettra notamment de comparer plusieurs solutions d'aménagement, en intégrant des paramètres tels que l'atténuation des îlots de chaleur, la baisse de la consommation d'énergie dans les bâtiments, le confort thermique...
Les réseaux de chaleur: du chaud et du froid grâce aux énergies renouvelables
Les réseaux, développés par les collectivités, permettent de fournir de la chaleur ou du froid à des ensembles de bâtiments publics ou privés, résidentiels ou tertiaires, en mobilisant d'importants gisements d'énergie renouvelable ou de récupération (bois-énergie, géothermie, chaleur de récupération...).
Ils constituent ainsi un levier majeur pour décarbonner le mix énergétique des territoires et contribuent à la lutte contre la précarité énergétique, grâce à une tarification fixe sur le long terme. Aujourd'hui, 56% de la chaleur produite par ces réseaux est d'origine renouvelable ou de récupération.
La loi de transition énergétique pour la croissance verte et la programmation pluriannuelle de l'énergie fixent des objectifs ambitieux de développement des réseaux, en particulier la multiplication par 5 des quantités de chaleur renouvelable et de récupération livrées par les réseaux à l'horizon 2030.
Afin de répondre à ces objectifs, les réseaux existants doivent être modernisés et étendus, avec le verdissement de leurs sources d'énergie et la dynamique de développement de nouveaux réseaux de chaleur vertueux doit se poursuivre.
Les réseaux de froid apportent quant à eux une réponse adaptée aux besoins de climatisation en forte hausse, du fait de l'accroissement de la population urbaine et du réchauffement climatique, s'appuyant sur des technologies propres ou mobilisant des énergies renouvelables et de récupération.
Le Cerema développe un centre de ressource sur les réseaux de chaleur et de froid, afin d'apporter les outils théoriques et méthodologiques aux collectivités.
Un site web dédié propose les ressources documentaires utiles et l'actualité en la matière.
Le 7 octobre 2019, un plan d'action pour le développement des réseaux de chaleur a été initié par Elisabeth Borne, ministre en charge de l'environnement, avec une série de 25 mesures structurées en quatre thématiques:
- Créer et développer les réseaux de chaleur et de froid et mettre en valeur leur attractivité ;
- Assurer la compétitivité économique des réseaux de chaleur ;
- Renforcer le taux d’énergie renouvelable et de récupération des réseaux de chaleur ;
- Innover en créant des outils d’aide à la conception et au pilotage.
Le Cerema sera impliqué en tant que pilote ou partenaire dans les actions 1, 2 et 6:
- Action n°1 : Mener une campagne collective de conviction des collectivités de plus de 10 000 habitants pour initier des projets de construction d’un réseau ;
- Action n°2 : Réaliser des campagnes régionales d’information et de communication sur les réseaux de chaleur auprès des acteurs des réseaux de chaleur ;
- Action n°6 : Faciliter le recours au classement des réseaux de chaleur par les collectivités sur la base d’un retour d’expérience relatif au classement des réseaux de chaleur.
Les bâtiments connectés
A l'heure de la Smart City et du développement de l'Internet des objets (les objets connectés, ou équipés de capteurs), les bâtiments sont de plus en plus reliés au quartier.
Le Cerema développe, à destination des collectivités, une plateforme dédiée aux villes et territoires intelligents. Le but de cette plateforme est de fournir les outils pour élaborer sa stratégie de smart territoire afin qu'elle serve au mieux les besoins de la collectivité et des habitants.
Un espace est consacré à l'Internet des Objets (IoT). Pour une collectivité, il s'agit de mieux comprendre quelles technologies sont disponibles sur le marché et quels sont les usages possibles. .
Cet espace IoT, fruit d'un partenariat avec l'Avicca, recense les expériences menées dans différentes collectivités, pour améliorer le niveau de service ou réaliser des économies (par exemple sur l'éclairage, le chauffage, la ventilation, la consommation d'eau) grâce à des capteurs qui permettent un suivi, souvent en temps réel, des consommations.
Le bâtiment chauffé par une route productrice d'énergie
Le Cerema a lancé un projet innovant destiné à récupérer la chaleur produite par une chaussée, pour alimenter un bâtiment en chauffage. Ce projet est fondé sur l'Internet des Objets pour donner des informations en temps réel sur la production, la consommation et les besoins en énergie du bâtiment et de la route, et sur le principe de la géothermie de sub-surface.
Deux démonstrateurs à l'échelle 1 sont utilisés dans le cadre de ce projet: l'un est déployé avec l’école d’application aux métiers des travaux publics (EATP) d'Aigletons, l'autre sur un parking de l'université de Savoie Mont-Blanc.
Cette technique appelée Dromothermie a été présentée lors de différents événements professionnels et a suscité de l'intérêt de la part des spécialistes de l'aménagement et des infrastructures.
Dromotherm est un projet de recherche du pôle de compétitivité Tenerrdis, mené par le Cerema en partenariat avec le laboratoire Locie (Laboratoire Optimisation de la Conception et Ingénierie de l'Environnement) de l’Université de Savoie, l’institut Pascal de l’université Clermont Auvergne et les entreprises de travaux publics Eiffage et Ryb/groupe Elydan.
Le bâtiment, levier pour une meilleure santé des occupants
Les bâtiments, où l'on passe jusqu'à 90% de notre temps, ont un rôle à jouer dans la préservation de la santé des habitants. Le choix des matériaux est un élément important, une bonne ventilation en est une autre, notamment pour les bâtiments bien isolés. Car la qualité de l'air intérieur a un impact direct sur la santé des occupants.
La qualité de l'air intérieur dans les écoles
L'air intérieur des bâtiments ou même des transports comprend des polluants extérieurs auxquels il faut ajouter des polluants issus des matériaux, produits d'entretien, ou encore le gaz carbonique rejeté par les occupants. D'autant plus qu'aujourd'hui, les bâtiments sont très bien isolés, l'air circulant donc peu sans aération ou système de ventilation adéquat.
Une réglementation s'impose depuis le 1er janvier 2018 en matière de surveillance de la qualité de l'air intérieur pour les établissements publics qui reçoivent des enfants de moins de 6 ans ou du primaire. En 2020, les collèges et lycées seront concernés, et en 2023 l'ensemble des bâtiments recevant un public sensible seront également soumis à cette réglementation.
En effet, il est désormais acquis qu'une mauvaise qualité de l'air favorise l'émergence de différents symptômes tels que la fatigue, des maux de tête, des irritations, de l'asthme, et gênent la concentration des enfants. Selon le gouvernement, "En France on estime à 19 milliards d’euros par an le coût de la mauvaise qualité de l’air intérieur".
Les collectivités doivent réaliser une évaluation des moyens de ventilation de leurs bâtiments, et élaborer un plan d'action pour améliorer ce qui doit ou peut l'être. Des mesures de polluants présents dans l'air intérieur, en été comme en hiver, doivent être effectuées si la qualité de l'air intérieur n'est pas conforme, et les résultats doivent être affichés.
Le Cerema est compétent pour former les entreprises qui réalisent les campagnes de mesure sur site de la qualité de l'air intérieur. Il contribue également à des appels à projets pour développer des systèmes innovants de ventilation, et ses équipes peuvent élaborer un plan d'action destiné à réduire la présence de polluants et à améliorer la ventilation.
Au salon Bâtimat, rendez-vous le 7 novembre sur le stand du Cerema pour des interventions sur la qualité de l'environnement intérieur des bâtiments.
Une étude action pour améliorer la qualité de l'air intérieur dans des collèges pilotes
La Région Grand Est a sollicité le Cerema dans le cadre de son 3e Plan Régional Santé-Environnement, pour mener durant toute l'année scolaire 2018-2019 une action expérimentale dans trois collèges pilotes, afin de sensibiliser les occupants à l'intérêt d'une bonne qualité de l'air intérieur. Différentes actions ont été menées, à la fois sur le plan technique (diagnostic de ventilation, état des lieux au regard des enjeux de qualité de l'air intérieur, matériaux, produits utilisés...) et humain, en impliquant l'ensemble des occupants.
L'expérience sera ensuite capitalisée afin d'en tirer une méthode reproductible dans les autres établissements scolaires.
La ventilation, élément clé d'une bonne qualité de l'air intérieur
Des équipes du Cerema, dont l'équipe de recherche Bâtiment Performant dans son Environnement, sont spécialisées dans la qualité de l'air et la ventilation des bâtiments (qui permet le renouvellement de l'air). La ventilation représente un enjeu majeur pour la qualité de vie des occupants.
Des travaux de recherche sont menés au niveau international, comme le partenariat avec le Berkeley Lab sur la ventilation intelligente des bâtiments, des travaux de thèse sont réalisés, et de nombreux projets de recherche sont menés dans ce domaine.
Le Cerema a piloté de 2013 à 2016 le projet partenarial ViaQualité de l'Ademe, destiné à améliorer la qualité des installations de ventilation et de l'air intérieur dans les maisons individuelles basse consommation, et à fournir des outils aux acteurs du bâtiment. VIA Qualité a abouti à différents résultats:
- Mettre en évidence les défauts couramment rencontrés dans les maisons "basse consommation d'énergie" par un travail bibliographique et par une campagne détaillée sur 20 maisons, couplant diagnostic de la qualité de l’air et diagnostic détaillé des renouvellements d’air ;
- Élaborer, en partenariat avec deux constructeurs de maisons individuelles, des démarches qualités "ventilation et qualité de l'air intérieur" et les outils adéquats de sensibilisation de l'ensemble de la chaîne des acteurs de la maitrise d'oeuvre, de la conception, de la mise en oeuvre et les utilisateurs finaux ;
- Tester ces démarches qualités et les outils développés sur 8 chantiers pilotes, en partenariat avec des constructeurs de maisons individuelles ;
- Associer et communiquer largement auprès des différents acteurs.
Impliqué dans le Club Ventilation, un groupe de travail destiné à fédérer les acteurs de la ventilation pour améliorer les pratiques, le Cerema mène différents projets de recherche pour améliorer les performances des systèmes de ventilation et la qualité de l'air intérieur.
Il a coordonné le projet PROMEVENT pour sécuriser et normaliser le protocole de vérifications et de mesures des systèmes de ventilation mécanique en résidentiel et contribue au projet PROMEVENT tertiaire, qui vise les mêmes objectifs dans les bâtiments tertiaires, à savoir:
- Elaborer un protocole de référence à partir d'un état des lieux des référentiels et des pratiques existants
- Caractériser ce protocole par des expérimentations sur des bâtiments existants (fiabilité, facilité de mise en œuvre, coût)
- Accompagner le déploiement sur le terrain à l'aide d'un guide pratique à destination des futurs opérateurs
Un MOOC sur la qualité de l'air intérieur a été mis en place par le Cerema et Tipee. Intitulé "QAI : ventiler pour un air sain", sa deuxième session a démarré le 24 septembre et dure cinq semaines. Il est axé sur l'amélioration de la qualité de l'air intérieur par la réduction des sources de pollution et l'optimisation de la ventilation.
Le Cerema a également contribué à l'élaboration d'un site de référence sur la ventilation des bâtiments afin que les professionnels puissent disposer d’un même outil de référence et neutre regroupant l’ensemble des ressources sur les réglementations liées à la ventilation. Soutenu par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire et co-financé par les partenaires et le Programme PACTE, ce site est reconnu comme le site de référence. Il a été élaboré par le Cerema, le Centre technique des Industries Aérauliques et Thermiques (CETIAT) et la société GreenMe, spécialiste de la qualité des ambiances des environnements de travail.
Des bâtiments aptes À faire face aux risques
Un dispositif pour stabiliser les habitations concernées par le retrait-gonflement des sols argileux
Le phénomène de retrait et de gonflement des sols argileux entraîne des désordres sur les infrastructures et sur les bâtiments. A travers un projet de recherche mené actuellement par le Cerema, une méthode pour stabiliser des maisons individuelles est mise en oeuvre. Le projet MACH (MAison Confortée par Humidification) consiste à injecter de l'eau de pluie récupérée et stockée sur place dans le sol sous l'habitation, quand celui-ci est trop sec et risque de se contracter.
Cette solution s'avère plus économique que celles qui existent déjà. Un système de sondes permet de suivre le niveau de tension dans le sol, pour injecter manuellement une quantité d'eau via une dizaine de points d'injection situés sur la zone touchée par retrait-gonflement. Ce dispositif est complété par des capteurs qui permettent le suivi des fissures occasionnées par le phénomène.
A l'issue du projet, un guide sur la stabilisation des habitations dégradées par le retrait-gonflement des sols argileux sera diffusé auprès des milieux professionnels.
Anticiper le risque sismique pour les bâtiments
Une équipe de recherche du Cerema, l'équipe MOUV-GS (Mouvements Gravitaires et Sismiques dans les sols, les roches et les structures), qui travaille notamment sur le risque sismique, s'intéresse à l'estimation de la réponse des bâtiments aux séismes. Une instrumentation sismologique a été mise en place dans la tour de la préfecture des Alpes Maritimes, dans le cadre du réseau accélérométrique permanent (RESIF_RAP) en collaboration avec le laboratoire GEOAZUR de l'Université de Nice.
L'objectif est de suivre la réponse des structures aux séismes, et autres sollicitations telles que de fortes rafales de vent. L'instrumentation permet d'enregistrer les vibrations à l'intérieur du bâtiment, pour en déterminer les caractéristiques dynamiques. Les défauts de construction ou les parties endommagées sont ainsi identifiés, et il est également possible d'assurer le suivi des pathologies de la structure.
Le Cerema est en train de mettre en oeuvre un parc de stations sismologiques sur différents bâtiments de la basse vallée du Var. L'objectif de ces expérimentations est de :
- Mettre en évidence les interactions entre les bâtiments, leur fondation et le mouvement sismique en surface
- Permettre la mise au point ou de valider les outils d'analyse des signaux sismologiques dans le but de mieux définir ces interactions.
Sécuriser l'habitat en zone exposée aux risques technologiques
Avec l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), le Cerema a élaboré un guide disponible en ligne destiné aux concepteurs de logements, pour la construction de logements neufs dans les zones concernées par les risques technologiques, afin de prendre en compte les prescriptions des Plans de Prévention des Risques Technologiques.
En 2015, le Cerema a conçu pour le compte de la DGPR un référentiel constitué de fiches pratiques et d'études de cas, pour aider les professionnels du bâtiment à réaliser les travaux de prévention des risques dans l'habitat individuel existant situé en zone de risque technologique.
DES FORMATIONS POUR LES acteurs DU BÂTIMENT
Le Cerema propose différentes formations pour les collectivités ou les professionnels de la construction.
Il peut également monter des formations à la demande sur l'ensemble de ses domaines de compétence.
Préparation à la RE 2020
Une formation sur-mesure sur la nouvelle réglementation environnementale du bâtiment, la RE2020.
Analyse du Cycle de Vie, construction à faible impact carbone, retours d'expériences...
Le MOOC Bâtiment durable
Sur la plateforme de formation en ligne Bâtiment durable, différentes formations proposées sont organisées avec le Cerema.
La prochaine portera sur le diagnostic humidité du bâti avant réhabilitation et débutera le 4 février 2020.
Gérer son patrimoine immobilier
Une formation pour les gestionnaires de patrimoine immobilier. Objectif: définir, construire et mettre en œuvre une stratégie immobilière pour gérer le patrimoine bâti, améliorer la maintenance et réduire les dépenses énergétiques d'un parc de bâtiments.