15 novembre 2024
Pole d'échanges multimodal de Marmande
PEM de Marmande - val de Garonne Agglomération
Les pôles d’échanges multimodaux (PEM) visent à organiser et valoriser l’intermodalité entre différents modes de transport. Ils se sont fortement développés autour de grands projets de transport (RER, métro, lignes à grande vitesse). Dernièrement, le Cerema s'est penché sur la dynamique des projets de PEM dans les villes moyennes, à travers une base de données originale à l’échelle de 178 agglomérations en France.

Les Pôles d’échanges multimodaux (PEM) sont des portes d’entrée dans les territoires, des nœuds des réseaux de mobilité qui offrent des alternatives à l’utilisation de la voiture individuelle.  Bien développés dans les grandes agglomérations, ils se diffusent dans les villes moyennes et espaces périurbains, et leur présence émerge maintenant dans les territoires ruraux. Au Cerema, l’aménagement des PEM est un domaine d’expertise transversal depuis longtemps et un objet de recherche pour l’équipe Matris.

 

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Une diffusion progressive des PEM dans les territoires

Les pôles d’échanges multimodaux (PEM) visent à organiser et valoriser l’intermodalité entre différents modes de transport. Ils se sont fortement développés autour de grands projets de transport (RER, métro, lignes à grande vitesse). Dernièrement, Cyprien Richer (Cerema Hauts-de-France), Gilles Bentayou (Cerema Centre-Est), Sylvain Michelon (Cerema Méditerrannée) se sont penchés sur la dynamique des projets de PEM dans les villes moyennes, des territoires, porteurs d’enjeux territoriaux singuliers, correspondent à la strate institutionnelle des communautés d’agglomération et urbaines en France. Malgré la complexité du montage de ces projets, qui impliquent en outre un grand nombre de partenaires (maitres d’ouvrages, financeurs, opérateurs de transports…), l’étude montre que 80 % des villes moyennes ont réalisé ou sont en train de construire un PEM autour de leur gare principale. 

Les premières transformations nombreuses de gares en pôles d’échanges remontent au début des années 2000, d’abord dans des villes de taille plus importante. À l’époque où le "CIEL" (Centre intermodal d’échanges de Limoges) était inauguré, le terme de "pôle d’échanges" n’était pas encore largement diffusé -les premières publications employant l’expression datant de la fin des années 1990. Le rythme de réalisation de pôles d’échanges dans les agglomérations moyennes s’est nettement s’accéléré à partir de 2014 et diffusé dans des gares moins fréquentées au fil des années. 

Des disparités régionales apparaissent également : les territoires ayant bénéficié de la construction de lignes de trains à grande vitesse et les régions ayant développées très tôt des politiques en faveur des gares sont plus équipées que les autres. 

Une observation de la présence systématique d’aménagements de pôles d’échanges dans les autres agglomérations, depuis, démontre une véritable dynamique de diffusion de ces projets complexes et multi-partenariaux, puisque 80% des villes moyennes ont réalisé un pôle d’échanges (ou un projet est en cours de réalisation), au niveau de leur gare principale. 

L’importante diffusion des pôles d’échanges dans les principales gares des villes moyennes s’explique principalement la convergence d’intérêts à agir de trois acteurs clés : 

  • les Régions comme autorités organisatrices du transport ferroviaire depuis le début des années 2000 
  • Gares & Connexions, la branche de la SNCF créée spécifiquement en 2009 pour moderniser les gares françaises et adapter leur gouvernance à la mise en concurrence des offres ferroviaires,
  • les communautés d’agglomération qui, depuis le début des années 2000, ont saisi l’organisation de l’intermodalité pour assoir la légitimité du pouvoir intercommunal.
 
Cette génération de pôles d’échanges présente quelques caractéristiques similaires :  
  • Les projets sont souvent lancés ou relancés par l’existence d’un grand projet de transport (LGV, tramway, BHNS...) ; 
  • La maîtrise d’ouvrage est presque systématiquement partagée entre la Communauté d’agglomération, Gares&Connexions et parfois avec la ville centre. La maîtrise d’oeuvre fait appel à des agences reconnues pour leur expérience sur l’unité architecturale et paysagère de ces équipements, et leur approche très intégratrice sur les enjeux d’adaptation aux changements climatiques des espaces publics. 
  • Le coût des projets est généralement important : autour de 20 M€ en moyenne et rarement inférieur à 10 M€ (du fait souvent des couts de création d’ouvrages de franchissement et des couts de mise à disposition du foncier). 
  • L’agglomération finance environ 50% du projet (souvent avec la ville-centre) et près de 3/4 du financement du PEM est subventionné aux maitres d’ouvrages, avec notamment l’apport de la Région (environ 20%).

Article à retrouver dans le dossier "Géotransports - Numéro 22/ 2024"  sur la régénération récente des gares et quartiers de gare, et sur HAL.  

Dans le dossier Gares et pôles d’échanges multimodaux : un centre de ressources sur les lieux de l’intermodalité

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