Permettre aux citoyens de circuler la nuit en toute sécurité, organiser et délimiter l'espace public, mettre en valeur le patrimoine et contribuer à l'attractivité des territoires constituent les principales fonctions de l'éclairage public.
Aujourd'hui, l'éclairage extérieur et notamment sa gestion dans les espaces publics doivent intégrer de nombreux enjeux à la fois politiques, économiques, sociaux, énergétiques et environnementaux. Il constitue également une attente forte pour des citoyens de plus en plus soucieux de la manière dont est administrée leur ville, mais également de plus en plus impliqués dans la préservation de l’environnement.
Pourquoi établir une stratégie de gestion de l'éclairage public ?
L’augmentation des coûts de l’énergie, la question de l’indépendance énergétique, ont amené les collectivités à envisager des solutions plus économes pour l’éclairage public car il constitue aujourd'hui un poste important de dépenses. Il s’agit également de renouveler un parc d'éclairage souvent ancien et énergivore (75 % des luminaires installés ont plus de 25 ans et seulement 3 à 5 % du parc est renouvelé chaque année).
On estime aujourd’hui que le parc national d’éclairage public représente 11 millions de points lumineux en France pour une consommation annuelle de 5,6 TWh d’énergie par an. Cela représente 1% de la production d’électricité en France et un coût total de 700 millions d’euros qui équivaut à un coût moyen de 24 euros par an et par habitant. Pour les collectivités, l'éclairage public représente :
- 16 % de la consommation totale d'énergie,
- 42 % des consommations d’électricité,
- 17 % de leurs dépenses d'énergie
- 37 % de leur facture d’électricité.
Remplacer les lampes et matériels de technologies anciennes peut générer d'importantes économies sur la facture des collectivités et permettre de réduire les coûts d’énergie et de maintenance d’un facteur 4 à 5 si des automatismes intelligents d’allumage, d’extinction, de gradation sont associés aux luminaires remplacés.
Par ailleurs, le ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) a publié en 2018 un Arrêté Ministériel visant à réduire le phénomène des nuisances lumineuses issu de l’éclairage artificiel nocturne qui impacte la biodiversité et la qualité du ciel nocturne. Cet arrêté ambitionne de restreindre ces impacts en définissant des prescriptions temporelles et techniques appliquées à différentes catégories d’installations d’éclairage ainsi que des prescriptions particulières pour les sites à enjeux de biodiversité et d'observation astronomique.
Dans ce contexte, l’enjeu principal est d’éclairer juste là où il faut, quand il le faut, de manière adaptée aux besoins et en prenant en compte les enjeux de sécurité comme de biodiversité.
Ces éléments de contexte qui s’inscrivent sans nul doute dans le temps tendent à renforcer le principe d’une planification et d'une gestion intelligente de l’éclairage public pour faire de celui-ci un acteur majeur de la transition écologique et un levier d'action permettant de limiter les nuisances lumineuses et la consommation d'énergie. Les outils de planification et les technologies permettant cette meilleure gestion des équipements d'éclairage existent d’ores et déjà.
Quelle stratégie communale pour organiser l'éclairage public ?
La planification de l’éclairage public permet grâce à une gestion intelligente de limiter les nuisances et les consommations, tout en assurant la sécurité des déplacements. Ce mode de gestion permet aussi d’anticiper les opérations de maintenance et d’exploitation.
Dans les collectivités, cette planification de l’éclairage public
doit permettre d'obtenir une meilleure organisation
et gestion du parc d'éclairage :
Le Cerema réalise 6 schémas directeurs d'aménagement lumière
Une convention de coopération Public - Public
Le SIGERLy accompagne les communes adhérentes à la compétence Eclairage public dans la réalisation de leurs projets. Considérant l’intérêt général qui s’attache à la mise en œuvre des politiques publiques en matière d’éclairage public, le SIGERLy avait pour objectif de généraliser la réalisation de schémas directeurs d'aménagement lumière (SDAL) au service de ses adhérents et des usagers de son territoire.
Pour répondre à cet objectif, le SIGERLy a souhaité s’engager avec le Cerema dans le cadre d'une convention de coopération Public | Public signée en décembre 2022 dans l’optique d'élaborer une méthode de travail commune et de réaliser plusieurs SDAL en 2023. Lauréat de l'appel à projet Lum‘ACTE (Programme ACTEÉ) en début d'année 2023, le partenariat SIGERLy | Cerema a obtenu des financements pour réaliser plusieurs SDAL.
Cette coopération a permis de mettre en synergie les équipes du SIGERly, et celles du Cerema, spécialistes de l’éclairage public afin de concourir à la mission de service public d’intérêt général du SIGERLy et du Cerema, et à élaborer de nouveaux outils méthodologiques relatifs à l’éclairage public.
Une méthodologie commune et partagée
Véritable outil d'aide à la décision, la méthodologie proposée par le Cerema et le SIGERLy a pour finalité de construire le socle de la politique d'éclairage de la commune et présente la synthèse des 3 grandes phases d'études suivantes :
- Un état des lieux et diagnostic des équipements du parc d'éclairage public.
- Une analyse spatiale et urbaine du territoire de la commune, classification des voies.
- Une définition des ambiances lumineuses et des préconisations d'éclairage (photométrie et temporalité).
Dans le cadre de la convention de coopération, le SIGERLy a confié au Cerema (Direction Territoriale Centre-Est) la réalisation de schémas directeurs d'aménagement lumière pour le compte de 6 communes situées au Sud-Ouest de la Métropole de Lyon : Francheville, Craponne, Pierre-Bénite, Oullins, Ecully et Brignais. Ce qui représente un total de 13 000 points lumineux à traiter répartis sur un territoire de 40 km².
Une méthodologie construite autour de profils cartographiques types
L'utilisation systématique des systèmes d'information géographiques (SIG) a permis d'automatiser le plus possible la réalisation des cartes nécessaires aux différentes analyses. Les principales phases d'études définis dans le SDAL sont accompagnées de cartes thématiques réparties dans 3 grandes familles de cartographique.
Un guide des fondamentaux et des bonnes pratiques de l'éclairage
L'éclairage public peut être vecteur d'économie d'énergie et financière mais il peut également respecter d'avantage l'environnement en participant à la réduction des nuisances lumineuses.
C'est pourquoi il est apparu utile de détailler dans un guide les arguments plaidant en faveur d'une transformation des modes de gestion et d'organisation de l'éclairage public. Ce guide a été remis à chacune des communes et doit permettre aux lecteurs de mieux connaître leur parc d'éclairage public, d'en appréhender d'avantage les enjeux et de devenir acteurs de sa transformation. Il a pour vocation de présenter les points suivants :
- Les enjeux en lien avec l’éclairage public : l'énergie, l'environnement (nuisances lumineuses et impact sur la biodiversité), la sécurité des déplacements et la continuité de la vie sociale en période nocturne.
- Le cadre réglementaire et normatif qui s’applique au secteur de l’éclairage extérieur
- Les bases de la technologie et des équipements de l'éclairage public.
Chiffres clés :
6 schémas directeurs d'aménagement lumière (SDAL).
13 000 points lumineux à traiter.
40 km² d'analyse territoriale, spatiale et urbaine.
552 km de voiries fonctionnelles routières.
62 km de voirie fonctionnelles piétonnes.
50 % objectif minimum de réduction de consommation d'énergie du poste éclairage public de chacune des communes.