La population des communes littorales est 2,5 fois plus importante que la moyenne nationale. L'artificialisation des sols naturels et agricoles est plus intense dans les zones littorales et cette tendance a vocation à s'amplifier dans les décennies à venir.
Les risques naturels sur le littoral sont bien présents et pourront, pour certains, s'intensifier à l'avenir. Il est donc essentiel pour les territoires d'anticiper et de s'adapter.
Quels enjeux sur les zones littorales ?
Cet événement organisé par le Cerema, spécialisé dans l'aménagement et la gestion durable du littoral, a réuni environ 160 participants issus d'horizons variés (collectivités locales, services de l'Etat, milieu universitaire et technique) et a permis de préciser les bases des enjeux auxquels le littoral est d'ores et déjà confronté.
La situation a été présentée à travers quelques chiffres. Par exemple, l'élévation du niveau de la mer, qui était de 1,7 mm par an en moyenne sur la période 1901 - 2011, est de 3,2 mm par an entre 1993 et 2014, une tendance qui va s'accélérer.
En France, 1,5 million d'habitants sont exposés aux risques de submersions marines, qui peuvent survenir suite à différents mécanismes.
Le Cerema a produit l'indicateur national de l'évolution du trait de côte, qui a permis de calculer que 19 % des côtes françaises, surtout les plages, sont dans un mouvement de recul, et que 11% en revanche avancent.
Des projections sont aussi réalisées, et différents scénarios d'évolution du trait de côte ont été définis pour en évaluer l'impact sur les zones littorales, notamment en termes de coûts.
Des travaux sont menés pour améliorer la connaissance de la dynamique des évolutions du littoral français (une collection d'ouvrages de référence est en cours de publication sur les caractéristiques des différentes zones littorales françaises).
Quels outils pour adapter le territoire ?
Le webinaire a également permis de présenter des éléments de méthode afin de réaliser des diagnostics territoriaux précis. Ceux-ci sont en effet essentiels dans le développement des stratégies d'adaptation et de réduction des vulnérabilités.
L'échelle locale est pertinente pour agir sur l'aménagement et la gestion du littoral, de manière à adapter les territoires qui sont confrontés à des phénomènes différents et dont les configurations sont différentes.
Le Cerema a abordé les différents modes de gestion du trait de cote, depuis le "laisser faire" qui consiste à suivre l'évolution naturelle, jusqu'à la relocalisation des activités et des biens, en insistant sur l'approche globale de l'adaptation.
Des exemples d'aménagements littoraux destinés à répondre à l'élévation de la mer ont été présentés rapidement.
Le référentiel de vulnérabilité aux inondations a été adapté pour un territoire littoral, à travers un partenariat du Cerema avec cinq établissements publics de coopération intercommunale concernés par le territoire à risques importants d’inondation (TRI) de Noirmoutier/Saint-Jean-de-Monts.
Différents outils opérationnels ont été présentés :
- Le Conservatoire du littoral a présenté le projet de recherche ADAPTO, pour expérimenter des solutions de gestion souple du littoral en réponse aux enjeux du changement climatique, avec un focus sur la démarche en Camargue.
- La start-up Géocorail a présenté un procédé innovant de renforcement des structures maritimes en recréant naturellement de la roche sous l'eau par électrolyse, avec les sédiments. Ce procédé est expérimenté avec le Cerema pour renforcer une digue immergée à Cannes ou encore la reconstitution d'une digue à l'entrée du pour de La Rochelle, qui sera suivie durant 5 ans par le Cerema.
- L'application Rivages permettant le suivi du trait de côte à destination du grand public depuis un smartphone. Grâce aux images et données historiques des littoraux, et aux données enregistrées par les utilisateurs de Rivages, le Cerema étudie l'évolution des plages et zones littorales.