31 janvier 2020
falaises près de Fécamp
Laurent Mignaux - TERRA
Mené en Normandie pour améliorer le suivi de l’évolution du trait de côte au niveau des falaises, le projet Topochronic a permis de contribuer au développement de méthodes automatiques et semi-automatiques capables de traiter une grande quantité de données.

Vers l'anticipation des phénomènes d'érosion

Le suivi du trait de côte, c’est-à-dire l’évolution de la limite entre la terre et la mer, est une préoccupation des territoires littoraux. Le Réseau d’Observation du Littoral a lancé en 2019 un appel à projets pour des études scientifiques permettant d’améliorer les connaissances sur l’évolution du littoral. 

Le projet Topochronic, qui s’inscrit dans le cadre de cet appel à projets, a été mené en 2019 et portait sur trois axes principaux :

  • Détermination automatique du trait de côte sur les platiers rocheux ainsi que de la fracturation (les failles), à partir d’un grand volume de données LIDAR fournies par le Réseau d’Observation du Littoral ( ROL ) Normandie-Hauts-De-France, dont ont été extraites les données pertinentes pour détecter la structure rocheuse (les linéaments) ;
  • Suivi diachronique du trait de côte ;
  • Développement d’algorithme de détection et de reconnaissance de formes pour identifier les structures rocheuses.

L’objectif est de comprendre, quantifier et anticiper les phénomènes d’érosion dans les zones concernées. Une méthode basée sur des algorithmes mathématiques de traitement de données et de segmentation d’images a été mise au point et évaluée sur trois sites tests (Sainte Marguerite, Villers sur mer, Cap d'Ailly).

 

une visualisation 3D des fissurations

Vue sous SIG des fissures sur la falaise
Filtrage Sobel et rendu sous SIG - 

Cette méthode de détection des linéaments a été testée sur chaque site avec deux approches : un traitement classique avec un filtre de Sobel pour une détection automatique, et l’utilisation d’un algorithme de Fast Marching pour une détection semi-automatique qui permet davantage de précision mais nécessite l’intervention de l’utilisateur.

Ces méthodes de traitement de données permettent de visualiser les sites en trois dimensions et d’identifier les fractures et fissurations au niveau des falaises et du platier rocheux.

Les perspectives sont :

  • Assurer un suivi de l’évolution du trait de côte sur l’ensemble du littoral Normand,
  • Evaluer sur de longs linéaires l’impact de la fissuration sur le recul des falaises.

Ce projet a été réalisé en partenariat entre le laboratoire LETG-Caen/Géophen de l’université de Caen Normandie, le Laboratoire de Mathématiques de l’INSA de Rouen Normandie, le laboratoire M2C2 et l’équipe de recherche ENDSUM (Évaluation Non Destructive des StrUctures et des Matériaux) du Cerema. Il a été financé par le Cerema, le Réseau des Observatoires du Littoral Normandie-Hauts-de-France, avec le soutien financier des fonds AFITF.

Le projet Topochronic s’est fondé sur des travaux précédents comme le projet de l’Agence Nationale de la Recherche RICOCHET ou le projet TéléDéTAC financé par la Région Normandie auquel le Cerema a contribué et qui portait sur la télédétection par drone du trait de côte.

logos des partenaires