Les collectivités et partenaires de la démarche se sont réunis lors d’un séminaire le 11 mai 2023, dont les actes sont publiés par le Cerema.
Suite à un premier appel à partenaires lancé en mai 2016, le Cerema et INRAE ont produit des connaissances pour appuyer la mise en place de la compétence Gemapi à l’échelle nationale au sein des territoires nouvellement compétents en accompagnant 10 territoires.
Comment mettre en oeuvre la compétence GEMAPI ?
Poursuivant cet accompagnement, un deuxième appel a été lancé pour la mise en œuvre de la GEMAPI en réponse aux défis de la gestion de l’eau exacerbés par les effets du changement climatique. L’objectif est de tirer des enseignements utiles et transposables pour l’ensemble des territoires.
15 projets ont été retenus dans ce cadre et sont accompagnés pour la réalisation d’études dans un contexte de recherche et de développement.
Le séminaire "Exercer la GEMAPI dans le cadre d’une gestion globale de l’eau :une nécessité pour répondre aux nouveaux défis de la gestion de l’eau dans le contexte du changements climatique" de juin 2023 avait pour objectif de faire l’état des connaissances et des approches méthodologiques sur les différentes thématiques de recherche et a également permis d’initier des échanges et partage d’expériences entre collectivités ayant des défis communs.
Les actes du séminaire sont publiés et disponibles sur CeremaDoc. Ils synthétisent les échanges des tables rondes et conférences, axées autour de quatre grands thèmes :
- Les défis de l’eau
- La gestion intégrée par bassin
- Les solutions fondées sur la nature
- Synergies entre la GEMAPI et les autres compétences.
Retrouvez les actes du séminaire sur CeremaDoc :
2 questions au pilote de l'ouvrage :
Joël L'Her, directeur délégué littoral et Gemapi au Cerema, qui pilote l'appel à partenaires et la rédaction des Actes, a répondu à 2 questions autour de la compétence GEMAPI dans les collectivités.
A travers cet appel à partenaires, voit-on évoluer l’approche des territoires sur la gestion de l’eau ?
On constate en effet une évolution importante de cette approche depuis le premier appel lancé en 2016 au moment de la mise en place de la compétence GEMAPI. En premier lieu, les territoires ont pour la plupart intégré le contexte nouveau introduit par la loi et en particulier les aspects institutionnels relatifs à la gouvernance de la gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations.
Les attentes portent aujourd’hui sur les modalités de mise en œuvre de cette compétence. Les objectifs des territoires sont d’atteindre une gestion vraiment intégrée par bassin.
D’autre part, le sujet de l’eau est devenu une préoccupation très importante pour les populations et pour les élus. Dans un contexte marqué par des épisodes de sécheresse, de déficit hydrique et d’inondations catastrophiques, la gestion de l’eau et des milieux aquatiques est un défi majeur et la GEMAPI apparaît comme l’un des outils permettant de le relever. Enfin, face à des situations qui se conflictualisent, les collectivités font l’expérience d’une attente forte des populations et de tous les acteurs concernés pour une large concertation sur la politique à mener.
Quels sont les difficultés et les besoins que rencontrent les territoires pour mettre en œuvre une stratégie de gestion ?
L’attente principale des territoires porte sur la définition d’une stratégie pour la gestion intégrée de l’eau. Les territoires de l’appel à partenaires ont des problématiques et des caractéristiques très diversifiées et les réponses sont multiples. L’un des points majeurs concerne la co-construction de la stratégie. Les projets s’attachent à développer cette construction collective au travers d’ateliers participatifs, de séances de concertation et de développement d’une animation sur la gestion de l’eau.
Les difficultés sont de plusieurs ordres. En premier lieu, le sujet est complexe, il y a donc un important besoin de pédagogie et de traduction des connaissances d’experts en savoirs compréhensibles par tous les acteurs. D’autre part, le sujet est souvent conflictuel, il remet en question des pratiques et apporte des contraintes en matière d’occupation de l’espace. Enfin, les questions foncières et les questions financières demeurent souvent difficiles à gérer.