Cet article fait partie du dossier : Le Cerema auprès des bâtiments de l’État dans le cadre du Challenge d’économies d’énergie de l’État
Voir les 6 actualités liées à ce dossierObjectifs du diagnostic
Le but du diagnostic participatif est d’identifier les pratiques et usages des occupants, de déceler des dysfonctionnements et des points forts, évaluer le confort et développer le lien entre les occupants et les équipes techniques.
Il se pratique principalement avec les équipes projet ou équipes relais. L'ensemble des occupant du bâtiment peut également participer à cet atelier, car ils sont au cœur de la démarche du challenge, pour améliorer les pratiques et le confort des usagers.
Les grandes étapes du diagnostic participatif
- Questionner : connaître les pratiques, s’informer sur le confort, sur les bonnes idées, sensibiliser et s’interroger et ceci à travers un questionnaire confort et usages, des ateliers de débat, de mur de post-it...
- Observer : repérer des dysfonctionnements techniques, relever les premiers leviers d’action, identifier les acteurs clés, et faire connaître le bâtiment et son fonctionnement aux usagers. Le diagnostic en marchant est la ressource idéale pour parcourir le bâtiment, en groupe ou individuellement.
- Mesurer : se faire une idée par soi-même des consommations, quantifier les observations, suivre différents paramètres et localiser des pannes, grâce par exemple aux appareils de mesure.
- Rendre compte : synthétiser les informations du diagnostic en marchant ou enquêtes, diffuser les bonnes pratiques, se fixer des objectifs adaptés au contexte. Les listes d’actions simples vont servir à rendre compte des champs de possibles pour hiérarchiser et transmettre des informations aux diverses cibles.
ENS Lyon : un premier retour d'expérience de nos candidats
Un des bâtiments du campus de l’ENS Lyon, où sont formés les enseignants, a participé à cette expérience du diagnostic participatif.
Le diagnostic humain et technique a été posé avec un questionnaire sur le ressenti de confort et les comportements des occupants, sur 3 volets : le confort thermique été, hiver et sur l’éclairage. Il a été adapté d’une première ressource, mis à disposition sur Expertises Territoires. Il y a eu un travail avec l’exploitation du bâtiment sur une modification de l’exploitation du bâtiment et une modification de la programmation. Cette démarche a abouti également à une meilleure compréhension du fonctionnement du bâtiment
« Avec une schématisation du bâtiment, suite à la mise en place du diagnostic participatif, nous avons pu enfin comprendre le fonctionnement des boitiers de commandes ».
Des mesures manuelles ont été mises en place également, accompagnées du gardien, pour aboutir à un relevé plus précis du compteur et des sous-compteurs. La station de relevé des Degrés Jours Unifiés (DJU) n’était également pas adaptée, en référence à la localisation du bâtiment. Celle-ci a été modifiée pour ajuster les évolutions des consommations énergétiques liées au climat, et obtenir des résultats au plus juste de la consommation réelle.
L’intervention du Cerema a été centrée sur le diagnostic en marchant, en prenant entre autres des mesures en temps réel des appareils électriques, des mesures éclairages, de la ventilation. Une visite des équipements de chaufferie était également programmée sur ce temps pour apprendre et analyser le fonctionnement des équipements du bâtiment.
Cela a permis de lister des nouvelles pistes d’économies d’énergies, sur le fonctionnement des Centrales de Traitement de l’Air (CTA) en réduit, afin de bénéficier d’une plus grande période de fraicheur (free-cooling) en été, sans démarrer obligatoirement la climatisation au-delà d’une certaine température extérieure, et de profiter de la fraicheur extérieure afin la réinjecter dans le bâtiment par les CTA en plein milieu de la nuit, où la température est la plus fraîche, jusqu’à une certaine heure le matin.
L'Institut Polaire basé à Brest, un bâtiment aux parois froides et courants d'air
Le bâtiment dispose d’un confort d’été (de part une grande surface vitrée) et un phénomène de parois froides et de courants d’air en période hivernale. Le bâtiment est raccordé à un réseau de chaleur bois, pour bénéficier d’un pilotage de la consommation d’énergie plus simple et facile grâce à un recueil des données.
Avant la mise en place du challenge au cœur du bâtiment, le personnel technique n'était pas mis à contribution et impliqué sur la thématique de la sobriété énergétique. Une demi-journée d'information et de diagnostic à été planifiée en présence du Cerema. Ce temps d’échangesa permis au personnel (environ 10 personnes, pour apporter des connaissances anciennes du bâtiment ou simplement intéressée par la démarche) de s’approprier les enjeux et propositions d’actions qu’ils pourraient suivre suite au diagnostic en marchant du bâtiment. Après un temps d’échange et un tour du document mis à disposition par le Cerema, des temps de réflexion sur les thématiques évoquées : confort d'été, d'hiver, ventilation, exposition des bureaux... ont permis de lister les points de vigilance à avoir dans le bâtiment, et notamment sur le réglage des radiateurs, actuellement au-dessus des recommandations. Il a été noté également des efforts à faire pour sensibiliser les usagers dans leur utilisation et la mise en place de régulation et de programmation des installations thermiques.
La seconde phase ayant émergé suite au diagnostic a été de pouvoir dégager du temps aux agents pour mettre en place les actions correctives et faire passer l'information aux occupants pour les entraîner dans la démarche. C'est là tout l'enjeu de CUBE, avec l'investissement de tout le monde.
« C’est un outil très adapté pour faire passer des messages, sensibiliser les occupants, aux usages du bâtiment »
A l’issu du diagnostic : préconisations originales et plan d’actions, exemples d’accompagnement
Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères - Paris 15e, Convention
Lors d’un diagnostic en marchant au ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères à Convention (Paris 15e), l’équipe du Cerema, accompagnée des référentes CUBE du bâtiment, ont remarqué de fortes disparités entre les pièces proches des parois vitrées et limitrophes aux couloirs. Des cloisonnements ont été réalisés et certains espaces ont perdu de leur éclairage naturel et de leur confort thermique, le cloisonnement n’étant pas compatible avec la distribution de certains bureaux par le réseau du chauffage (installation de chauffages d’appoint).
Voici quelques préconisations qui ont émergé lors de ce diagnostic :
- Adapter les horaires de travail en période estivale/froide
- Orienter les espaces de travail en fonction de la luminosité des ventilos convecteurs pour un confort optimal, s’éloigner des parois froides avec une réorganisation de la salle en conséquence
- Etudier la possibilité de couper plusieurs ascenseurs sur les 29 existants du bâtiment, en mixant avec un challenge sur les escaliers,
- Installer des détecteurs de présence dans les circulations, pour éviter l’éclairage constant.
Préfecture d'Île-de-France
Lors du diagnostic en marchant avec les référentes du site, plusieurs lieux ont été visités : chaufferie avec explication du fonctionnement du chauffage et de la climatisation, salle serveur, bureaux, partie verrière, réfectoire.
Lors de la visite, la personne en charge a indiqué que la température de consigne était remontée à 20/21°C.
La température ressentie était globalement bonne, voire trop chaude dans certains bureaux. Le Cerema a pu mesurer des bureaux chauffés à 23°C alors que les ventilo convecteurs étaient coupés depuis plus de 2 semaines. L’air n’était plus soufflé, mais la chaleur continuait de circuler dans le réseau, comme a pu le constater l’équipe du Cerema avec la caméra thermique.
La visite a permis de mettre en évidence plusieurs points pouvant être mis en œuvre afin de faire des économies d’énergies :
- Vérifier les réglages des ventilo convecteurs pour stopper la circulation au réfectoire à 14h,
- Vérifier le fonctionnement de l'éclairage dans les ascenseurs : possibilité d'ajouter un détecteur de présence pour éclairer uniquement lorsqu'ils sont utilisés
- S'interroger sur le nombre d'ascenseurs en fonctionnement, pourquoi ne pas en désactiver quelques-uns, en même temps que la mise en place d'un défi escaliers ?
- Organiser un défi "0 veille" : demander à tous les agents d'éteindre l'ensemble des appareils un soir, et observer l'effet sur les consommations, de façon à pouvoir sensibiliser par la suite.
Direction départementale des Finances de la Vienne
A cette occasion, les questionnaires issus des ressources présentes sur Expertises Territoires « Confort et Usages » et « Sensibilisation et Ecogestes » ont été remaniés afin de créer une grille d’interview exploitable et adaptée aux occupants des bâtiments. Le questionnaire d’interview reprend les points principaux, à savoir : le confort thermique, l’éclairage, la bureautique et la qualité de l’air intérieur.
Le format interview était souhaité afin de laisser la parole aux usagers, permettant de prendre en note les remarques sur les dysfonctionnements ou les bons fonctionnements. Trois groupes d’interventions ont été déployés afin de cibler un maximum de bureaux avec des problématiques diverses (exposition, isolation, installation techniques). Sur une heure environ, des informations sur la sensibilisation aux énergies, les habitudes comportementales, le ressenti de confort/inconfort ont été recueillies auprès d’une quarantaine d’agents.
Une variante au diagnostic en marchant qui a permis de relever les dysfonctionnements tout en interrogeant les occupants sur place. Dans une démarche de restitution, un temps dédié a été aménagé l’après-midi pour partager les observations recueillies lors des entretiens.
Plusieurs problématiques techniques spécifiques ont été repérées :
Problèmes d'isolation au plafond
Menuiseries cassées, empâchant une aération dans un espace
Pas d'entrée / sortie d'air dans les bureaux
En fin de journée, les argents participants à la journée de sensibilisation ont pris le temps d'analyser à travers un brainstorming, ce qui pourrait être :
Supprimé, car non nécessaire au bon fonctionnement du travail,
Observé déjà sur le lieu de travail mais nécessitant des modifications,
Mis en place sur le site pour inciter à adopter de bons comportements.
Dans le dossier Le Cerema auprès des bâtiments de l’État dans le cadre du Challenge d’économies d’énergie de l’État