Un des premiers axes de travail consiste à étudier la faisabilité technico-économique des filières de gestion à terre des matériaux extraits avec une priorité au réemploi et à la valorisation.
Afin de répondre aux enjeux de société tels que la préservation des ressources non renouvelables et la sobriété en matières et matériaux de construction et d'aménagement, le Département va mener une démarche d'économie circulaire destinée à valoriser au mieux les 50 000 m3 de matériaux dont environ 44 000 m3 de sédiments et 6 000 m3 de roches qui seront extraits.
Anticiper la performance des matériaux extraits, une étape nécessaire à la mise en place de leur valorisation
Afin d'identifier les potentialités d'usage, le Cerema a étudié un stock de matériaux issus de travaux de dragage et déroctage réalisés dans le port en 2018. Ce pré-gisement d’environ 2 500 m³ a été échantillonné pour des analyses physico-chimiques et des essais physiques et géotechniques. Ces premiers résultats, couplés avec des informations antérieures sur la qualité des sédiments, ont permis d’anticiper les caractéristiques des matériaux qui seront extraits lors des futurs travaux et de vérifier leur conformité aux normes et guides méthodologiques constituant les règles de l’art.
Les résultats des caractérisations ont montré la non-dangerosité des sédiments, caractéristique indispensable pour pouvoir prétendre à une utilisation en construction et aménagement. Par ailleurs, les performances des sédiments ont montré une utilisation possible en remblai et couche de forme en technique routière et en aménagement. Également, ces sédiments extraits pourront être acceptés dans des installations de recyclage pour élaborer un matériau alternatif, valorisable en remblayage de carrière ou utilisé en réaménagement d'installation de stockage.
Avec l’avancement du projet, certaines opportunités complémentaires pourront être étudiées comme le réemploi des matériaux extraits dans le cadre de travaux maritimes avec l’agrandissement de quais et de voies d’accès, l’élargissement de plateformes d’activité économique, etc.
Identifier les utilisateurs potentiels des matériaux extraits
Une fois les caractéristiques des futurs matériaux connues, il s'agit de mobiliser les utilisateurs potentiels. Pour cela, le Cerema a localisé les acteurs pouvant utiliser ces matériaux dans un secteur de 30 km autour de Port-Vendres, donneurs d’ordre publics et privés de la construction et de l’aménagement, entreprises du recyclage, carriers, gestionnaires d’installation de stockage de déchets, avec les objectifs :
- de présenter la qualité et les performances des futurs matériaux,
- de connaître leurs projets de travaux et d’aménagement pouvant utiliser les sédiments.
La démarche de recherche de filières est itérative, elle sera poursuivie en fonction de l’avancement du projet et des nouvelles études réalisées et de la poursuite des échanges menés en 2021 avec les acteurs ayant démontrés leur intérêt à utiliser ces sédiments, qui ne devrait pas fléchir avec l’inflation qui sévit sur les matériaux depuis le début de la guerre en Ukraine.
Cette première étude a permis d’élaborer une série de fiches techniques identifiant (1) les filières potentielles de gestion à terre des matériaux générés lors des futurs travaux de dragage et déroctage et (2) les donneurs d’ordre publics et privés et les entreprises intéressés par l’utilisation de ces matériaux. Également, elle a permis d’anticiper l’organisation du projet en proposant des techniques de pré-traitement pouvant faciliter le réemploi et la valorisation. Ces fiches seront intégrées au dossier de consultation des entreprises de travaux.
L’économie circulaire des sédiments, c’est possible !
Fort de l’expertise du Cerema, le Département des Pyrénées-Orientales a décidé d’utiliser le stock de sédiments présent sur le site, en remblai technique connexe à l’infrastructure routière, pour l’aménagement et la mise en sécurité de la RD 914 entre les communes de Port-vendres et Paulilles.
Une séparation granulométrique du stock de sédiment a été effectuée en mars 2022 et les travaux sont en cours. Les trois fractions élaborées et testées ont montré leur capacité à être utilisées :
- en usage recouvert par 30 cm de terre de remblai et terre végétale pour les fractions inférieures à 40 mm,
- en usage non recouvert, non revêtu pour les autres fractions.