Avec cet Essentiel "Bâtiments publics : prévenir les coups de chaleur", le Cerema apporte des éléments, conseils, pistes et méthodes pour sensibiliser et agir afin d'améliorer le confort des occupants. A l'occasion de la publication de ce guide synthétique, Karine Jan, auteure du document et responsable du service Bâtiments durables au Cerema Méditerranée, revient sur l'intérêt de ces démarches.
Pourquoi le Cerema a-t-il réalisé cet Essentiel à destination des élus ?
Le confort d’été dans les bâtiments est l’objet de plus en plus d’attention, de la part du public comme des acteurs tels que les professionnels du bâtiment et les collectivités chargée de gérer des établissements publics qui concernent tout un chacun. Les épisodes de forte chaleur vont devenir plus fréquents et plus intenses, et dans des régions comme le sud de la France on voit que les collectivités se saisissent de la question du confort d’été dans les bâtiments, notamment dans les bâtiments scolaires.
Lors d’une conférence technique territoriale que nous avons organisée en juin, des collectivités ont présentés les actions qu’elles privilégient pour éviter de recourir à la climatisation tout en améliorant la situation. Certaines collectivités ont conçu un plan d’amélioration des bâtiments, que le Cerema peut aider à concevoir.
Nous héritons d’un retard de prise en considération du besoin de confort d’été dans les bâtiments, dans les pratiques comme dans la réglementation ; et avec l’exposition à la surchauffe qui augmente, l’intérêt de se saisir de cette problématique ne fait que croître.
Avec cet Essentiel qui est destiné aux élus et à leurs équipes, l’objectif est de proposer une vision globale de la problématique et de faciliter la recherche des solutions qui permettent de rendre les bâtiments plus agréables même lors de fortes chaleur, ainsi que d'inciter à construire une stratégie à l’échelle d’un parc.
La démarche présentée a-t-elle pour objectif d’éviter le recours à la climatisation ?
L’option souvent envisagée, en tout cas réclamée, est de recourir à la climatisation, qui n’est pas une réponse adaptée car ces dispositifs rejettent de la chaleur à l’extérieur, induisent un coût global élevé, ne sont pas résilients,et émettent des gaz à effet de serre.
L’enjeu est ainsi de faire connaître les marges d’amélioration des bâtiments et du confort intérieur, pour privilégier les solutions passives avant toute chose.
L’enjeu est aussi de valoriser les actions qui permettent de rafraîchir les bâtiments sans ajouter de chaleur en ville. Il peut s’agir de poser des pare-soleil, de penser à l’aération nocturne, d'installer des brasseurs d’air, de poser des peintures réfléchissantes sur les toitures… Il y a des choses à faire, qui ne sont pas forcément complexes, pour améliorer le confort d’été dans les bâtiments, et qui font beaucoup progresser.
Le Cerema travaille sur ces questions, notamment auprès des collectivités : quels projets peut-on évoquer ?
Le Cerema Méditerranée est de plus en plus sollicité sur ces questions, c’est pour cela que nous avons mené une étude ciblée sur les limites du confort d’été dans les collèges, qui sera bientôt publiée.
La conférence technique territoriale en juin, a révélé, dans l’arc méditerranéen, de nombreuses démarches de collectivités sur l’adaptation des bâtiments aux épisodes de surchauffe.
Par ailleurs, nous travaillons sur une méthodologie permettant d’identifier les bâtiments les plus exposés et les priorités à l’échelle d’un parc, et dans un autre domaine, sur un outil d’évaluation du risque d’inconfort d’été dans les logements collectifs (RITE).
Nous sommes aussi en train d’étudier le lien entre la réglementation RE2020 et le confort d’été dans les bâtiments. Des travaux de recherche sont menés, notamment pour répondre à la problématique du retrait et gonflement des sols argileux, avec le déploiement d’une solution d’humidification du sol, ainsi que sur la question de la ventilation des bâtiments.