18 avril 2024
Cheminement piéton en zone périurbaine
Cerema
Le Cerema a réalisé un travail sur les aménagements en faveur de la marche dans les espaces périurbains. Une étude développe les enjeux, contraintes et opportunités, avec un focus sur des territoires périurbains de la Métropole de Lyon. Trois recueils d’exemples compilent des aménagements piétons réalisés : sur le jalonnement, les continuités, les services. Ils font suite à des ateliers de la communauté "Mobilités piétonnes" du programme ID-Marche.

Les territoires périurbains, qui se situent dans l’aire d’attraction d’une ville mais en sont séparés en termes d’urbanisation, constituent un enjeu fort pour agir en faveur des modes actifs en général, et la marche en particulier, en raison de leurs caractéristiques : densité plus faible qu’en zone urbaine, parsemés d’importantes coupures urbaines, moins d’infrastructures adaptées… 

Le Cerema a présenté une étude en plusieurs parties parties

  • Une étude sur la notion de périurbain et les enjeux sur la marche, avec des chiffres clés issus des enquêtes-ménages déplacements. Un focus sur des territoires de la métropole de Lyon complète ce travail avec des parcours in situ.
  • Des livrets de recueils d’exemples d’aménagements, lesquels compilent de nombreuses photos d’aménagements réalisés sur des communes périurbaines de grandes agglomérations françaises, notamment Bordeaux, Strasbourg, Lyon, Grenoble, Brest. Ils sont organisés autour de trois thèmes  : jalonnement, continuités piétonnes, services aux piétons.

 

La marche dans les espaces périurbains

Parc et terrain de jeux dans une ville en périurbain - Cerema

Les espaces périurbains ne sont pas uniformes : différents types de tissus périurbains existent tels que les zones pavillonnaires, les zones d’activité, les petits centres-bourgs, les zones agricoles…  La notion de périurbain est aussi différente selon que l’approche est géographique, morphologique ou historique.

Selon une analyse des EMC², la part modale de la marche dans les communes périphériques (20%) est plus faible que la moyenne du territoire français, en particulier dans les ville-centre (où la marche comme uniquement mode de déplacement représente 37% des déplacements). Cela s’explique en partie par des déplacements plus longs en périurbains, mais aussi par une moindre utilisation de la marche pour les trajets courts (43% des déplacements de moins de 2km dans les communes appartenant à la couronne d’un grand pôle se font à pied, contre 55% dans les communes des grands pôles).

Pour développer la marche dans les espaces périurbains où l’usage de la voiture individuelle domine, plusieurs difficultés ont été mises en évidence :
 

Développer la marche : 
quelles difficultés ?
  • L’évolution des pratiques de mobilité est lente et souvent imperceptible au départ.
  • La moindre densité favorise l’usage de la voiture individuelle pour accéder à différents services, au travail, aux loisirs…
  • Des transports en commun moins présents, moins fréquents et moins rapides qu’en ville.
  • Les espaces périurbains sont moins adaptés à la marche pour les déplacements du quotidien.
     

Des leviers d’action consistent à agir sur les déplacements de moins de 2 km, vers les arrêts de transports en commun et les équipements, en particulier en résorbant les coupures urbaines et en sécurisant les cheminements. La qualité des espaces naturels, tels que ceux qui sont déjà adaptés à la marche de loisir, est également à utiliser comme levier dans les secteurs périurbains. 

L’étude du Cerema présente quatre pistes de réflexion :


 

 

4 pistes de réflexion :
  • Mieux articuler marche et transports en commun ou services de transport, pour sécuriser les cheminements vers ces modes de déplacements, ce qui renforcera aussi l’attractivité des transports en commun.
  • S’appuyer sur la marche en tant que loisir pour inciter à la marche utilitaire, en faisant passer les chemins de randonnée par les espaces urbanisés.
  • Améliorer les aménagements piétons dans les zones pavillonnaires, développer les zones de rencontre, ou même restructurer les quartiers existants.
  • Développer des petites polarités secondaires avec des commerces et services regroupés et accessibles à pied.

Observation de la marche en périphérie lyonnaise
 

La croissance démographique forte de la métropole de Lyon depuis les années 60 touche désormais davantage les communes périurbaines, où des polarités se développent. Les transports collectifs sont moins présents qu’en ville, et d’accès inégal selon les communes. Des enquêtes menées ces dernières années montrent la marche est davantage utilisée dans les centres périurbains que dans les espaces éloignés.

Dans le cadre de ce travail sur la marche en périurbain, des explorations ont été menées dans  7 communes se situant aux extrémités de la métropole, c’est-à-dire des territoires considérés comme périphériques mais accessibles en transports en commun. Des parcours piétons passant par différents tissus et différents équipements ont ensuite été définis pour chacune des 7 communes, si possible en passant par une zone pavillonnaire, une école, et dans une zone naturelle, une zone d’activités ou une zone commerciale. 

L’objectif de cette démarche est de se placer du point de vue d’un piéton périurbain et d‘identifier les zones agréables ou de danger, la visibilité, le calme, les obstacles… 
2 grandes tendances se dégagent :

  • Le manque de cohérence et de continuité dans les aménagements piétons, qui est un point commun à tous les espaces périurbains. Le parcours des piétons n’est pas envisagé dans sa globalité lors de la conception des aménagements.
  • Certaines parties des communes périurbaines ne sont pas conçues pour y arriver à pied, principalement les zones commerciales, d’activité ou industrielles

 

Jalonnements, continuités, services : des aménagements pour donner envie de marcher en secteur périurbain

Trois recueils complémentaires mettent en avant des exemples d’aménagements piétons périurbains, lesquels sont rarement valorisés. Ces livrets ont été rédigés dans le cadre d’un travail collectif, en lien avec la communauté "Mobilités piétonnes" du programme ID-Marche

 

Communauté Mobilités Piétonnes 

 

Des ateliers "marche et périurbain"(compilant replays, présentations et outil collaboratif) avaient notamment permis d'échanger sur les enjeux, besoins et des exemples. Sans être des guides de recommandations, ni des analyses de cas, ces panoramas de solutions concrètes contribuent à alimenter les réflexions entre experts, décideurs et associations.   

 

Jalonnement pour les piétons en périurbain

Le jalonnement d’itinéraires piétons rend les itinéraires plus lisibles et incite à marcher en s’orientant plus facilement dans la ville. Il prend différentes formes  : des cartes et des plans affichés sur du mobilier urbain, des panneaux directionnels, ou du marquage au sol.

Du jalonnement peut être utile pour faciliter l’orientation vers des équipements du quotidien, écoles, bibliothèque, arrêts de bus. Il peut aussi répondre à des besoins spécifiques au périurbain : diriger vers des espaces naturels, baliser des passages à travers lotissements, donner une visibilité aux raccourcis, orienter dans des zones commerciales…

A noter : la signalisation directionnelle à l’usage des piétons est facultative au sens du code de la route. L’instruction interministérielle sur la signalisation routière préconise d’afficher : 

  • une mention (lieu, équipement), 
  • un idéogramme "piéton", 
  • une indication de distance ou de temps de parcours, 
  • une flèche, un fond bleu foncé ou brun foncé (pour ne pas être confondu avec d'autres familles de panneaux).

De plus, l’implantation du mobilier de jalonnement doit se faire conformément aux règles d’accessibilité sans gêner la circulation des piétons sur le trottoir.

 

Jalonnements avec signalisation des itinéraires à Chaponost - Cerema


 

 Le recueil d'exemples sur CeremaDoc :

Continuités piétonnes en périurbain

Les continuités des cheminements piétons peuvent être observées à plusieurs échelles : le long d’une rue, avec des trottoirs assez larges et des passages piétons accessibles, mais aussi à l’échelle d’une ville, en assurant des passages sécurisés d’un quartier à l’autre.  Plusieurs manières de faire ont été repérées dans des secteurs périurbains : 

  • Prévoir des voies piétonnes structurantes bien identifiées et reliant plusieurs pôles et quartiers. 
  • Aménager des raccourcis dans les tissus résidentiels : cela peut être mené lors de la programmation d’un projet urbain sur un quartier. Dans les quartiers existants, cela nécessite un travail sur le foncier ou bien des projets lourds comme des passerelles piétons/cyclistes. 
  • Entretenir les passages existants (chemins ruraux, anciennes sentes, passages entre deux lotissements ...) car la végétation peut rapidement envahir ces espaces, qui de ce fait seront délaissés ou non empruntés. Il s’agit de trouver des règles de gestion qui concilient le passage de piétons sans empiéter sur la tranquillité du quartier ou de la résidence.

Points de vigilance : une attention doit être portée sur l’accessibilité PMR  et à la lisibilité de ces continuités.
 

 

Le recueil d'exemples sur CeremaDoc :

Services aux piétons en périurbain

Des espaces publics qui rendent "service aux piétons" sont des espaces qualitatifs et agréables et bien équipés afin de donner envie de marcher. Pour y parvenir, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre : 

  • Faciliter les parcours pour rejoindre un pôle générateur de déplacement : arrêt de bus, bibliothèque, établissement scolaire ou sportif. Des assises et du mobilier urbain sont essentiels pour améliorer les espaces d’attente, en particulier aux points d’arrêts des transports en commun structurants, ou pour créer des lieux de pause et de repos. L’installation d’un banc tous les 100 m est recommandée pour les itinéraires favorables au déplacement à pied de personnes âgées. 
  • Équiper les espaces de mobiliers urbains pour rendre service aux piétons avec différents profils (âges, motifs de déplacement, temporalités). Par exemple, de l’éclairage, des toilettes, des points d’eaux sont aussi des éléments essentiels pour les piétons.
  • Agrémenter les itinéraires pour améliorer le confort : végétation, ombrage et abris, espaces de séjour et de loisirs, espaces de jeux et design actif, stations wifi, bibliothèques de rue ... 

 


Ce livret recueille des exemples de services aux piétons mis en place dans des secteurs périurbains : des promenades aménagées, des sentiers de randonnées en secteur urbanisé, des espaces publics redynamisés en lieux de loisirs, des abords d’établissements scolaires, ou simplement des bancs, tables, points d’eaux, toilettes ...

 

Le recueil d'exemples sur CeremaDoc :

Ces livrets ont été rédigés dans le cadre d’un travail collectif, en lien avec la communauté "Mobilités piétonnes" du programme ID-Marche. En particulier, deux ateliers sur "marche et périurbain"(compilant replays, présentations et espace collaboratif) avaient permis d'échanger sur les enjeux, besoins et exemples.

Le choix a été fait de se concentrer sur les territoires périurbains, où la part modale de la marche est plus faible que dans les territoires ruraux et urbains. Ces recueils mettent en lumière des exemples d’aménagements piétons périurbains, lesquels sont rarement valorisés. Sans être des guides de recommandations, ces panoramas de solutions concrètes vise à alimenter les réflexions entre experts, décideurs et associations. 

 

Dans le dossier Dossier : Marche en ville

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