Cet article fait partie du dossier : Une équipe du Cerema en expertise à Saint-Martin après l’ouragan IRMA pour cartographier les submersions marines
Voir l'actualité liée à ce dossierUn premier constat de la situation sur place
A la demande du ministère de la transition énergétique et solidaire (MTES), quatre spécialistes du Cerema, dans les domaines de la géologie, de la géotechnique, des infrastructures et ouvrages d’art, se sont rendus dès le 8 septembre à Saint-Martin dans des conditions difficiles. Les objectifs de cette mission étaient :
- Conduire un premier diagnostic sur l’état des infrastructures, des ouvrages d’art et du bâti sur la zone littorale.
- Proposer les premiers éléments d’aide à la décision et d’aide à la priorisation des actions.
- Identifier les expertises qu’il serait nécessaire de mener pour éclairer les décideurs.
Après quatre jours de préparation de la mission, l’équipe a pu se rendre sur l’île de Saint-Martin. La mission a été opérationnelle en quelques heures grâce à l’appui de la préfète, de l’antenne DEAL de Guadeloupe, de la sécurité civile, des militaires (Armée et Gendarmerie) et des sapeurs-pompiers.
Sur place, le Cerema a réalisé des expertises portant sur plusieurs volets : les routes, les ouvrages d’art, les ouvrages maritimes et l’impact des submersions sur le bâti du littoral.
Des observations de terrain pour évaluer l’impact de l’ouragan sur le littoral
Sur le plan des infrastructures, le Cerema a vérifié l’état du réseau structurant et de quelques points sensibles risquant de voir une augmentation importante du trafic lourd, lors des opérations futures de déblaiement et de reconstruction.
Les routes qui ont été auscultée visuellement sont la nationale 7, le réseau secondaire principal, des routes côtières, les accès aux décharges et futures zones de stockage des déblaiements, les abords de futurs camps de relogement provisoire des personnes déplacées, ainsi que le terrain du futur prolongement de la piste de l’aéroport et la piste pour l’usage par des avions militaires.
Le constat principal a été que l’absence de pluies durant l’ouragan a préservé le réseau d’infrastructures et d’ouvrages d’art, et très peu de mouvements de terrain ont été constatés. Cependant, divers points de vigilance ont été soulevés dans le rapport d’étude rendu à la suite de la mission, et des recommandations ont été faites pour assurer le bon fonctionnement des infrastructures.
L’impact des submersions marines sur les ouvrages d’art a également été observé sur le littoral. Une forte érosion et des affouillements importants sur le bâti ont également été observés en front de mer, mais les ouvrages portuaires tels que les digues et ouvrages de soutènement ainsi que les ouvrages en béton armé ont généralement bien résisté.
Les désordres structurels observés par le Cerema sur différents ponts et ouvrages hydrauliques n’étaient pas liées au passage de l’ouragan.
Par ailleurs, une cartographie des terres basses sur la façade Nord de l’île a été réalisée, mentionnant les premières évaluations des surcôtes cycloniques, c’est-à-dire la surélévation statique du niveau de la mer provoquée par le passage du cyclone.
Une autre équipe du Cerema a réalisé deux missions portant sur les submersions marines, l’érosion et les ouvrages maritimes, d’abord à Saint-Martin puis à Saint-Barthélémy.