15 novembre 2024
Voie cyclable à Longeville Lez Metz
Cerema
La commune de Longeville-lès-Metz souhaitait rééquilibrer les usages de l’espace public : apaisement de la circulation viaire, et développement des pratiques cyclables et piétonnes adaptées aux besoins de sa population. Elle a fait appel au Cerema pour l’accompagner dans une démarche collaborative qui a débouché sur la réalisation d’une feuille de route partagée.

La commune de Longeville-lès-Metz (4000 habitants) fait partie de l’Eurométropole de Metz qui est Autorité Organisatrice de Mobilités, mais a souhaité agir en faveur des mobilités actives en s’appuyant sur les leviers dont elle dispose, notamment la modification du plan de circulation.

 

Une démarche collaborative pour des solutions partagées

Crédit : mairie de Longeville-lez-Metz

La configuration et l’organisation territoriale de la commune, limitrophe et périurbaine de Metz, engendre du trafic de transit provoquant des nuisances, ainsi qu’une place pré-dominante de la voiture dans l’espace public. Longeville-lès-Metz a la volonté d’agir sur ses voiries communales et son plan de circulation pour répondre à trois objectifs :

  • Un partage plus équilibré de l’espace public entre les différents modes de déplacement,
  • La sécurité des déplacements des jeunes, notamment les écoliers, par les modes actifs,
  • La gestion du trafic de transit 

Le Cerema a été sollicité pour identifier les besoins des habitants et acteurs de la mobilité et les axes de travail prioritaires dans les compétences de la commune, via une démarche participative. Une étude menée en 2022 avait déjà mis en évidence la très forte place de la voiture dans les déplacements quotidiens, ainsi que le besoin de transports en commun et de développement des modes actifs. 

L’objectif du Cerema lors de la phase de diagnostic des mobilités était de recueillir une variété de points de vue, puis de mettre en place une dynamique autour des enjeux de mobilité par le recours à des méthodes participatives qui facilitent les échanges. Un groupe de travail a été créé, réunissant des élus et techniciens de la commune et des communes voisines, des représentants de l’Eurométropole, des TAMM (délégataire et gestionnaire du réseau de transports urbains du territoire , de l’agence d’urbanisme (AGURAM), des riverains, des commerçants, des membres d’associations de cyclistes, des acteurs du monde scolaire et du milieu socioculturel.

Trois ateliers participatifs ont été organisés, permettant de sensibiliser les participants et l’équipe de la commune aux enjeux et de co-construire des solutions de mobilité.

 

Des ateliers pour s’acculturer et identifier les solutions en faveur des modes actifs

Les trois ateliers participatifs ont permis d’identifier les besoins et les attentes des usagers et habitants en matière de mobilités actives, tout en les sensibilisant aux différents enjeux de l’espace public. Ce travail a permis de dégager des axes de travail prioritaires, au regard de la compétence de la commune :

 

Atelier introductif : agir par le plan de circulation

Phase 1 : Ce premier atelier portait sur le partage de l’espace public, l’apaisement de la circulation sur la voirie et le développement de la pratique de la marche et du vélo. Après un temps d’acculturation sur les leviers du plan de circulation et les points d’attention pour construire une voirie cyclable sécurisée et cohérente et apaiser la circulation, une mise en situation fictive d’évolution du plan de circulation a été proposée : les participants ont incarné par groupe un personnage (élu, habitant, association…) et ont réfléchi aux conditions dans lesquelles la cohabitation des modes actifs et de l’automobile sont possibles, en fonction :

  • Du volume de trafic motorisé (au-delà de 4000 véhicules par jour, il faut séparer les voies pour les modes actifs de celles des véhicules motorisés, selon les recommandations du Cerema)
  • De la vitesse réelle des véhicules motorisés
  • Du volume de trafic cycliste envisagé.
  • D’autres paramètres tels que la largeur de la chaussée, la nature des séparateurs, la présence de dispositifs de réduction des vitesses, le dénivelé, la congestion à l’heure de pointe, le trafic des poids lourds ou encore l’importance du flux piéton.

Cet atelier initialement élaboré par l’Académie des Mobilités Actives (ADMA), le Cerema et le Club des Villes et Territoires Cyclables et Marchables (CVTCM) a également permis de sensibiliser à la complexité de l’espace public et aux politiques en faveur des modes actifs qui nécessitent une approche transversale, de construire une culture commune sur la mobilité et les enjeux liés aux modes actifs, et de mettre en place un dialogue constructif que les participants ont souhaité poursuivre. 

 

Atelier participatif : identifier les enjeux et pistes d’action

Phase 2 : Cet atelier visait à déterminer quels sont les enjeux de mobilités actives et de partage de l’espace public sur la commune et à faire des propositions d’actions pour apaiser et rééquilibrer l’espace public. 

La séance a été organisée en deux temps :

  • Identification des secteurs qui mériteraient d’être apaisés et ré-équilibrés au profit des modes actifs sur l’ensemble du ban communal de Longeville-lès-Metz du point de vue de la circulation, du stationnement, du piéton et du cycliste. Les participants ont pu réaliser leur diagnostic partagé et identifier les secteurs où il y a une opportunité à agir pour créer les conditions pour des espaces plus sécuritaires et conviviaux.
  • Proposition d’interventions sur le plan de circulation et l’espace public au travers d’outils variés (zones de circulation apaisée, modération des vitesses, changement de la circulation, gestion du stationnement, aménagements cyclables et pour les piétons…), tout en questionnant sur l’acceptabilité, la faisabilité et les délais de réalisations – sur les deux grands quartiers que sont le quartier historique et le quartier St-Symphorien.


Atelier de restitution : échanger sur les solutions possibles

Phase 3 : Ce rendez-vous visait à restituer les pistes d’action envisagées avec l’ensemble des personnes présentes aux deux ateliers précédents et à échanger sur les principaux enjeux et propositions sur la commune de Longeville-lès-Metz.

Les points forts et les points faibles en termes de mobilité vélo et piétons ainsi que de stationnement sur les deux quartiers prioritaires ont été présentés, afin de partager et d’échanger sur le diagnostic dressé lors des deux ateliers précédents. La synthèse des échanges a abouti à l’élaboration d’une feuille de route des enjeux communaux en matière de circulation et de rééquilibrage de l’espace public. Elle présente aussi les actions envisageables, qui sont priorisées, et présente les ressources utiles pour décider (comment organiser le passage à 30km/h, quels sont les leviers d’action par la gestion du stationnement…) ainsi que des recommandations opérationnelles.

Cette feuille de route pourra aussi alimenter les échanges internes à la municipalité et avec l’Eurométropole de Metz, AOM et gestionnaire de voirie.

 

Plusieurs techniques pédagogiques ont été utilisées lors des trois ateliers, et ont permis de :

 

  • s’exprimer sur ses propres besoins tout en adoptant plusieurs regards et usages pour confronter les points de vue et mieux cerner la complexité de l’espace public, les contraintes et acteurs. 
  • sensibiliser aux outils techniques existants pour favoriser un plan de circulation plus favorable aux modes actifs, 
  • aider à identifier des solutions communes, qui dépassent la problématique de trafic et de flux automobile pour offrir une vision plus globale. Cela s’est matérialisé par une feuille de route priorisant les enjeux du territoire
  • créer une dynamique et une première étape de concertation pour porter un projet politique ambitieux à l’échelle d’une rue, d’un quartier ou de la commune pour une prise en compte de l’expérience usagers en amont du projet.