Le projet d’aménagement de la section "la Fourche Col des Vaux" sur la RN79 entre dans le cadre du programme d’accélération de la mise à 2x2 voies de la Route Centre-Europe Atlantique (RCEA). Située entre Paray-le-Monial et Mâcon, il a pour objectif d’assurer la continuité en 2x2 voies entre la déviation de Vendenesse-lès-Charolles et le créneau du Col des Vaux. Ce projet traverse trois communes : Vendenesse-lès-Charolles, Beaubery et Vérosvres.
De forts enjeux pour ce projet
Dans le cadre de cet aménagement, la DREAL BFC, Maître d’Ouvrage de l’opération, a sollicité l’expertise du Cerema pour réaliser une étude géométrique sommaire du projet et proposer des solutions adaptées.
Les principaux enjeux pour ce projet étaient les suivants :
- Assurer la sécurité et la lisibilité de l’aménagement y compris pour les nouveaux raccordements sur la voirie locale, par l’application des règles des référentiels techniques d’aménagement routier en vigueur ;
- Assurer l’accès à la RCEA pour les convois exceptionnels provenant de l’entreprise Arbonis (industrie de fabrication de poutres en lamellé-collé) implantée à proximité d’un nouvel échangeur localisé à Vérosvres ;
- Respecter autant que possible les limites du foncier. En effet, du fait d’une déclaration d’utilité publique relativement ancienne (mai 1997), le maître d’ouvrage a été contraint de procéder aux acquisitions foncières sur la base d’un projet géométrique réalisé dans les années 2000.
Dans une première phase, à partir d’un diagnostic de la géométrie du projet initial, le Cerema a identifié, parmi les points requérant une expertise géométrique, le cas spécifique du nouvel échangeur de Vérosvres. Celui-ci remplacera deux points d’échanges existants : l’échangeur de Chevannes situé près de l’entreprise Arbonis et un carrefour avec des routes départementales (RD121 et RD321) positionné près du château du Terreau. Il aura également la particularité d’assurer la liaison entre RCEA et l’entreprise Arbonis. Or cette fonctionnalité implique de fortes contraintes.
Actuellement, des convois exceptionnels d’une longueur maximale de 49m quittent l’entreprise Arbonis. Ils entrent sur la RCEA par un portail d’accès direct à la route, sans emprunter l’actuel échangeur de Chevannes. Moyennant des manœuvres spécifiques, les convois utilisent exclusivement ce portail pour aller en direction de Paray-le-Monial ou de Mâcon. La sécurité de ces manœuvres est assurée par l’intervention sur place de l’exploitant routier et nécessite la coupure temporaire de la circulation dans les deux sens.
Or, le projet d’élargissement de la RCEA et les conditions d’aménagement, d’exploitation de sécurité liée à une route à chaussées séparées, ne permettront plus ce type d’accès. Le convoi sera donc dans l’obligation d’emprunter le nouvel échangeur de Vérosvres. Par conséquent, la conception de celui-ci devra tenir compte des emprises nécessaires pour la trajectoire de ces véhicules.
3 scénarios d'aménagement étudiés
Le Cerema a proposé trois solutions d’aménagement au stade de l’esquisse, visant à respecter au mieux les enjeux repérés. Les esquisses sont basées sur les emprises nécessaires pour la trajectoire des convois exceptionnels. Le mouvement en direction de Paray-le-Monial est la contrainte déterminante qui guide avant tout les trois scénarios – le mouvement en direction de Mâcon présente des contraintes plus faibles.
Une analyse multicritère a ensuite été établie apportant ainsi au maître d’ouvrage un éclairage sur les différentes solutions et les atouts et inconvénients de chacune.
Les 3 variantes de l’échangeur de Vérosvres sont illustrées ci-dessous avec les emprises nécessaires pour la trajectoire d’un convoi exceptionnel. Celle-ci est dessinée par une succession de tracteurs et de remorques représentant le convoi. Les données pour les mesures du convoi (angles de braquages, longueur maximale du convoi, largeur du convoi) ont été transmises par l’entreprise Arbonis et le transporteur.
Le projet et le convoi exceptionnel passent sous la RCEA dans les trois scénarios.
Dans le cas de la variante 1, pour partir en direction de Paray-le-Monial, le convoi sortirait de l’entreprise Arbonis, emprunterait les deux giratoires et rejoindrait la bretelle d’insertion sur RCEA.
Pour assurer le passage du convoi, une surface atteignant au maximum 16 m de largeur sur un peu plus d’une soixantaine de mètres serait nécessaire sur la branche du giratoire Nord en direction de la bretelle d’entrée sur RCEA. Le convoi passerait partiellement sur les îlots centraux et triangulaires de certaines branches des giratoires, nécessitant des adaptations encore à définir.
Dans le cas de la variante 3, pour aller en direction de Paray-le-Monial, le convoi sortirait de l’entreprise Arbonis, emprunterait les deux giratoires et sortirait sur la branche rejoignant la RD121 (une voirie locale existante) puis rejoindrait la bretelle d’insertion sur RCEA via une voie d’accès qui lui sera dédiée.
Les surlargeurs de voirie nécessaires seraient plus faibles que pour la variante 1. Le convoi passerait partiellement sur les îlots centraux et triangulaires de certaines branches des giratoires, nécessitant des adaptations encore à définir.
Cette dernière solution, plus compacte, consisterait à aménager un giratoire de 50m de rayon, requérant 2 ouvrages d’art.
Les besoins en surlargeur seraient quasiment nuls.
L’îlot central du giratoire devrait être en partie franchissable pour les girations du convoi sur une vingtaine de mètres. Il faudrait en revanche prévoir un traitement particulier pour assurer une bonne lisibilité par les usagers d’un giratoire aux dimensions atypiques au regard du milieu environnant.
ConClusion
Le résultat de l’expertise technique du Cerema, transmise par la DREAL au maître d’oeuvre, a servi à orienter la conception détaillée de l’option choisie lors des phases d’études ultérieures. La prestation du Cerema se poursuit en 2023 par l’accompagnement de la DREAL BFC dans le processus de contrôle extérieur du dossier de Projet.