12 juillet 2019
Infographie de la mobilité servicielle: smartphone relié aux différents modes de transport
V.D
Ces deuxièmes rencontres du Club pour la Mobilité courante, qui regroupe associations, chercheurs et entreprises, étaient consacrées à la diffusion du MaaS (Mobility as a Service) vers les espaces peu denses. Trois spécialistes du cerema ont présenté les enjeux autour du MaaS et la recherche du Cerema dans ce domaine.

logo du club pour la mobilité couranteLes nouveaux services de mobilité dans les territoires peu denses

Le Cerema a contribué à l'organisation de ce colloque consacré à la mobilité servicielle (Mobility as a Service, MaaS) dans les espaces peu denses et a accueilli près de 200 personnes le 1er juillet, à Compiègne (Oise).

Le concept de Mobility as a Service (MaaS), issu des grandes villes du nord de l'Europe, consiste à réunir sur une unique plateforme toutes les offres de transport public et privé disponibles au sein d’un territoire, ainsi que les possibilités de réservation et de paiement des titres de transport avec une tarification adaptée au profil d'usager. Le MaaS, qui donne une information en temps réel des différentes offres de transport, facilite les déplacements multimodaux et représente un levier important pour la mobilité dans les territoires peu denses.

Né en 2014, le Club pour la mobilité courante vise à rendre la mobilité aussi simple d'accès que l'eau courante. Le MaaS n'existait pas encore, mais le Syndicat Mixte des Transports Collectifs de l'Oise avait déjà développé un service intermodal innovant : le SISMO, avec information sur tous les réseaux de transport et billettique interopérable.

En 2019, le MaaS se diffuse de plus en plus, apportant non seulement un nouveau vocabulaire, mais aussi un service plus intégré, avec un potentiel plus intéressant.

 

Le MaaS, un atout pour la mobilité en dehors des zones urbaines

Intervention de Stéphane ChanutDans les territoires peu denses, le concept de MaaS permet de combiner différents outils de mobilité, et d'offrir une alternative à l'utilisation de la voiture solo. 

Ce colloque fut l'occasion de réunir les nombreux acteurs français du domaine pour l'aborder sous les angles de la gouvernance, de la complémentarité des modes, du numérique, de la recherche, le tout en s'inspirant des expérimentations innovantes en milieu urbain pour envisager leur diffusion en zone peu dense.

Le Cerema était activement représenté : Stéphane Chanut est d'abord intervenu dans la première table-ronde sur le rôle du MaaS dans la co-construction de la mobilité. Cette démarche se fonde sur une vision commune des usages, à partir d'un diagnostic de la mobilité sur le territoire

L'organisation de l'offre de mobilité doit coordonner l'intermodalité et proposer des offres complémentaires et non concurrentes. Le MaaS permet d'intégrer et de fusionner différents modes de déplacements, différentes applications ou titres de transport), pour simplifier l'accès à l'offre de mobilité.

Laurent Chevereau a présenté les conditions et les apports possibles du MaaS dans les zones peu denses, au cours d'un atelier mettant en avant diverses expériences liées au MaaS, intégrant différentes offres (transport à la demande, réservation de taxi, accès à l'offre de covoiturage, package tarifaire multimodal...). Le modèle du MaaS en milieu rural sera différent des zones urbaines, adapté aux profils des usagers (résidents, touristes, visiteurs occasionnels, travailleurs, étudiants...), à l'offre et aux besoins de mobilité. 

Enfin, Cyprien Richer a présenté les axes de recherche du Cerema sur le MaaS et les équipes-projet de recherche du Cerema s'intéressant à la "mobilité servicielle" dans les zones urbaines, périphériques et peu denses:

  • L'équipe STI (Systèmes de Transports Intelligents), qui travaille sur la sécurité et l'efficience des infrastructures pour la mobilité du futur et l'automatisation de la conduite.
  • L'équipe ESPRIM (Perturbations et Résilience des systèmes de mobilité), qui étudie les comportements de mobilité des usagers, les systèmes de mobilité des marchandises, les politiques publiques et l'accompagnement des transitions. 

Le concept de MaaS est repris par différentes autorités organisatrices de transports en France, dans les villes. Par exemple à Mulhouse, un compte-mobilité à l'échelle de l'agglomération permet d'accéder à la majorité de l’offre de transport (bus, tram, vélos en libre-service, voitures en libre-service, parkings). L’usager paie les services utilisés à la fin du mois, avec une seule facture et au tarif le plus avantageux. La collectivité prend en charge 100% des coûts et des risques induits par le postpaiement.

Il reste à développer cette approche de la mobilité dans les espaces peu denses, où l'offre de transport public classique n'est pas suffisante pour desservir tout le territoire. Le MaaS est alors l'occasion de réfléchir à de nouvelles offres de mobilité avec l'ensemble des acteurs locaux, te de rendre plus visibles les diverses offres existantes (transports en commun, transports à la demande, covoiturage, taxis...). Aujourd'hui, des expérimentations sont en cours autour du MaaS dans les zones urbaines, et pourront avoir un impact positif sur la mobilité dans les espaces peu denses (intégration du covoiturage dans l'offre de transport, connexion avec l'offre de taxis, interopérabilité...).

En synthèse, le MaaS est vu comme une vraie opportunité, à décliner et adapter aux spécificités des zones peu denses, pour permettre une meilleur visibilité et lisibilité de l'ensemble des offres de mobilité.

 

En savoir plus :

Dans le dossier Mobility as a service MaaS

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