Après avoir défini une liste minimale de champs indispensables pour caractériser au mieux les dommages liés à un événement tempétueux sur le littoral, le Cerema propose maintenant un outil dédié pour réaliser des relevés de terrain sur le littoral.
Mandaté par le service central Vigicrues, le Cerema a réuni dans un groupe de travail nommé "relevés de dommages à terre dus aux submersions marine" plusieurs missions RDI du littoral (DDT de la Corse du Sud, du Calvados, du Morbihan et de la Seine Maritime), et plusieurs Référents Régionaux Inondation (RRI) (DREAL Hauts-de-France, DREAL Normandie, DREAL Pays de la Loire et DREAL Nouvelle-Aquitaine) pour définir de façon concertée, une liste minimale de champs indispensables pour caractériser au mieux les dommages à la côte suite à une submersion marine.
La liste CRISUM : Collecte et Relevé d’Informations Suite à une SUbmersion Marine
Cette liste métier est appelée CRISUM pour Collecte et Relevé d’Informations Suite à une SUbmersion Marine. CRISUM vise à répondre à différents besoins des RDI, notamment :
- Faire les retours d’expérience de chaque événement
- Caractériser les risques côtiers
- Identifier les secteurs vulnérables aux submersions marines
- Mutualiser les informations
In fine, ces relevés de dommages pourront également permettre de caler et valider les modélisations hydrauliques utilisées notamment dans des études d’aléas (PPRL, EDD, etc.).
Cette liste métier CRISUM a été intégrée à l’application mobile SCOUT, gratuite, déjà développée par le Cerema (pour tout complément d’informations, n’hésitez pas à consulter la communauté sur Expertises.territoires) pour effectuer aisément des relevés de terrain après les submersions marines.
Ces données de terrain sont ensuite exportées et retravaillées via un éditeur de visite gratuit, également développé par le Cerema, pour ensuite être bancarisées dans une base de données.
La liste CRISUM sera testée en opérationnel cet hiver 2024-2025 par les missions RDI sur le littoral et tous les acteurs du littoral qui le souhaitent (collectivités gémapiennes, gestionnaires d’ouvrages, etc.). Elle pourra être améliorée ou modifiée avec ajout de rapport de visite si besoin, et pourrait également être utilisée par la suite dans le protocole de remontée d’informations vers Météo-France pour valider, corriger et/ou améliorer les seuils de vigilances vagues submersion.
Les dernières versions de l’application et de l’éditeur de visite sont disponibles sur la communauté SCOUT :
Le rapport d’étude présente la méthodologie appliquée et le protocole pour remplir les différents champs de l’application SCOUT/CRISUM pour ensuite pouvoir les exploiter cartographiquement.
Perspectives
Le Cerema travaille à proposer une solution intégrée aux missions RDI sur le littoral et aux autres acteurs du littoral intéressés pour capitaliser les données relatives aux tempêtes sous forme de "fiches tempête". Ces fiches se composent de deux parties :
- Une partie météo-océanique relative aux caractéristiques principales météo-marines d’un événement tempétueux (houle, niveaux marins, surcote, marée, pression et vent). Cette partie est complétée automatiquement à partir de données d’observations in situ (pas de données de modèles de prévisions météo-océaniques). Plusieurs tests de remplissage automatique ont été réalisés (Cerema, 2023) et sont en cours sur différents départements littoraux afin de fiabiliser la méthode développée par le Cerema, faciliter le travail de capitalisation la mission RDI sur le littoral (gain de temps) et ainsi caractériser au mieux l’événement météo-océaniques
- Une partie dommages à terre (objet de cet article) dans laquelle sont capitalisés les dommages à la côte suite à une submersion marine. Cette partie doit être complétée par la mission RDI sur le littoral aidée d’autres acteurs de terrain (gestionnaires d’ouvrage, collectivités, etc) qui réalisent également des relevés de dommages suite aux submersions marines.
- In fine, en gestion de crise, la mission RDI sur le littoral pourra croiser grâce un outil d’aide à la décision, livré en 2025 par le Cerema, la partie météo-océanique et la partie dommages afin d’identifier des zones potentiellement à risque en fonction des paramètres météo-océaniques d’un événement tempétueux. Ces paramètres sélectionnés seront comparés à ceux d’événements météo-océaniques bancarisés dont les conséquences à la côte sont connues.