L’un des objectifs du projet de Laboratoire vivant des Solutions Fondées sur la Nature du Cerema Ile-De-France est d’inciter au déploiement des Solutions Fondées sur la Nature et de sensibiliser et former aux enjeux du territoire notamment l’eau dans la ville et la prise en compte des sols dans les projets d’aménagement.
Pour atteindre ces objectifs, deux projets ont été développés en 2024 en collaboration avec des cursus d'enseignement supérieur franciliens. Le premier avec des étudiants de première année de l’Ecole de Design CY à Saint-Germain-en-Laye via notre partenariat avec CY Generation et un second avec la Sorbonne Université à Paris et ses étudiants en Master SEE (Parcours Sol, Eau, Environnement).
Avec l'Ecole de Design CY : imaginer la scénographie du site
Le Cerema est partenaire du projet CY Generations lauréat d’un Programme d'Investissement d'Avenir 4 sur une durée de 6 ans (2022-2027), dans lequel il porte le projet de LVSFN. En novembre 2023 le Cerema s’est propsé à l’Ecole de Design, également membre du consortium CY Generations pour accueillir un projet étudiant. L’objectif est alors de faire travailler les étudiants en groupe pour penser la scénographie du LVSFN. Il s’agit de mettre en scène les Solutions Fondées sur la Nature dans un parcours thématique autour de l’eau et du sol le cadre du projet à Trappes.
A la suite de la présentation des enjeux, du projet de LVSFN et de la visite de site, les vingt étudiants répartis en six groupes ont pu découvrir le Cerema, puis appréhender la thématique technique et opérationnelle de la gestion des eaux pluviales et les enjeux liés aux sols urbains dans l’aménagement urbain. Après 3 mois de travail, les étudiants ont présenté le 15 mars 2023 leurs travaux lors d’une restitution à Trappes, devant la direction ainsi que les agents du Cerema.
Ils ont présenté leurs inspirations, moodboard, recherches à l’aide d’enquête auprès du public puis leurs réalisations. Des projets et visions très diverses ont été présentés : signalétique sur des plaques de réseaux, préau coloré, aménagement modulable, arbre de récupération des eaux de pluies, escape game, flyer, terrarium etc. Les travaux ont été illustrés à l'aide de maquettes.
Les travaux et réflexions des étudiants ont permis de rappeler qu’il existe globalement une méconnaissance du cycle de l’eau (différence entre les eaux pluviale et potable, rôle des réseaux d’assainissement, …) et des enjeux liés la ressource sol. Ces travaux ont aussi permis d’ouvrir les possibilités de scénographie de la signalétique à des jeux interactifs, des ouvrages pédagogiques visuels etc.
Ce travail a permis aux étudiants de poser un regard neuf, créatif, professionnel et engagé sur les enjeux territoriaux et climatiques. Ce projet collaboratif a été enrichissant pour les deux partenaires ; il a permis une prise de conscience des étudiants sur les thématiques des territoires et de travailler sur un projet d’aménagement transversal mais aussi d’apporter un regard nouveau sur le projet de LVSFN.
Il sera ainsi intéressant de questionner les prochains aménagements du LVSFN sous le prisme du design mais aussi du paysage.
Avec le master SEE : des analyses de sols pour identifier les usages
Un second projet étudiant s’est déroulé à Trappes en Mai 2024 en collaboration avec l’Université Sorbonne Paris et le Master SEE (Parcours Sol, Eau, Environnement) de Paris Sorbonne Université avec 16 étudiants de deuxième année de master en alternance. Une étude de cas a été proposée aux étudiants : un site à Trappes doit être réhabilité, dans ce cadre, un diagnostic des sols du site est à réaliser pour étudier les nouveaux usages possibles.
Les usages possibles sont :
- L’amélioration la gestion à la source des eaux pluviales en infiltrant une partie
- L’aménagement d'un jardin potager
- L’aménagement d'un jardin ornemental
Les étudiants répartis en 4 groupes ont pu réaliser des diagnostics de terrain (à chaque groupe était attribuée à une zone de 200 m² différente) pour analyser la qualité du sol et ses propriétés, ainsi que les contraintes de gestion de ces différents usages.
Différents essais réalisés en différents points des parcelles ont permis de construire ce diagnostic :
Test de perméabilité : Protocole test Porchet.
Analyse des éléments métalliques des sols : Fluorescence X.
Description de profils de sol réalisés à la tarière.
Protocoles de sensibilisation aux sols et à la biodiversité utilisés en sciences participatives.
En complément, les étudiants ont mené des entretiens avec différentes personnes (gestionnaire du site, hydrologue, responsable de jardin potager associatif) afin de réfléchir aux conditions de gestion/maintenance pour s’assurer de la pérennité de ces nouveaux usages.
A la suite de l’analyse de leurs résultats sur la qualité et santé de leur sol, ils ont observé des résultats significativement différents en fonction de leur zone, pour une même typologie d’espace (prairie) et sur un site unique. L’hétérogénéité des sols traduit une anthropisation plus ou moins forte liée à l’historique d ’usages du site.
Les étudiants ont ensuite fait l’exercice de choisir l’usage le plus adapté aux propriétés actuelles de leur zone ainsi qu’aux contraintes de gestion anticipées.
Ce projet transversal a été réalisé par les agents de différents groupes du département Ville durable du Cerema : Nature en Ville, Eau et Analyses environnementale, équipe de recherche Team. Cette étude de cas sera probablement renouvelée pour la prochaine promotion d’étudiants.