Les scénarios proposés par le Cerema envisagent différents niveaux d’offres multimodales sur la ligne, adaptés au potentiel d’usage de la ligne et aux attentes locales, et tenant compte des contraintes de l’infrastructure. L’utilisation du modèle multimodal régional de déplacements d’Auvergne Rhône-Alpes et du modèle de coûts CouFer du Cerema a permis d’évaluer les effets des scénarios, en termes de pratiques de déplacements et d’un point de vue financier.
La ligne ferroviaire reliant Clermont-Ferrand à Saint-Étienne est caractéristique des lignes de desserte fine du territoire. Traversant successivement des territoires de métropoles, des secteurs périurbains, des petites villes et des secteurs de moyenne montagne très peu denses, la ligne est majoritairement à voie unique.
Le mauvais état de l'infrastructure a conduit à la suspension de toutes les circulations ferroviaires depuis l'été 2016 sur la partie centrale de la ligne, entre les gares de Thiers et de Boën. Seuls quelques services par autocar sont assurés pour desservir cette section, longue d’une cinquantaine de kilomètres.
Un portrait des territoires traversés par la ligne
La Région Auvergne-Rhône-Alpes et SNCF Réseau s'interrogent sur l'opportunité d'une réouverture ferroviaire de cette section et plus globalement sur le niveau d'offre à proposer sur les différentes sections de la ligne. À la demande de SNCF Réseau, le Cerema a conduit une étude visant à définir et à évaluer différents scénarios multimodaux de desserte sur la ligne.
L’étude du Cerema a précisé le contexte territorial dans lequel s’inscrit la ligne, notamment en matière de population, d’emploi, de tourisme ou encore des pratiques de mobilité. Enrichi par des entretiens avec des acteurs locaux (élus des communes et intercommunalités traversées par la ligne, associations mobilisées pour la sauvegarde de la ligne, industriels embranchés…), ce travail a montré la diversité des enjeux de mobilité et d’aménagement du territoire selon les sections de la ligne.
Un diagnostic détaillé des services de mobilité dans le corridor de la ligne
L’analyse des services de transport existants a mis en évidence une offre ferroviaire performante en termes de temps de parcours mais relativement limitée en volume et peu lisible. Par ailleurs, si des services de rabattement sont disponibles vers la majorité des gares de la ligne, ils sont diversement développés et les conditions d’intermodalité sont très variables d’une gare à l’autre.
Le croisement de plusieurs approches a permis d’estimer le potentiel de desserte de la ligne, c’est-à-dire le nombre de voyages pouvant potentiellement être captés. Cette analyse a montré des potentiels de desserte élevés en approche de Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, du fait de l’intensité des déplacements périurbains, et sensiblement plus faibles dans la section centrale.
En parallèle, SNCF Réseau a dressé un diagnostic de l’infrastructure sur la section centrale actuellement suspendue, permettant de donner une estimation des coûts de son éventuelle remise en service.
Des ateliers d’acteurs pour travailler collectivement sur les scénarios de desserte
La méthode proposée par le Cerema prévoyait une large association des acteurs locaux. Ainsi, deux ateliers, associant principalement des représentants des collectivités traversées par la ligne et des associations locales, ont permis de recueillir les attentes des acteurs vis-à-vis des services de transport sur la ligne. Animés par le Cerema avec l’appui de la Région, de SNCF Réseau et des services de l’État, ces ateliers ont largement contribué à la définition de différents macro-scénarios de desserte.
À l’issue de ce travail collectif, trois scénarios ont été retenus pour la suite de l’étude. Tous les scénarios prévoient un même renforcement de l'offre sur les sections périurbaines de la ligne. Ils se distinguent sur l’offre mise en place sur la section centrale :
- le premier scénario consiste à cadencer l’offre d’autocar,
- le second prévoit la réouverture d’une partie de la ligne ferroviaire et le cadencement de l’offre d’autocar sur la partie restante,
- le troisième envisage la réouverture ferroviaire de l'ensemble de la ligne.
Une évaluation multithématique des différents scénarios
Les scénarios ont ensuite été affinés de façon à prendre en compte les contraintes d’exploitation (possibilités de croisement des trains sur une infrastructure majoritairement à voie unique, temps de retournement des trains aux terminus…), puis ont fait l’objet d’une quantification de leurs effets selon différents critères :
Les critères d'évaluation :
L’évaluation des différents scénarios montre que des gains de fréquentation importants peuvent être attendus en cas d’amélioration de l’offre. Toutefois, ces gains sont essentiellement attendus sur les sections périurbaines de la ligne, et les effets du renforcement de l’offre sur la section centrale restent limités à l’échelle de la ligne. L’évaluation financière montre logiquement une hausse des charges d’exploitation, corrélée à la hausse de l’offre de transport.
Réalisée dans un cadre partenarial associant les différents acteurs concernés par l'avenir de la ligne (collectivités locales, associations locales...), l’étude du Cerema a été restituée à l’ensemble des parties prenantes au printemps 2023. La Région Auvergne-Rhône-Alpes dispose désormais d’éléments objectifs pour analyser la pertinence de différentes hypothèses de développement de l’offre de transport sur la ligne.
Contact Cerema
Département Mobilités du Cerema Centre-Est :
Le rapport d'étude sur CeremaDoc
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