7 février 2019
Jardin de pluie dans un quartier neuf
Credit : K. Rondeau- Cerema
L’ouvrage "Jardins de pluie, une dimension écologique et paysagère à l’aménagement" expose l’intérêt d’aménager ces espaces humides en zone urbaine, et donne de nombreux exemples de bonnes pratiques. Parmi ceux-ci, l’expérience de la ZAC des Rives du Blosne avec un projet de construction en zone inondable.

La commune de Chantepie, se transforme à l’aide d’un programme de "ville-parc", avec la fabrication de formes urbaines intégrées dans une trame verte et bleue. Ce projet de ZAC qui s’étend sur 76 hectares se trouve en périphérie immédiate de Rennes, sur un espace bocager vallonné, traversé par le ruisseau du Blosne.

Face aux risques d’inondation, de nouvelles formes urbaines respectueuses des équilibres hydrologiques et écologiques en place sont instaurées.

 

Mesurer le risque hydrologique

Le projet de ZAC vise à construire 2.800 logements, pour accueillir jusqu’à 7500 nouveaux habitants, sur une commune qui en compte 10.222. Une enquête auprès des habitants a permis de déterminer les plus hautes eaux connues sur le site, ce qui a permis de définir des zones susceptibles de servir de zone d’expansion en cas de crue des ruisseaux.

Les vastes espaces naturels et semi naturels en réseau (prairies inondables, haies bocagères, mares, ruisseaux…) qui assurent ce service de gestion de l’eau pluviale ont donc été inventoriés et intégrés au projet d’aménagement des quartiers, et des jardins de pluie ont été conçus.

Le but de l’opération était de faire de la contrainte de la zone inondable un atout en termes d’aménagement.
 

Gestion intégrée de l’eau pluviale dans les quartiers

(Credit : K. Rondeau- Cerema)
(Credit : K. Rondeau- Cerema)

L’idée directrice du projet de ZAC est d’intégrer une gestion alternative de l’eau de pluie dans les aménagements, en respectant la topographie des espaces naturels en en assumant son caractère inondable.

Chaque quartier possède son propre système de récupération extensive des eaux pluviales. Les eaux de ruissellement des voiries et les eaux de toiture se déversent dans des fossés enherbés ou bétonnés. L’eau est ensuite acheminée vers des bassins tampons, qui se jettent au final dans le ruisseau du Blosne traversant le site, et vers un cours d’eau temporaire.

Un réseau hydrographique de noues, de bassins aériens, s’intègre dans chacun des cinq quartiers de la ZAC. Les bassins tampons, généralement secs, sont traités comme des espaces publics. Un réseau de parcs et des systèmes de haies complètent l’ensemble et relient les quartiers entre eux.

Des effets sur la biodiversité

Les espaces verts de la ZAC sont entretenus via une gestion différenciée, sans désherbage chimique. Sur le plan écologique, la présence de l’eau et des milieux humides a favorisé le maintien, voir le développement de la biodiversité du secteur.

Les éléments naturels tels que les haies, les zones humides et la trame bocagère existante ont été conservés et insérés entre les secteurs de la ZAC. Ces aménagements participent à l’accueil d’une faune riche et variée (batraciens, oiseaux, insectes, papillons, libellules, canards, poules d’eau, hérons…)

 

 

Dans le dossier Le Cerema et le Concours Capitale Française de la Biodiversité

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