8 juin 2020
Vue d'un atelier
Retrouvez le replay du webinaire du 4 juin sur les démarches de relocalisation et de développement des activités productives en ville, organisé par le Cerema, la Caisse des Dépôts et le PUCA. Il a permis de présenter les travaux menés pendant deux ans sur ce sujet par le Cerema et l’Université de Grenoble-Alpes, notamment l’analyse de projets menés dans plusieurs métropoles. Retrouvez la vidéo, et le rapport sur "Le rôle de l’action publique et des acteurs privés".

Depuis deux ans, le Cerema, et le laboratoire Pacte-CNRS ont étudié les conditions permettant de maintenir et de développer les activités productives dans les grandes agglomérations, dans un contexte où le nombre d’emploi industriels a tendance à baisser dans les métropoles.

 

Développer les activités productives : Le rôle des acteurs publics et privés

Entrée de la zone de montage à l'usine de Renault à Flins
Arnaud Bouissou - TERRA

Les activités productives, qui peuvent être des entreprises industrielles ou artisanales de différentes tailles, contribuent à l’attractivité des territoires. Implantées en ville, elles renforcent la diversité des activités et l’offre d’emplois qualifiés, tout en réduisant les déplacements nécessaires aux trajets domicile-travail ou au transport de marchandises.

Les travaux ont aussi montré que les emplois dans l’industrie ont un effet multiplicateur sur le secteur des services dans la mesure où, selon les secteurs industriels, un emploi dans ces secteurs peut créer entre trois et dix emplois dans celui des services.

Par ailleurs, les artisans et les entreprises industrielles ont besoin d’être proches de leurs clients et des services, ce qui les conduit à se regrouper et à s’implanter à proximité les unes des autres. Si plusieurs entreprises d’une même activité se délocalisent, les autres ont tendance à suivre et l’activité disparaît de la métropole.

Les travaux du Cerema et du laboratoire Pacte du CNRS ont montré qu’il existe un effet d’éviction des activités productives dans les sept territoires étudiés, en raison de différents facteurs parmi lesquels la pression foncière. Aujourd’hui, les activités productives représentent environ 17% des entreprises dans les 7 métropoles françaises étudiées avec un solde net négatif des départs d’entreprises sur dix ans (2009-2018).

Le webinaire du 4 juin a réuni une centaine de personnes, issues des collectivités, des services de l’Etat, de bureaux d’études… Il a été l’occasion de présenter les enjeux en matière de ville productive, et les résultats des travaux sur le rôle de l’action publique et des acteurs privés pour maintenir et développer les activités productives en ville.

Ces travaux menés par le Cerema et la laboratoire Pacte- CNRS ont été soutenus par l'Institut pour la recherche de la Caisse des Dépôts et le PUCA (Plan Urbanisme, Construction, Architecture).

 

Quels leviers d’action en faveur de la ville productive ?

Les démarches menées dans 7 métropoles ont été étudiées, et deux ont été présentées lors du webinaire :

  • la stratégie en faveur de la ville productive menée par Bordeaux Métropole et l’Etablissement Public d’Aménagement Bordeaux Euratlantique,
  • le projet USIN [1] de la Métropole de Lyon, de la Banque des Territoires et de la Société d’Equipement de la Région Lyonnaise (SERL) pour la réindustrialisation d’un site désaffecté à Vénissieux, avec des activités industrielles et artisanales autour de la transition énergétique.

 

Retrouvez les slides des présentations des projets menés à Bordeaux et à Lyon, ainsi que la présentation introductive du Cerema.

outils de menuisier rangés sur un murCes expériences ont montré que les activités productives ne sont pas forcément bruyantes et polluantes, et peuvent être compatibles avec l’habitat. C’est le cas du site de Vénissieux, où des entreprises sont actives dans la fabrication de piles à hydrogène et de chaudières thermodynamiques à faible consommation d’énergie.

Malgré les appréhensions à développer l’activité productive en ville, l’impact environnemental des activités productives n’est pas supérieur à celui des commerces ou des bureaux en termes de trafic motorisé.

Plusieurs conditions président au maintien des activités productives et ont permis d’identifier les leviers parmi les démarches étudiées, notamment :

  • Réaliser un diagnostic local du tissu et de l’activité productive, pour notamment évaluer la demande immobilière des entreprises afin de maintenir les emplois salariés.
  • Réutiliser des sites industriels et y faire venir de nouvelles entreprises,
  • Préserver les espaces d’activités de la pression foncière, en acquérant le foncier ou en favorisant des projets orientés vers la production. Pour cela, il faut agir sur le temps long, et assigner des fonctions productives à ces espaces dans le PLU. Plusieurs collectivités ont interdit les activités tertiaires et le commerce dans certaines zones, d’autres ont imposé un taux d’activités artisanales au niveau d’un ilot.
  • Proposer des locaux de différentes tailles, surtout de 50 à 500m², dont les entreprises sont très demandeuses.
  • Diversifier les modes d’action foncière en favorisant l’innovation dans les montages immobiliers (SAS avec cofinancement public-privé, mutualisation des risques financiers de la mise sur le marché de locaux productifs, etc.)
  • Proposer sur le site des services communs pour plusieurs entreprises, comme des quais de déchargement, des engins pour la manutention lourde, des formations, …

Un rapport sera publié prochainement sur ces travaux.

 

D'ici là, retrouvez le replay du webinaire du 4 juin:

[1] 11 hectares sur un site industriel désaffecté, dédiés selon le Plan Local d’Urbanisme à une Zone Economique Productive. Article des Echos sur le projet : https://www.lesechos.fr/pme-regions/auvergne-rhone-alpes/a-lyon-le-projet-damenagement-usin-ravive-la-flamme-industrielle-en-ville-1172672

Consulter le rapport final CEREMA / UGA

Le rapport rédigé par Nicolas Gillio et Sylvie Duvillard est désormais en ligne sur le site du PUCA et sur celui de l'Institut CDC pour la Recherche :