18 décembre 2024
Bourg en Bresse
Adobestock - Bourg-en-Bresse dans l'Ain
Dans le cadre du plan France Relance 2030, le gouvernement a lancé en 2021 un appel à projets "Territoires intelligents et durables" destiné à soutenir des initiatives numériques d’envergure pour mieux piloter les services publics et promouvoir des territoires résilients, inclusifs et économes en ressources.
Afin de construire une plateforme de gestion centralisée des réseaux et des équipements déployés à l’échelle du département de l’Ain - un projet retenu par la Banque des Territoires en 2022 - un consortium a été mis en place réunissant le Syndicat Intercommunal d’énergie et de e-communication de l’Ain (SIEA), la Société d’économie mixte Les énergies de l’Ain (SEM Léa), la Régie Li@in et le Cerema.

Le plan France Relance 2030 a pour objectif de favoriser le déploiement de démonstrateurs numériques dans les territoires, afin que les données constituent une ressource permettant d’apporter des solutions à des problèmes de pilotage de politiques publiques ou d’amélioration de la gestion de services aux usagers, en lien avec les 4 défis de la ville durable (sobriété, résilience, inclusion, production de valeurs). 

 

Un outil pour piloter les stratégies locales

Les partenaires (le Syndicat Intercommunal d’énergie et de e-communication de l’Ain (SIEA), la Société d’économie mixte Les énergies de l’Ain (SEM Léa), la Régie Li@in et le Cerema), vont élaborer un hyperviseur pour apporter un appui dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques en faveur de l’adaptation et de la résilience des territoires.

Cet hyperviseur permettra de centraliser les données de l’ensemble des réseaux en temps réel, et d’utiliser ces données pour construire des tableaux de bord et des dispositifs de suivi : l’accès simplifié et rapide aux données permet aux élus et aux agents de piloter plus efficacement leurs réseaux en temps réel (détection de fuite ou de panne, régulation du chauffage, extinction d’éclairage public, gestion de parcs photovoltaïques…)

Et grâce à la puissance d’analyse des données, les élus et agents disposent d’un outil d’aide à la décision stratégique, pour un service public plus efficace et durable : adapter la consommation d’électricité selon les variations de production des parcs photovoltaïques, prioriser les chantiers de rénovation énergétique des bâtiments publics selon leurs consommations constatées, évaluer l’efficacité d’un nouvel équipement…

L’objectif est triple :

  • diminuer les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre des infrastructures de l’Ain,
  • générer des économies grâce à une maintenance prédictive et un pilotage des équipements à distance
  • améliorer le service rendu aux usagers

Le Cerema assure la coordination des différents partenaires, veille à l’application des meilleures pratiques en transition numérique et énergétique, et garantit l'interopérabilité des systèmes. 

 

Ce modèle doit être reproductible à l’échelle nationale, à travers :

 

  • la diffusion de standards ouverts
  • le respect des standards d’interopérabilité, de sécurité et d’innovation.
  • le suivi et l’évaluation du projet, notamment sur les externalités environnementales, sociales et économiques.
  • la diffusion nationale de cette solution auprès des collectivités, à des fins de réplicabilité

La mission Fabric'O du Cerema :

La stratégie "Ville et Territoire Intelligents" (VTI) du Cerema portée par la mission Fabric'O vise à favoriser l’utilisation d’open-data, l’interopérabilité et la réversibilité des systèmes.

Il s’agit de limiter la dépendance des collectivités vis-à-vis de solutions spécifiques propriétaires, tout en garantissant des pratiques durables telles que la sobriété numérique, et d’améliorer la connaissance du territoire, la participation citoyenne et l’optimisation de l’action publique.

 

>> Fabric'O

 

Un suivi en temps réel des données et un outil d’aide à la décision

Un hyperviseur, pourquoi ?

Cerema 

Quel est le point commun entre un lampadaire, un compteur électrique, un compteur d’eau, une borne de recharge pour véhicule électrique et le radiateur au fond de la salle de classe ? Ils sont tous reliés à un réseau, et ils fournissent de la donnée.

Si un agent de la collectivité ou un élu souhaite savoir combien de lampadaires sont à réparer, il se connecte sur le réseau de l’éclairage public via une application dédiée qui collecte et gère les données reçues. S’il souhaite moduler le chauffage des écoles pour économiser l’énergie, il se connecte sur le réseau des bâtiments publics, avec une autre application dédiée.

Idem pour les compteurs d’eau, les bornes de recharge des véhicules électriques, les parcs photovoltaïques ... Un travail fastidieux qui prend du temps et de l’énergie.

L’hyperviseur répond à cette problématique en permettant aux élus et aux agents, depuis leur smart-phone ou leur ordinateur, via une unique application cartographique intuitive, de visualiser et piloter leurs infrastructures réseaux, et ceci en temps réel. L’outil favorise une gestion plus agile, plus active et plus résiliente des réseaux.

 

Un hyperviseur, qu’est-ce que c’est ?

Aujourd’hui, de nombreux équipements des collectivités peuvent être suivis à distance : l’éclairage public, le chauffage des bâtiments, la consommation d’eau, les consommations d’énergie, le stationnement… Pour cela, les équipements intègrent des capteurs, qui fournissent des données, collectées par un réseau spécifique, puis traitées par une application dédiée, appelé superviseur, et il existe autant de systèmes différents que de cas d’usage (éclairage, chauffage, eau, énergie…)

L’hyperviseur centralise tous ces superviseurs, et les présente dans une seule application, avec la même interface graphique.

Pour que cet hyperviseur soit opérationnel, une préparation minutieuse en amont, et en concertation avec les acteurs impliqués, est nécessaire  :

  • quels sont les cas d’usage ?
  • quels sont les matériels : capteurs, réseaux ?
  • quels sont les superviseurs ?
  • comment tous ces éléments communiquent, entre eux et avec d’autres ? C’est la question la plus importante.

Par ailleurs, l’hypervision est un système apprenant : grâce à l’historisation des incidents et la mise en place de process adaptés à chaque type d’incident, l’hypervision permet de développer la maintenance prédictive sur les réseaux et équipements et de réduire les délais d’intervention des équipes ou entreprises de maintenance.

 

Capture d'écran de l'hyperviseur (version test)

L’hyperviseur permettra d’interfacer plusieurs équipements, tels que le réseau d’éclairage public, le système de Gestion Technique des Bâtiments dans les communes ; le réseau de production et de distribution d’énergie, la vidéoprotection des communes.

 

Calendrier du projet :

  • 2021 : Première collaboration entre le Cerema et le SIEA, qui élaborent une candidature commune à l’Appel à projet Territoires Intelligents et Durables
  • 2022 : La candidature est retenue par le Ministère chargé de l’économie et la Banque des Territoires.
  • 2023 : Lancement du projet en avril, pour une durée de 3 ans, définition des cas d’usage prioritaires, recrutement d’un chef de projet.
  • 2024 : Finalisation des interfaces de supervision, test de la version initiale

Puis il est prévu :

•    2025 : Déploiement des capteurs sur 200 communes, extension du projet avec de nouveaux cas d’usage, évaluation des résultats de la phase pilote.
•    2026 : Mise en service complète de l’hyperviseur et début de la maintenance opérationnelle
 

Coût total du projet sur 3 ans : 2 716 k€. 
Montant de subvention allouée par la Banque des territoires  : 1 273 k€, dont 191 k€ pour le Cerema
Au 31/08/2024, plus de 10 000 heures de travail ont été consacrées au projet, avec la participation de plus de 250 agents ou élus sur le territoire de l’Ain.

 

Conclusion :

Aujourd’hui, le projet a permis de déployer les premiers modules de l’hyperviseur, qui gère déjà l’éclairage public, les installations photovoltaïques et la gestion technique des bâtiments. La phase pilote a également permis de tester certains capteurs énergétiques, tandis que la formation des élus et techniciens est en cours de planification.

Ce premier bilan confirme la pertinence de l’initiative pour l’avenir du département de l’Ain et pourrait inspirer d’autres territoires en quête de durabilité.

 

Dans le dossier Dossier - Villes et territoires intelligents

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