
L’étude clarifie les différentes dimensions qui constituent la qualité et la santé des sols, liste une cinquantaine d’indicateurs qui permettent de les évaluer, et présente la manière dont on peut les mobiliser dans tous les secteurs.
Une étude scientifique collective pour déterminer des indicateurs de la qualité fonctionnelle des sols

A la demande de l’Ademe, l’OFB et les ministères en charge de l’Environnement et de l’Agriculture, Inrae a coordonné une étude visant à dresser un état des lieux des connaissances scientifiques disponibles sur les indicateurs qui peuvent être mobilisés en appui des politiques publiques sur la préservation de cette ressource fondamentale. Pour cela, un collectif de travail a été créé par INRAE rassemblant 19 chercheurs issus de 10 organismes de recherche dont le Cerema.
L’étude clarifie les différentes dimensions qui constituent la qualité et la santé des sols, liste une cinquantaine d’indicateurs qui permettent de les évaluer, et présente la manière dont on peut les mobiliser dans tous les secteurs. Ces indicateurs sont considérés comme pertinents pour suivre la qualité/santé des sols ; ils portent sur les composantes physiques, chimiques et biologiques des sols. Pour chaque indicateur, les principales méthodes de mesure et valeurs de référence ont été rassemblées. La démarche prend aussi en compte les menaces sur les différentes fonctions.
Afin de mieux prendre en compte la qualité des sols, au sens fonctionnel, il est nécessaire de disposer de données sur les propriétés des sols permettant de construire des indicateurs de la capacité des sols à exercer des fonctions. d’indicateurs éprouvés permettant de mesurer ces fonctions et leur évolution.
6 grandes fonctions écologiques des sols ont été identifiées par cette étude :

dans la proposition de directive sur la surveillance et la résilience des sols (Soil Monitoring and Resilience Law - SMLR)
Evaluer la restauration écologique et la renaturation des sols
Un colloque a été organisé le 20 novembre 2024 pour présenter les résultats. Philippe Branchu, membre du comité d’experts de l’étude, est intervenu sur l’évaluation de la restauration écologique, qui vise à rétablir les écosystèmes dégradés pour qu’ils recouvrent l’ensemble de leurs attributs d’origine et de la renaturation des sols ou désartificialisation qui a pour objectif d’améliorer les fonctionnalités des sols dégradés
Il a présenté les méthodes utilisées pour mener et évaluer ces opérations, qui s’appuient sur l’ingénierie pédologique et l’ingénierie écologique, comme le transfert de sols, le décompactage, l’enrichissement en matière organique, la transplantation d’organismes comme le ver de terre.
Les opérations de renaturation des sols et de restauration écologique ont été distinguées notamment sur la base des objectifs visés. Pour mesurer l’évaluation des opérations de restauration écologique, différentes actions sont menées sur le long terme comme les suivis biologiques, la surveillance de la biodiversité, le suivi du rétablissement des processus et fonctions écologique qui. Pour la renaturation des fonctions des sols, il est important d’évaluer l’amélioration physique, chimique et biologique et l’interaction entre ces fonctions. Dans un objectif de restauration écologique, il s’agit de déployer une approche multifonctionnelle des sols, en s’appuyant par exemple sur une roue de la multifonctionnalité des sols pour une évaluation sur le long terme des gains écologiques.