Cet article fait partie du dossier : Développer la culture du risque dans les territoires : le dossier
Voir les 11 actualités liées à ce dossierContexte et enjeux du projet BRIC
Le projet BRIC (Building Resilience in Flood Disadvantaged Communities/Renforcer la résilience dans les communautés défavorisées face aux inondations) (2021-2023) est conçu pour créer des réseaux entre les particuliers, les organisations communautaires à but non lucratif et les autorités publiques au Royaume-Uni et en France, afin de trouver de meilleurs moyens de prévenir les inondations.
Ce séminaire franco-britannique intervient dans le cadre de ce projet BRIC soutenu par le FEDER.
Objectif du séminaire
- Réaliser un état des lieux de la gouvernance de la politique de prévention des risques d’inondation et de l’implication des populations dans cette politique dans les deux pays
- Réaliser un bilan des forces et faiblesses de l’implication des populations dans les deux pays
- Partager des bonnes pratiques en matière de sensibilisation et d’implication des populations
Ouverture de la journée
Sébastien DUPRAY – Cerema, direction adjoint de la direction Risques, eaux, mer
Katia SANHUEZA-PINO – National Flood Forum, chargée de projets senior
En France, les inondations sont un enjeu majeur, car sur 68 millions d’habitants, 17 millions sont exposés aux inondations. En Angleterre, c’est une propriété sur six qui est exposée à ce risque.
Dans l’objectif d’aider les collaborations au sein des communautés, le projet BRIC est une opportunité pour prendre contact, échanger, faire des retours d’expériences et construire des liens.
Vidéo d’introduction du séminaire
Vidéo d’introduction du séminaire
Séance plénière - analyse transfrontalière
Consacrée à une analyse transfrontalière des politiques et des pratiques, la première séance plénière a permis de poser le projet, de comprendre ce qui différencie mais aussi sur quels aspects sont liés les deux territoires d’études que sont la France et l’Angleterre.
Pour répondre à l’objectif de comparaison trans-fontralière, les intervenants ont répondu aux mêmes questions.
Session 1 : Gouvernance des risques d’inondation
Intervenants :
Quatre questions ont été posées aux intervenants de cette session :
- Quels principes régissent la politique de prévention des inondations et comment est-elle organisée ?
- Quels sont les principaux acteurs impliqués et leurs compétences ?
- Quel rôle est donné au citoyen dans la politique de prévention des inondations ?
- Quelles sont les actions d’information à destination du public réalisées au niveau national ?
Retrouver ci-dessous les vidéos correspondant à chacune des questions
Quels principes régissent la politique de prévention des inondations et comment est-elle organisée ?
Quels principes régissent la politique de prévention des inondations et comment est-elle organisée ?
Quels sont les principaux acteurs impliqués et leurs compétences ?
Quels sont les principaux acteurs impliqués et leurs compétences ?
Quel rôle est donné au citoyen dans la politique de prévention des inondations ?
Quel rôle est donné au citoyen dans la politique de prévention des inondations ?
Quelles sont les actions d’information à destination du public réalisées au niveau national ?
Quelles sont les actions d’information à destination du public réalisées au niveau national ?
Vidéo de la session 1
Retrouver ici la vidéo de la session 1
Session 2 : Sensibilisation des populations dans la prévention des risques d’inondation
Intervenants :
Trois questions ont été posées aux intervenants de cette session :
- Quels types d’actions visent à impliquer les personnes dans la gestion de leur risque d’inondation ?
- Quelles sont les actions mises en œuvres pour impliquer les populations locales ?
- Impliquer plus particulièrement le public défavorisé est-il une préoccupation ? Et comment le réaliser ?
Retrouver ci-dessous les vidéos correspondant à chacune des questions
Quels types d’actions visent à impliquer les personnes dans la gestion de leur risque d’inondation ?
Quels types d’actions visent à impliquer les personnes dans la gestion de leur risque d’inondation ?
Quelles sont les actions mises en œuvres pour impliquer les populations locales ?
Quelles sont les actions mises en œuvres pour impliquer les populations locales ?
Impliquer plus particulièrement le public défavorisé est-il une préoccupation ? Et comment le réaliser ?
Impliquer plus particulièrement le public défavorisé est-il une préoccupation ? Et comment le réaliser ?
Vidéo de la session 2
Vidéo de la session 2
Showroom
Durant la pause méridienne, les participants en présentiel ont pu rencontrer les membres du consortium impliqués sur les sites d’expérimentation du Kent, de Plymouth, de l’île de Canvey, du Dorset, de Pont-Audemer, de la vallée de l’Aulne et des vallées de l’Oise et découvrir les actions menées dans le cadre du projet BRIC.
Ateliers de travail (séance non retransmise) : Comment mieux impliquer les populations ?
Des ateliers de travail collectif se sont tenus sur plusieurs questions directement liées au projet BRIC.
Les participants étaient répartis en cinq groupe pour des ateliers de travail d’1h30. Chaque groupe répondait à une ou deux questions.
Les questions suivantes leur ont été posées :
- Comment mieux partager l’information entre population et autorités publiques ?
- Comment impliquer les populations dans la gestion des risques d’inondation et faciliter le travail commun entre réseaux de population et autorités locales ?
- Comment évaluer l’efficacité des actions menées ?
- Comment capitaliser et promouvoir les expériences locales ?
Séance plénière – Restitution des ateliers
Rapporteurs des ateliers :
Imane FEDAILI – Oise-les-Vallées
Arnaud GANAYE – Cerema
Katia SANHUEZA-PINO – National Flood Forum
Perrine VERMEERSCH – Cerema
Chris COODE – Thames 21
Synthèse des différents points clés abordés en fonction des questions et des groupes de travail :
Question 1 Comment mieux partager l’information entre population et autorités publiques ?
Rapporteur français / French reporter : Imane FEDAILI – Oise-les-Vallées
- Importance du timing des actions de partage d’information par rapport aux événements d’inondation, lorsque l’événement est encore présent dans la mémoire des gens.
- Importance du lien humain, de la présence sur site et du contact entre populations et autorités locales. Développer le rôle de certains acteurs locaux notamment celui du maire.
- Importance de maintenir la mémoire du risque auprès de populations variées et changeantes et rétablir le lien des habitants à l’eau et la place de l’eau dans l’espace aménagé.
- Définition du type d'informations à partager, des autorités publiques concernées et de leur rôle dans le partage des informations.
Rapporteurs anglais : Chris COODE – Thames 21
- Nécessité d’une plateforme en ligne unique pour regrouper les bonnes pratiques de gestion du risque inondation (avant, pendant et après inondation).
- Rien ne remplace la communication en face à face : intérêt d’avoir un agent de confiance qui fasse le lien entre les communautés et les autorités locales (au sein des autorités locales ou d’un autre organisme tiers).
- Recourir à des spécialistes de l'engagement régional pour instaurer un lien entre communautés et agences gouvernementales et entre communautés.
Retrouver ci-dessous la vidéo des réponses à la première question de restitution des ateliers
Retrouver ci-dessous la vidéo des réponses à la première question de restitution des ateliers
Question 2 : Comment impliquer les populations dans la gestion des risques d’inondation et faciliter le travail commun entre réseaux de population et autorités locales ?
Rapporteur français : Perrine VERMEERSCH – Cerema
-
La participation, c’est également être écouté et disposer d’espaces de partage pour recueillir la parole citoyenne, les besoins et coconstruire les politiques.
-
Territorialiser le message et s’insérer dans le tissu local en lien avec les structures impliquées dans la vie quotidienne des populations (associations, centres sociaux...).
-
Faire vivre la mémoire au quotidien même en absence d’événement récurrent ou récent sur le territoire et utiliser les événements les plus fréquents pour communiquer.
Rapporteurs anglais : Chris COODE – Thames 21
- Proposer des actions participatives concrètes, des co-créations de prévention des inondations (plantage d’arbre, entretien des cours d’eau, implication en temps de crise...).
- Éducation précoce dès l’école à la gestion des risques d’inondation et à la place de l’eau.
- Implication des communautés, pas seulement sur le risque mais de manière globale sur leur environnement (gestion des espaces récréatifs, activités culturelles…) afin d’avoir une meilleure représentativité des personnes impliquées.
Retrouver ci-dessous la vidéo des réponses à la première question de restitution des ateliers
Retrouver ci-dessous la vidéo des réponses à la première question de restitution des ateliers
Question 3 : Comment évaluer l’efficacité des actions menées ?
Rapporteur français : Arnaud GANAYE – Cerema
-
L’évaluation dépend du type d’action menée : indicateurs variables. La qualité dépendra des moyens, de l’appui ou non des acteurs du territoire, du timing, et de la capacité à faire le lien avec les connaissances et la mémoire locale.
-
Une réflexion approfondie est nécessaire sur la communication faite sur les actions de prévention qui peuvent nous permettre de voir quel est le public touché : réseaux sociaux, nombre de cliques ou de connexions, enquêtes de satisfaction, personnes présentes en ateliers ou lors d’expositions photos, enquêtes en face-à-face, communication dans les journaux locaux, enquête publique.
-
Nécessité de toucher les personnes les plus concernées : aller dans les lieux qu’ils cotoient.
Rapporteurs anglais : Katia SANHUEZA-PINO – National Flood Forum
- Difficulté d’évaluer l’efficacité des actions de résilience :Nécessité d’aller au-delà du quantitatif, introduire des citations, les retours des personnes des communautés, des enquêtes qui permettent d’aller au-delà des chiffres bruts.
- Comparer et tirer des leçons des retours d’expériences à la fois des communautés et des partenaires du projet.
- Connaître le public, le territoire et la communauté cibles, permet d’interpréter les retours faits par la communauté, afin d’adapter de prochains projets avec d’autres cibles.
Retrouver ici la vidéo des réponses à la troisième question de restitution des ateliers
Retrouver ici la vidéo des réponses à la troisième question de restitution des ateliers
Question 4 : Comment capitaliser et promouvoir les expériences locales ?
Rapporteur français : Arnaud GANAYE – Cerema
-
L’expérience par le jeu : intérêt de recenser tous ces exemples de jeux comme « crue d’eau » (Entente Oise Aisne), jeu de cartes (Oise-les-Valées), animations dans les écoles, ambassadeurs...
-
Nécessité de bilan à grande échelle : exemple du guide du Cerema sur des actions innovantes (« café-débats », expositions sur le lien à l’eau comme à Dunkerque en ce moment, apéro « Vigi-crue » sur l’Aulne, marquage des hauteurs d’eaux d’une inondation sur les arbres comme à La Rochelle...)
-
Disposer de réseaux locaux continus dans le temps qui permettent de capitaliser à leur échelle : intérêt des réseaux sociaux, trouver d’autres moyens de communication déconnectés de la parole politique, journées thématiques, photos avant/après, expositions mobiles, ateliers/formations...
Rapporteurs anglais : Katia SANHUEZA-PINO – National Flood Forum
- Pour être capable de comparer les projets : faire ressortir des thèmes communs, comprendre le contexte de chaque territoire (socio-économique, environnemental) et des communautés pour comprendre les priorités données par les communautés.
- Il est également important de garder trace des messages qui ont été compris ou non ainsi que les mesures de résilience efficaces ou inefficaces.
- Les responsables de groupe communautaire et les forums appuient les communautés à faire ce travail et permettent à la fois aux communautés de structurer les informations à faire remonter aux autorités locales mais aussi aux autorités locales de s’appuyer des connaissances locales.
Retrouver ici la vidéo des réponses à la quatrième question de restitution des ateliers
Vidéo des réponses à la quatrième question de restitution des ateliers
Retrouver ici la vidéo complète de la séance de restitution des ateliers
Vidéo complète de la séance de restitution des ateliers
Clôture de la journée : table ronde avec deux grands témoins
Intervenants :
Anne-Marie LEVRAULT – AFPCN (Association française pour la prévention des catastrophes naturelles et technologiques
David GOFF – Groupe d’actions contre les inondations dans le Kent
Riche d’exemples inspirants, cette journée a permis de découvrir les systèmes franco-britannique à travers différentes approches de la gestion des risques d’inondation, d’en détailler les différences et les ressemblances institutionnelles, financières, structurelles. Au-delà des constats, des objectifs concrets ont pu être évoqués afin d’améliorer l’implication citoyenne dans la résilience aux inondations.
Anne-Marie LEVRAULT souligne des différences institutionnelles entre la France et l’Angleterre :
- au niveau des assurances puisqu’en France le risque inondation n’est pas un risque assurable contrairement à l’Angleterre,
- la constitution de groupe d’actions encouragée par les autorités locales en Angleterre,
- des échéances d’action temporelle intermédiaire 2030, 2050 fixées comme objectifs en Angleterre,
- une action française plus descendante, moins « humaine »,
- en Angleterre, la constitution de groupe d’actions, avec le soutien des autorités permet de dépasser la phase de crise, aide à se projeter et permet de proposer des actions concrètes. En France, encourager ces démarches permettrait de développer une réelle culture auprès des populations.
Elle tire également des enseignements de ce séminaire :
- le besoin d’un centre unique pour partager et confronter les expériences,
- « rien ne remplace l’humain, le contact interpersonnel »,
- essayer de repartir des besoins de chacun, ne pas se contenter des informations réglementaires descendantes,
- nécessité de vulgarisation, de traiter et partager l’information dans les deux sens, « top down et bouton up ».
Pour David GOFF :
- les gens sont préparés pour les inondations mais pas aux crues soudaines,
- la France et l’Angleterre en sont au même point avec les scolaires. Il lui semble aussi important d’intégrer au cursus scolaire des éléments sur l’eau et les inondations,
- l’apport des nouvelles technologies est un appui, et il est bien développé côté français,
- la plus grande différence entre nos deux pays réside dans l’existence de groupe d’actions contre les inondations en Angleterre. Il encourage la France à les développer. Il est nécessaire de travailler avec les groupes d’actions et comprendre la manière dont ils parlent des inondations, leurs préoccupations. Instaurer un rapport de confiance est très important.
- Par retour d’expérience, il n’est pas totalement convaincu des réseaux sociaux, et leur préfère les groupes privés de discussion, pour passer les messages en temps de crise par exemple.
- Les ressources d’après crise, comme le Fonds Barnier en France, semblent intéressantes.
- « Travailler ensembles est la clé » : il a été rappelé par les groupes de chacun des deux pays que les communautés doivent être écoutées.
David Goff note un problème majeur en Angleterre : les financements. Mis à part les bourses et les dons, la NFF ne reçoit aucun financement.
Retrouver ci-dessous la vidéo de clôture du séminaire
Clôture du séminaire
"L’information, c’est le pouvoir" (citation du chat) - à lire aussi
Pour en savoir plus sur le projet BRIC
Contact : Vous pouvez contacter le consortium BRIC à contact@bricflood.com
et l'équipe BRIC du Cerema à bric@cerema.fr
Dans le dossier Développer la culture du risque dans les territoires : le dossier