Ce nouveau Petit Essentiel "Patrimoine routier : vers une gestion intégrée pour vos territoires" a pour objectif de fournir aux élus des territoires les clés pour élaborer une stratégie de gestion de leur réseau routier. En 12 pages, il présente les enjeux, la démarche, les points d'attention et les outils. Pierre Gayte, Docteur-Ingénieur en Génie Civil et responsable d'études Résilience et Gestion Intégrée de Patrimoines d'Infrastructures, présente l'intérêt de développer une gestion intégrée du patrimoine routier.
Quels sont les principaux enjeux pour les collectivités en matière de gestion de leur patrimoine routier ?
On peut classer ces enjeux en trois grandes catégories. D'abord il y a les enjeux techniques et budgétaires, pour maintenir un patrimoine vieillissant, dans un contexte où les connaissances techniques évoluent, et cela avec des moyens souvent contraints. Ensuite les enjeux territoriaux et sociétaux sont importants: la mobilité évolue, l'offre de transports aussi, et l'infrastructure doit pouvoir être adaptée.
Enfin, les enjeux environnementaux doivent être pris en compte. Le réseau routier est impacté par le changement climatique, par exemple par le phénomène de retrait et gonflement des sols argileux ou par les inondations, et à cela s'ajoutent les enjeux de préservation des matières premières et de recyclage des matériaux, ou encore de réduction des nuisances telles que la pollution, le bruit...
Les routes doivent pouvoir être entretenues et adaptées au regard de l'ensemble de ces enjeux, ce qui nécessite de mettre en place une stratégie efficiente sur le long terme.
Le Cerema publie ce guide principalement à l'adresse des élus des communes et intercommunalités, qui gèrent 63% du réseau routier français.
Pouvez-vous préciser en quoi consiste le principe de la gestion "intégrée" pour les territoires?
L'objectif à travers la gestion intégrée du patrimoine routier est d'en améliorer l'état et la durée de vie, d'améliorer la sécurité, et d'améliorer la résilience du réseau, notamment en prenant en compte l'évolution du climat. Ce mode de gestion permet d'améliorer la performance de l'entretien par euro dépensé ainsi que de répondre aux besoins actuels et futurs, et aux attentes des usagers.
Le Cerema a défini cette approche, qui permet d'optimiser les coûts d'entretien des routes. Elle est multisectorielle, c'est-à-dire qu'elle vise à agir à la fois sur la route et sur son environnement pour le préserver.
Cette approche porte aussi bien sur les enjeux de court que de long terme, c'est-à-dire en assurant l'entretien courant tout en ayant une perspective de long terme, par exemple pour intégrer l'évolution de l'offre de transport, en fixant des objectifs.
La gestion intégrée permet aussi de développer une approche au niveau du réseau, pour agir sur des itinéraires entiers, pas tronçons par tronçon. Enfin, c'est une approche territoriale du patrimoine, adaptée au contexte, aux besoins et aux spécificités locaux.
Quel accompagnement le Cerema propose-t-il aux collectivités pour mettre en œuvre cette gestion intégrée du patrimoine routier ?
Le Cerema dispose d'équipes pluridisciplinaires spécialisées dans la gestion du patrimoine routier, et propose un accompagnement modulable et sur-mesure aux gestionnaires pour améliorer leur gestion de patrimoine.
Nous pouvons les aider à réaliser le diagnostic du réseau, à définir la stratégie et les objectifs, à améliorer la connaissance du patrimoine, à établir un plan d'actions et le mettre en oeuvre, ou encore à assurer le suivi et l'évaluation des interventions...
Cela, avec une approche territoriale pour répondre aux problématiques spécifiques de la collectivité. La stratégie de gestion du patrimoine routier est un outil au service de l'aménagement du territoire.
Le Cerema produit aussi des guides méthodologiques comme ce Petit Essentiel et propose des webinaires sur ces questions.