22 mars 2018
Vers une conception « augmentée » des espaces publics
Dans la conception même de l'espace public, le numérique peut avoir un rôle important : modélisation pour tester virtuellement des partis d'aménagement, participation citoyenne en ligne, etc.

Cet article fait partie du dossier "Enjeux du numérique sur l’espace public".

SIMULATION ET MODéLISATION

La maquette numérique devient un outil de prédiction, grâce à la structuration des données, à la diffusion de la modélisation dans les différentes dimension de la ville (bâtiment, trafic, ...), et aux capacités de calculs de plus en plus importantes des ordinateurs. Pour régler les problèmes de congestion et la gestion des flux à Oxford Circus, à Londres, la modélisation fine du fonctionnement du carrefour a par exemple permis de tester virtuellement plusieurs types d'aménagements. Les traversées piétonnes en diagonale ont alors pu être expérimentées, le modèle montrant qu'elles faciliteraient le déplacement des piétons sans impacter fortement les autres modes. C'est ainsi que l'aménagement actuel a pu être réalisé.

Sans aller dans un modèle prédictif, les maquettes 3D permettent de visualiser le résultats d'une décision politique en amont, par exemple lors de l'élaboration d'un Plan local d'urbanisme, pour préparer au mieux les choix.

 

participation citoyenne amplifiée par le numérique

Avec internet puis le développement des civic tech, la participation des citoyens à la vie démocratique via les outils numériques a connu un fort développement : forums en ligne, blogs pour suivre le projet... L'outil Carticipe permet par exemple de déposer des idées et remarques directement via une carte du périmètre d'un projet. Cet outil est utilisé par exemple pour les projets de rénovation urbaine de Savigny-le-Temple et Moissy-Cramayel.

Les budgets participatifs constituent un autre exemple. Bien qu'ils ne soient pas issus des technologies numériques, la possibilité de déposer des projets et de voter en ligne permet d'élargir de public touché. Et leur impact sur l'espace public peut être très concret, à l'image du jeu pour enfants "la Dragonne", à Grenoble.

photo La Dragonne à Grenoble
Photo du jeu pour enfants "La Dragonne" à Grenoble

Le numérique ouvre les possibilités de participation à un large public et, dans le même temps, il éloigne de l’objet physique. Comment alors développer une complémentarité entre participation numérique et actions « de terrain » (marches exploratoires, visites, construction collective de mobilier éphémère...) ? Le numérique permet-il réellement de toucher un large public ?

 

nouveaux usages : UN ESPACE A ADAPTER ?

De plus en plus, la conception de l’espace public prend en compte des changements de comportement liés à l’utilisation du numérique. Ces nouveaux usages sont observés et parfois valorisés par les concepteurs. Il peut s’agir simplement de l’ajout de services : accès wifi, prises, assises ; ou alors d'adaptation de l'espace public à des usages spontanés (cf. les paragraphes sur le mobilier urbain et les usages non prévus dans cet article).

Mais l'utilisation des terminaux numériques pourrait impacter plus fortement l'espace public. Au Japon, le sujet émerge, et des actions de sensibilisation sont menées, avec par exemple la production d'une brochure pédagogique sur la marche avec smartphone.